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    Le Ruban blanc
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    490 critiques spectateurs

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    Paul Pomme
    Paul Pomme

    1 abonné 26 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 juin 2024
    'Das Weiße Band - Eine deutsche Kindergeschichte' est un excellent film allemand de Michael Haneke.
    J'ai eu l'idée de le voir grâce à un podcast INA sur Radio-France: "Le masque et les palmes", qui repasse tous les passages du 'Masque et la plume' sur les Palmes depuis 1959 (France-Inter).
    Je n'avais pas vu un film de cette qualité depuis très longtemps. Il n'y a rien d'autre à dire, sinon que le seul reproche que je pourrais faire c'est sur la fin, un peu en queue de poisson. J'aurais voulu une heure de plus, pour entrer encore davantage dans le détail du scénario, qui laisse un léger sentiment d'inachevé, presque de coupures. Certaines scènes, ou sujets, méritaient une suite, un approfondissement. La mise en scène et la caméra sont simplement magistrales. Les acteurs parfaits, dirigés de main de maître. Le choix du noir et blanc n'est ni un snobisme ni une fantaisie graphique. Ce n'est pas gratuit, c'est une évidence. Et si on a une petite expérience de la photo argentique noir et blanc, on perçoit le soin qui a été apporté à la prise de vue, aux lumières, aux contrastes, à la focale, au développement... Notions malheureusement perdues en grande partie de nos jours. Il y a aussi cette fameuse maîtrise du hors champ.
    A voir absolument.
    GéDéon
    GéDéon

    85 abonnés 513 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 mai 2024
    Palme d'or du festival de Cannes en 2009, ce film du réalisateur autrichien Michael Haneke nous plonge dans l’univers d’un petit village allemand à la veille de la Première Guerre mondiale. En articulant son histoire autour d’une intrigue criminelle, il livre un regard terrible sur l’éducation stricte des enfants de l’époque fondée sur une rigueur morale et religieuse totalement jusqu’au-boutiste. Le récit très clinique n’exclut aucune violence (morale, physique et sexuelle) afin de mieux égratigner le monde des adultes. La froideur du propos, accentuée par une photographie en noir et blanc, rend la lecture de ce message idéologique (le mal engendre le mal) très malaisant. Bref, une œuvre austère mais poignante.
    Alolfer
    Alolfer

    125 abonnés 1 141 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 mars 2024
    Subtil ! Palmé en 2009, "Le Ruban Blanc" est un film brillamment construit ! Difficile d'accès, mais une fois rentré dedans, on découvre avec subtilité, un village sombre porté par une mise en scène froide de Michael Haneke. C est un film où l'on va suivre plusieurs personnages qui vont nous amener à une fin efficace. C est un film lourd, où l'on ressort épuisé. Très bon film
    FanchBZH
    FanchBZH

    2 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 18 août 2023
    Alors je sais que ça fait bien d'aimer ce film. Moi aussi j'écoute France Inter, je lis un peu les Inrocks (mais pas Télérama) mais alors je ne me suis jamais autant ennuyé devant un film. Les plans séquences sur rien qui durent une éternité... Même pour briller en société, je ne dirais jamais que ce film est à voir...
    toinou
    toinou

    45 abonnés 706 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 juillet 2023
    Michael Haneke nous offre une nouvelle fois un film extrêmement bien réalisé avec une mise en scène très maîtrisé, des plans précis et un rythme assez lent. L’utilisation du noir et blanc état plutôt intelligente même si quelques peu inutile a part nous offrir une très belle photographie, dommage que la BO ne soit que très peu utilisée car elle était plutôt bonne. La reconstitution du village est parfaite avec des décors extrêmement réalistes et de beaux costumes.

