Si vous voulez voir la daube de l’été ne pas manquer Elysium. Tout est prometteur : le metteur en scène Neill Blomkamp, les acteurs Matt Damon, Jodie Foster, Sharlo Copley et pourquoi pas la thématique –le pitch pour faire moderne- qui voudrait semble- t-il avoir une portée politique. Mais voilà le produit fini est un gros ratage bourré de poncifs, de manichéisme et somme toute de bêtises bien ancrées dans la hiérarchie des valeurs anglo-saxonnes façon Hollywood. En résumé, les nantis –riches, méchants et égoïstes – fuient la terre pourrie infestée de pauvres et de maladies en se réfugiant dans une sorte de vaisseau spatial, Elysium, qui ressemble à Disneyland sans les attractions. A partir de là on rentre dans le délire des clichés sociaux made in US auxquels le réalisateur visiblement n’échappe pas : les pauvres ne sont plus les noirs comme il y a 10 ans - on n’en voit qu’un seul alors que l’action se passe à Los Angeles – mais hispaniques. D’ailleurs tout le début est en espagnol sous- titré en anglais et sous-sous- titré en français quand on est en VO. Il faut savoir que les hispanique dans la logique US ne sont pas blancs caucasiens, ils sont légèrement teintés donc porteurs de maladies. Mais quelques blancs-blancs comme Matt Damon vivent avec les teintés et subissent une même vie difficile corsée pour ce dernier par une bonne dose d’irradiation choppée dans son usine de robots. Les pauvres ne rêvent alors que d’une chose, aller vivre chez les riches; un peu comme si les habitants de Bobigny voulaient tous aller vivre à Saint Cloud. Mais les riches ne veulent pas des pauvres et balancent des missiles sur les vaisseaux de pauvres qui essaient de rejoindre Elysium. L’un des chefs des nantis – sorte de premier ministre -Mme Delacourt (Jodie Foster) visiblement Française car elle parle français, ne transige pas sur l’élimination des vaisseaux de pauvres et du président trop mou qui veut faire respecter une sorte constitution préservant un minimum de droit. Là on note un recours réitéré dans les productions hollywoodiennes, au Français traite, foncièrement méchant mais intelligent, souvenez-vous dans Indiana Jones l’archéologue machiavélique pactisant avec les nazis…moyennant quoi on a effectivement pactisé. A partir de là tout va en empirant, pour gagner sa place sur Elysium, Max (Matt Damon) irradié se fait greffer dans le cerveau une sorte de clé USB avec beaucoup de gigas et écran de contrôle extérieur à l’arrière du crâne pour aller piquer toutes les données du système politico financier d’Elysium stockées dans le cerveau d’un milliardaire assujettie à Delacourt. Comme toutes les interventions sur le cerveau, c’est bien connu, l’opération se passe dans un garage assez crasseux avec des outils relativement primitifs. Une fois greffé et squelettiquement renforcé pour affronter les droïdes de la police et autres méchants Max «got his gun» pour gagner sa place sur Elysium. Et hop, roule ma poule, c’est parti et ça finit sans surprise, avec des décors, des ambiances, des costumes vus 100 fois,
une petite fille guérie de la leucémie en un coup de scan thérapeutique, l’amour d’enfance retrouvé et la mise en place d’un dispositif sanitaire pour sauver la terre.
Comment en arrive-t-on à 3 étoiles pour la presse et 4 étoiles pour les spectateurs ? Mystère! N’aurions-nous pas vu, car je ne suis pas le seul, une parabole socio-politique ou quelque chose comme ça, en tous cas pour moi mortel ennui et 9€ de perdus.