Ce biopic sur le tant admiré que controversé J. Edgar Hoover, directeur du FBI pendant quarante-huit ans, réalisé par Clint Eastwood et sorti en 2011, n'est pas mal mais sans plus. La vie de Hoover m'intéressant de plus en plus ces temps-ci, j'avais hâte de découvrir ce biopic qui m'en apprendrai plus sur sa vie mais surtout sur la création du FBI. Malheureusement, ce dernier point est vraiment au second plan, le réalisateur ayant préféré se focaliser sur la vie privée de Hoover. On découvre ainsi un personnage aux multiples personnalités : très sûr de lui et autoritaire et bureau tandis qu'il reste très fragile et vulnérable auprès de sa mère, chez qui il habite, tout en essayant de combattre son homosexualité, désapprouvé par sa mère mais également la société de l'époque. Voilà, donc le film se transforme même, au fur et mesure, presque en romance, retraçant l'amour grandissant entre Hoover et son adjoint de toujours, Clyde Tolson. Alors c'est une bonne chose de se pencher sur cette supposée relation amoureuse (et oui, malgré les nombreux indices, voire évidences, il n'a jamais vraiment été prouvé que les deux hommes entretenaient une relation de ce type) mais d'un autre côté, le film fait l'impasse sur beaucoup d'éléments liés au FBI. Effectivement, Hoover a tout de même dirigé le FBI sous huit présidents et nous n'entendons parler que de deux ou trois d'entre eux durant tout le film. Alors on sait que les présidents craignaient Hoover pour ses dossiers mais la relation qu'il entretenait avec eux n'est pas plus exploité que ça. De même, on ne passe pas plus de temps sur la création du FBI, ce qui est très dommage ! Même si le film passe sous silence l'homophobie, l'antisémitisme et le racisme de Hoover, le film n'hésite pas à dresser de lui un portrait peu flatteur, notamment dans les dernières minutes du film dans lesquelles il est critiqué pour s'être attribué beaucoup de mérites dont il n'était pas l'auteur. Concernant les acteurs, nous retrouvons Leonardo DiCaprio et Armie Hammer qui jouent très bien ! On remarquera cependant que les prothèses pour vieillir personnages sont assez cheap, ce qui a par ailleurs beaucoup été souligné. "J. Edgar" est donc un biopic en demi-teinte : d'un côté, le film reste très intéressant concernant la vie privée du protagoniste mais d'un autre côté, on n'en apprend que trop peu sur le FBI.