    Absolument tous les acteurs jouent bien, même les jeunes acteurs, ce qui n’est pas chose facile. Tous les personnages sont bien écrits et aucun n’est laissé de côté dans ce village complètement fictif et imaginé de toute pièce par Haneke. Cependant ce n’est pas le meilleur film du réalisateur et sûrement pas le plus divertissant, déjà que ce n’est pas un cinéma amusant au départ, avec le Ruban Blanc, Haneke conserve un rythme très lent mais étant donné que ce n’est que les relations entre les personnages qui évoluent durant 2h15, c’est un peu long et ennuyant même si on est constamment dans un suspens incroyable.
    Z20050527155857987239172
    Z20050527155857987239172

    3 abonnés 55 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 1 mai 2023
    L'histoire est intéressante mais c'est trop long. La fin est ratée. Reste une impression d'ennui et de gâchis. L'intérêt du noir est blanc est discutable et n'arrange rien...
    kingbee49
    kingbee49

    38 abonnés 606 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 avril 2022
    Au bout d'une demi heure de visionnage, j'ai fini par me dire qu'en fait, le projet d'Haneke est de revisiter à sa façon le "Fanny et Alexandre" de Bergmann, ni plus ni moins. Pas forcément la même histoire mais le même environnement : une communauté religieuse du début du siècle dernier asservie par le pouvoir du patriarcat. Et c'est dans ce cadre que se déroule cette intrigue mystérieuse et dérangeante... En tout cas au début. Car le scénario à vite fait de tourner en rond et surtout, au vu d'une conclusion tirée par les cheveux (ce qu'en dit la voix off...), il ne donne pas toutes les clés. Donc, un film sur la violence des pères, la soumission des mères et des enfants, le poids de la religion... Pour ça, la démonstration est efficace. C'est rude, austère, clinique, sans concession mais également sans émotion. Et c'est un peu long, faut avouer. Pour autant, le film est d'une remarquable exigence formelle avec une photo splendide et un noir et blanc soigné. Donc voila, un opus de grande qualité de la part du maître autrichien mais qui ennuie et déçoit un peu.
    Patjob
    Patjob

    34 abonnés 592 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 mars 2022
    Par la voix du narrateur, dont le texte est de grande qualité sur toute la durée du film, Michael Haneke annonce une ambition : il s’agit de raconter des faits « susceptibles d’éclairer certains événements » survenus dans les années suivantes an Allemagne. Ces faits se déroulent en 1913, à la veille de la première guerre mondiale, dans un petit village Allemand. Ils consistent en plusieurs actes criminels et mystérieux, qui apparaissent au sein d’une communauté qui semble figée dans des principes et un ordre social immuables. Un terreau dont la domination, l’oppression, l’humiliation, et leur pendant l’obéissance stricte sont les principales caractéristiques de fonctionnement. Un terreau propice à l’expression de la violence, et peut-être à l’avènement des heures les plus noires de l’histoire des hommes. Cette idée de l’avenir explique l’importance du regard porté sur les enfants, des protagonistes essentiels du film, et selon Haneke, de cet avenir si sombre. Le film est assez long, mais passe très vite, tant la plupart des scènes sont d’une grande densité (le presque insoutenable dialogue de « rupture » entre le médecin et la sage-femme, ou le rare moment de générosité du cadeau fait par le petit à son père), et tant la construction et le montage du film sont habiles. Le choix du noir et blanc (avec une photographie utilisant à merveille les contrastes de lumières) convient parfaitement à cette œuvre, lui conférant un aspect de témoignage et de véracité sur l’époque évoquée.
    La fin de ce film extrêmement riche reste ouverte, car la réponse à l’ambition annoncée au début ne peut être que complexe et multiple. Tout en nous ayant bouleversés, Haneke nous invite à réfléchir.
    Dom Domi
    Dom Domi

    40 abonnés 303 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 mars 2022
    Les 3 piliers de la société qui ont conduit des millions d'individus à la guerre et à la mort sont mis ici sur leur piédestal :
    Le patriarcat
    la religion
    La lutte des classes

    Dans ce contexte, les relations sociales et humaines sont pervertie et exposent les protagonistes au pire...

