1973. La guerre froide empoisonne toujours les relations internationales. Les services secrets britanniques sont, comme ceux des autres pays, en alerte maximum. Suite à une mission ratée en Hongrie, le patron du MI6 se retrouve sur la touche avec son fidèle lieutenant, George Smiley.
Pourtant, Smiley est bientôt secrètement réengagé sur l’injonction du gouvernement, qui craint que le service n’ait été infiltré par un agent double soviétique. Epaulé par le jeune agent Peter Guillam, Smiley tente de débusquer la taupe, mais il est bientôt rattrapé par ses anciens liens avec un redoutable espion russe, Karla. Alors que l’identité de la taupe reste une énigme, Ricki Tarr, un agent de terrain en mission d’infiltration en Turquie, tombe amoureux d’une femme mariée, Irina, qui prétend posséder des informations cruciales. Parallèlement, Smiley apprend que son ancien chef a réduit la liste des suspects à cinq noms : l’ambitieux Percy Alleline, Bill Haydon, le charmeur, Roy Bland, qui jusqu’ici, a toujours fait preuve de loyauté, le très zélé Toby Esterhase… et Smiley lui-même. Dans un climat de suspicion, de manipulation et de chasse à l’homme, tous se retrouvent à jouer un jeu dangereux qui peut leur coûter la vie et précipiter le monde dans le chaos. Les réponses se cachent au-delà des limites de chacun… Quatre ans après l'excellent Morse, le réalisateur suédois Tomas Alfredson signe avec La Taupe un film d'espionnage absolument brillant et prouve avec le danois Nicolas Winding Refn que les pays nordiques ont un formidable vivier de talents. L'intrigue est en béton armé, les acteurs tous formidables dont un Gary Oldman qui livre une prestation comme lui seul a le secret (la scène où Smiley raconte sa première rencontre avec le mystérieux Karla est une véritable leçon de jeu), la reconstitution des années 1970 très minutieuse et la réalisation soignée. Tomas Alfredson signe un film d'espionnage dans l'esprit des films de Sidney Pollack de la même époque, l'histoire se suit avec passion de bout en bout. La Taupe est un chef d'oeuvre, Tomas Alfredson semble s'imposer comme un futur grand cinéaste (voyons ce qu'il donnera sur la durée) et l'on tient là d'ores et déjà un des meilleurs films de l'année 2012.