Time Out, Upside Down, Gatsby le Magnifique, autant de films qui ont eu la bonne (ou la mauvaise) idée de séparer leur monde en deux espaces bien distincts : celui des pauvres et des riches. Pour continuer sur cette pente devenue trop glissante, Neil Blomkamp a réalisé Elysium, un film qui se rapproche par bien trop d'aspects de son aîné, District 9. Max habite sur Terre et fait partie des plus démunies. Pour rétablir l'égalité sur sa planète et sauver sa vie, il décide d'entreprendre une mission périlleuse...
Elysium n'est pas réussi pour deux raisons principales. Le scénario est d'abord plein d'incohérences : comment peut-on organiser un coup d'état en dix minutes ? Par quel miracle Matt Damon sait-il se battre en enfilant seulement une armure ? Comment la médecine a t-elle pu faire des progrès aussi prodigieux en même pas cent cinquante ans ? Toutes ces questions à priori anodines se multiplient sans cesse lors de la vision du film pour finir par ne constituer plus qu'un bloc opaque, une masse si solide qui empêche tout simplement la narration de tenir debout. On peut rajouter à tous ces points d'interrogations une figure du méchant peu crédible. Pourtant bien joué par un habitué de Blomkamp (Copley dans District 9), on ne comprend pas vraiment sa rage qu'il entretient envers Max.
Ne faisons pas les mauvaises langues car nous voyons toutefois, avec grande frustration, le potentiel d'Elysium qui n'est malheureusement pas exploité. Alors que le réalisateur nous fait plus ou moins revivre la même ambiance terne et poussiéreuse qu'il y avait dans le neuvième district, rien ne décolle ici si ce n'est des personnages caricaturaux et une histoire bâclée. Pire et c'est le second aspect, nous sommes fatigués que le genre de la science-fiction ne serve en ce moment qu'à une chose : distinguer de façon grossière les riches et les pauvres en installant ces deux entités dans des territoires différents. Une nouvelle question s'impose : pourquoi ne montrer que le futur sous cet angle ?
Quand la première œuvre d'un réalisateur est aussi réussie que District 9, on l'attend au tournant avec une ferveur encore plus grande. Imaginez donc la déception que nous pouvons ressentir pour Elysium, un film qui aura coûté trois fois plus cher que son prédécesseur. Comme quoi l'argent ne fait pas tout...