Assez déçu de la part de quelqu’un qui nous a pondu l’excellent district 9. La il n'y a plus de métaphore pour faire tampon a la réalité des inégalités sociales entre les riches et les pauvres. Et c'est bien dommage car c'est cette symbolique qui faisait la force de district 9, déconstruire la réalité, la reconstruire ailleurs pour en faire ressortir les aspects, voila une des missions de la science fiction. Ensuite, eh bien il n'y a pas beaucoup d'imagination dans tout ça, notamment Elysium qui semble directement repompée de la citadelle de mass effect, mais même sans cela le script est sans surprises, la fin, soyons francs, est prévisible des les premières minutes du film tellement la logique narrative à été vue et revue (et le traitement ne sauve rien). De même, l'esthétique est lisse, les bidonvilles ne font même pas penser a des bidonvilles, rien ne prends vraiment aux tripes puisque tout est une reprise d'un code visuel déjà tellement répandu (surtout en ce moment) que l'image perd ici toute sa force de percussion pour rester simplement douce et aguicheuse à la rétine sans pour autant être artistique (pas comme dans drive par exemple). On reste dans le politiquement et l’esthétiquement correct, rien dans le film ne vient réellement choquer, et les quelques moments gore n'y changent pas grand chose...
Il y a cependant quelques bonnes idées comme la mécanisation de pas mal de systèmes (du policier à l'agent de probation) est plutôt une bonne idée dans la mesure ou elle s'inscrit directement dans une problématique actuelle sur la systématisation et la mécanisation de certains services (et par la même de leur déshumanisation), on peut d'ailleurs faire un parallèle avec l'industrie pharmaceutique à la suite de la scène d'irradiation et en tirer des conclusion intéressantes...
Cela dit cela reste trop maigre pour faire un bon film. Personnellement je n'ai pas spécialement apprécié le retournement de situation final sur la station lorsque l'agent pète une durite, je m'attendais à une fin moins musclée; c'est comme si le scénariste s'était dit: "bon faudrait peut être finir le film là" et avait mis le turbo et remplit en bonne et due forme son cahier des charges; une facilité scénaristique dont je me serait volontiers passé. Enfin bref, un divertissement sympathique, mais sans plus.