    Un film clair et précis.
    un très grand film
    Musomuse
    Musomuse

    8 abonnés 237 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 août 2021
    Film de qualité avec des séquences terriblement efficaces. Les scènes de romance sont d'une efficacité indéniable. Tout est en fin de compte très juste. C'est filmé très simplement comme à l'habitude de Michael Haneke. C'est un film assez simple dans sa proposition, car très linéaire; ce qui ne l'empêche pas d'avoir des scènes forte en émotion.
    Le film est bien moins bouleversant qu'Amour car il est bien plus conventionnel. Même si tout est réalisé avec beaucoup de justesse.
    Alex Motamots
    Alex Motamots

    7 abonnés 318 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 août 2021
    Quelle claque, je ne m'attendais pas à ça.
    D'abord c'est en NB avec beaucoup de contrastes, ce qui crée une certaine atmosphère.
    Ensuite, le propos du film est dérangeant et m'a mis mal à l'aise.
    Un film à voir.
    stans007
    stans007

    23 abonnés 1 311 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 mai 2021
    En Allemagne du Nord et à la veille de la guerre de 14, une description plutôt caricaturale d’un monde puritain, froid, austère, macho, hiérarchisé et violent qui se réfugie derrière la religion. Prémisses du fascisme ? Ça se discute, le puritanisme n’étant pas une exclusivité allemande. Une belle image noir et blanc – justifiée – et des scènes fortes avec une belle prestation de Burghart Klaussner en pasteur rigoriste. En revanche, j’ai eu du mal à adhérer à l’enquête pseudo-policière sur des évènements sordides et j’émets quelques réserves sur le montage. Palme d’Or 2009.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    120 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 février 2021
    Revenu en Autriche après avoir rempli les années 1990 de ses expériences cinématographiques, Haneke est resté un vrai cinéaste mais il est devenu un faux puriste : que l'on ne se laisse pas prendre à sa photographie sobre et à ses mises en scène à l'ancienne, car Le Ruban blanc est passé à travers une énorme moulinette d'effets spéciaux pour produire le résultat escompté. D'aucuns y verront l'influence de sa période américaine, mais l'amateur de médias pose en réalité une question essentielle : la manipulation de la forme au service du purisme du fond est-elle hypocrite ?

    Cannes a tranché : c'est une Palme d'Or. Cependant le film est en réalité insituable et on le visionne sans avoir jamais à questionner sa forme : années 2010, 2000, 1990 ? Si j'avais eu à deviner sa date de sortie, j'aurais facilement pu me ridiculiser. Ses visages dignes de vieilles photos, son noir et blanc, son attachement direct à la terre, au jour et à la nuit, et enfin au pragmatisme plus ou moins grand de ces villageois qui tentent tant bien que mal d'entretenir la sagesse de leur communauté, tout y est intemporel.

    Non seulement on croirait s'être téléporté dans l'époque dont il parle (les années 1910), mais c'est aussi comme si l'on nous avait retiré tout savoir sur ce qui survint alors dans le monde germanophone : on évolue avec un malaise difficile à préciser jusqu'à se rendre compte que c'est la guerre qui gronde au loin, et que cette génération d'enfants qu'on voit grandir mal, comme sous l'influence d'une force obscure et mauvaise, sera celle qui, deux décennies plus tard, participera à figer l'Allemagne (et un peu l'Autriche avec) dans une image tenace de nation pleine de ressentiment et de colère.

    Le Ruban blanc, avant d'être une œuvre hypertravaillée et une réflexion sur le "cinéma vrai", est un rappel que l'enfance, quoique symbole de l'innocence, peut aussi être le berceau des pires travers humains. Si Haneke a changé sur la forme, il reste bien lui-même sur le fond, car il garde les mains propres lorsqu'il touche à ce qu'il y a en l'Homme de plus secrètement malsain. Alors, est-il hypocrite de manipuler la forme au service du purisme du fond ? Pas chez lui.

