De la bonne SF, ça devient rare et du coup, quand on a un réal qui aime vraiment ça et qui traite ses sujets au 1er degré, il faut le défendre. N. Blomkamp avait surpris son monde avec "District 9", il transforme l'essai avec ce blockbuster dont les moyens plus important se ressentent (tête d'affiche, scénario efficace, production design clinquante, musique inspirée de "Inception", comme toutes les autres depuis 2010, et sa portée subversive est un peu plus atténuée) mais celà permet aussi d'offrir au spectateur un spectacle total. Sa mise en scène est un mélange de plans vertigineux, de shaky cam et de ralentis iconiques mais bon sang, quelle classe ! Grâce à son découpage soignée et un sens du cadre appliqué, Blomkamp nous transporte dans son univers, grâce à sa production design aboutie, et si le script s'avère assez light et tournée vers une narration efficace, au détriment de la philosophie ou de la psychologie, on en prend plein la vue et il n'est pas là pour empiler les placements produits, faire des scènes larmoyantes ou encore manier le double discours (rebelle par devant mais hyper conformiste en fond) comme tant d'autres. Un pur bonheur, une rareté de nos jours et qui mérite donc largement de figurer dans le top de l'année. Toutefois, cette critique dithyrambique doit être tempérée par le fait que le film s'est planté et que Blomkamp se retrouve à la croisée des chemins : continuer sa route au sein des studios et devenir un faiseur de talent qui se reposera 10-15 ans sur la réputation de son 1er film (d'autres l'ont fait ou le font toujours) ou bien revenir vers des budgets plus modestes mais avoir plus de libertés. L'avenir seul le dira.