Je n'étais pas allé voir "la taupe" au cinéma malgré une bande-annonce et un sujet prometteur. La raison ? Toutes les critiques que j'ai pu lire avaient le même constat : "on a rien compris !". Déjà que j'étais largué devant le troisième volet de "pirate des caraïbes", je me demande ce que sa va être devant un film que des critiques ciné, prétendus cinéphiles et professionnels, n'ont pas compris. Mais ce soir, il passait à la télé, alors pourquoi pas faire un essai. Qui sait, peut être vais-je me découvrir des capacités intellectuelles que je ne soupçonnais pas...
Pour noter ce film, je vais diviser ma note en deux. D'abord la forme. Je lui met un bon gros 2.5/2.5 bien juteux. Parce que niveau réalisation on est quand même à un putain de niveau. Je ne connaissais pas ce Tomas Alferson (j'ai le film "Morse" qui attend sagement sur mon ordinateur, mais je n'ai pas encore eu l'occasion de la regarder), mais une chose est sur : ce suédois sait se servir d'une caméra. Des cadrages millimétrés, des travellings lents... C'est de toute beauté. Et que dire de cette photo rétro et de cette ambiance poussiéreuse qui s'en dégage. "La taupe" est un film qui sent le vieux livre et le parquet moisi (C'est un compliment. J'aime l'odeur des vieux livres et du parquet moisi). Et je ne vais pas m’étendre sur le casting qui impose sa race, ni sur les décors avec cette reconstitution minutieuse des 70ies, ni même sur la musique, car vous l'aurez compris : dans la forme "la taupe" frôle la perfection.
Et le fond, dans tout ça ? Si vous êtes fort en calcul, vous aurez deviné que si j'ai mis un 2.5/2.5 sur la forme, je suis obligé de mettre un 0/2.5 sur le fond. "La taupe" est un film confus, et tout comme les critiques cinéma, j'ai pas l'impression d'avoir tout compris. J'ai l'impression que pour comprendre l'intégralité de l'intrigue, il faut avoir été soi-même membre du MI6. Il y a trop de personnages, des noms russes que l'on ne retient pas, des enjeux géopolitique qui nous passent au-dessus, des flash-back, des espions, des contre-espion, des contre-contre-espion... Il faut vraiment s'accrocher. Du coup difficile d'apprécier pleinement l'intensité d'une scène quand on en comprend pas les enjeux.
C'est dommage, car "la taupe" avait vraiment tout pour être un chef-d'oeuvre. Et quand je dis chef-d'oeuvre, je ne parle pas du petit chef-d'oeuvre à la David Fincher. Non, je parle du gros Chef-d'Oeuvre avec une majuscule. Genre Coppola, Kubrick ou Lumet... Mais Tomas Alferson a simplement oublié une chose... La grosse majorité des spectateurs sont des cons.