    → https://septiemeartetdemi.com/
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 4 juillet 2020
    Le Ruban blanc décrit la mécanique glaçante du mal et de la reproduction du mal, à travers l’immersion dans un village allemand à la veille de la Première guerre mondiale.
    Sous des dehors de respectabilité, les personnages du film se révèlent au fur et à mesure pervers, vicieux, méchants, criminels.
    Ils sont en effet d’abord présentés comme moralement droits : la sage-femme qui s’occupe de ses enfants handicapés ; le médecin qui revient plus tôt de l’hôpital pour retrouver son jeune fils qui s’inquiète ; le père Felder qui s’incline devant la dépouille de sa femme ; Anna, la sœur attentionné qui rassure son petit frère sur l’état de santé de leur père. Mais on découvre très vite qu’ils sont enfermés dans un cycle infernal devenant tour à tour victimes (le médecin chute à cheval, la sage-femme découvre son fils rendu presque aveugle, Anna violée, le père Felder pendu) et bourreaux (le médecin tripote sa fille, la sage-femme qui le couvre, le père Felder qui réprime son fils, Anna que l’on soupçonne d’avoir tendu le câble responsable de l’accident de son père et peut-être même, plus horrible encore, d’avoir aveuglé l’enfant handicapé dont elle n’aime pas la mère).
    Comment ce petit village en est-il arrivé à cette surenchère de violence ?

    Première mécanique : la recherche de la pureté, qui obsède notamment le pasteur. Dans ce but, il refuse à sa progéniture une véritable enfance, avec son droit à la bêtise, à l’insouciance, à la tendresse. Ses châtiments sont terribles et il se comporte en seigneur vis-à-vis d’eux (les enfants lui baisent la main avant de dormir). Le pasteur, par son éducation rigoriste à l’extrême, supprime toute joie de vivre et amour dans sa maison. S’est-il simplement trompé dans les moyens, alors que la fin (la pureté, l’innocence) était louable ? Non, car la recherche même de la pureté va contre la vie. La pureté est une et fixe, quand la vie est plurielle et en mouvement. Il nie ainsi toute individualité à ses enfants, qui ne deviendront pas des êtres qui célèbrent la vie mais des diables morbides (Klara qui cruxifie l’oiseau de son père). Plus largement, c’est dans tout le village que les émotions de chacun sont annihilées. Le fils Felder, qui exprime sa colère et son désir de justice après la mort de sa mère, sera sévèrement réprimandé par son père. La baronne, souhaitant quitter le village, devra subir l’interrogatoire de son mari qui lui intime de rester.
    Deuxième mécanique : cette recherche de la pureté, et donc de la fixité se décline dans l’ordre social. La structure de ce village semble immuable : la noblesse, le clergé, le médecin, les paysans. Les mêmes évènements rythment l’année (fête de la moisson, confirmation). On ne devine l’époque qu’aux vêtements. Si le fils Felder et la baronne se font violemment réprimander, c’est aussi parce qu’ils se lèvent inconsciemment contre l’ordre établi : le fils met en cause le baron, la baronne son mariage. Mais la structure du village ne laisse aucune place à la remise en cause de l’autorité. L’organisation est presque totalitaire : un idéal imposé à tous et impossible à atteindre, des enfants muselés, des figures de l’autorité despotiques et intouchables, une idéologie qui pénètre dans l’intime et le privé. Peu importe la violence – sociale, familiale, sexuelle, verbale, physique… – tant que l’ordre et les apparences sont sauvées. Les forts sont protégés, et les faibles punis. Parce qu’aucune voie légale n’est possible pour dénoncer une injustice, il ne restera que la vengeance la plus sombre. Et les injustices sont nombreuses : Éva est renvoyée sans raison, et Klara mise au coin alors qu’elle tentait de calmer un chahut.
    Éduqués dans cette société qui nie l’amour et la vie, les enfants ne seront donc pas capables de former une société meilleure. Comme leurs parents, ils croieront faire le bien et punir les fautifs. En fait, ils s’attaqueront aux plus faibles d’entre eux (notamment l’enfant handicapé, retrouvé presqu’aveugle), et s’attacheront, comme leurs parents, à la façade de la respectabilité (Klara et son père lors de la confirmation).

    Ceux qui échappent à cette logique mortifère sont les jeunes. L’instituteur, Éva, la nurse italienne, le fils Felder ont entre 17 et 31 ans, pas tout à fait adultes mais sortis de l’enfance. Ils sont pour la plupart issus d’un autre village, et n’ont pas encore reproduit le cadre oppressant de la famille. L’instituteur n’est pas un modèle de rigueur : il n’a pas préparé ses élèves à chanter pour la fête de la moisson ; il les laisse chahuter avant le cours de catéchisme. Il aime les bons plaisirs et cherche à agrémenter son déjeuner d’une truite. Il joue du piano sans avoir le niveau de la baronne. En bref, il n’est pas exigeant, mais cette molesse le préserve de la méchanceté ambiante. Il n’ira pas répéter au pasteur la bêtise de son fils, qui a joué les funambules sur la rampe d’un pont. La nouvelle nurse italienne, elle, autorise Sigi à voir ses amis. Le fils Felder se révolte contre le baron qu’il rend responsable de la mort de sa mère. Quant à Éva, elle est l’innocence et la pureté même, mais manque de caractère, on ne l’admire pas. Son idylle avec l’instituteur est perturbée par l’injonction de rester vierge : elle refuse d’accompagner son bien-aimé qui lui propose un simple pic-nic. Encore une fois, la volonté de pureté se traduira par une méfiance installée entre deux amoureux.

    Cette communauté, hors du temps et de tout nationalisme, paraît très éloignée de la guerre. Mais que peut-on espérer d’une société viciée et pourrie de l’intérieur ? Une violence toujours démultipliée. Ce Dieu vengeur, qui se venge des fautes de parents sur les enfants, s’attaque à ce village comme à toute l’Europe. Peut-être, bien plus tard, les enfants rechercheront comme leurs parents la pureté – cette fois-ci, la pureté de la race.
    Loin d’être un récit historique, ce film est une mise en garde contre contre l’obsession de la pureté et de l’innocence.
    Ewen Blake
    Ewen Blake

    154 abonnés 1 192 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 juin 2020
    Un film en noir et blanc titré le ruban blanc qui s’intéresse au noir de ses personnages. J'ai été déstabilisé car je m'attendais à être pris par les scènes et la peinture alors que c'est le suspense criminel qui m'a graduellement emporté. C'est dommage car ce n'était probablement pas là l'intérêt principal de l'oeuvre. Si les 2H20 passent étonnamment vite, l'expérience a été frustrante. J'ai eu constamment la sensation de ne saisir qu'une partie de ce qui se jouait devant mes yeux. Et pourtant Haneke prend le temps. Le message sur le résultat d'une éducation autoritaire est de plus en plus clair jusqu'à son dénouement implacable. On voit aussi la violence des rapports de classe d'un système quasi féodal moyenâgeux : les serfs sont désormais libres et le seigneur, baron mais la domination est la même. L'élite, la religion est aussi amoral et hypocrite (le docteur, le baron, le prêtre, formidable Burghart Klaussner) que le peuple brutal (la flûte du gamin). Le mal est donc partout mais si les bourgeois(es) peuvent s'enfuir, le pauvre subit et son châtiment (potentiellement arbitraire) est terrible : spoiler: licenciement de la nounou, refus d'embauche d'un paysan menant à son suicide. Haneke rajoute à la domination de classe du riche sur le pauvre et à celle de l'adulte sur l'enfant, celle du mari sur sa femme à travers le personnage du médecin, voir même celle de l'instituteur sur celle de 10ans sa cadette qui semble bien incapable de prendre une décision éclairée sur son choix marital.


    L'utilisation du noir est blanc permet la création de plans saisissants qui disent des choses que l'on ne comprend que plus tard spoiler: (les yeux diaboliques de Martin)
    mais elle crée une frustration inconfortable lors de scènes très sombres où l'on se fatigue à distinguer l'action. La tension sourde est marqué par quelques plans atroces à peine atténué par l'absence de couleur spoiler: (l'enfant torturé)
    . Au final une oeuvre âpre et sans concession : le film est long, lent, sans bande originale, en noir et blanc avec le mal comme sujet. C'est finalement surprenant qu'il se regarde aussi facilement.
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