Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
HolyGorillaMonkeApe69
3 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 1 février 2025
Joli film, c'est certain, par certains aspects du moins. Tout en se réappropriant l'identité visuelle de Bergman avec succès, Haneke réussit à être plus fin qu'à l'accoutumée avec ce Ruban blanc, l'ambiance sordide ne se résume pas à quelques scènes se voulant crues, sadiques ou choquantes mais ne parvenant qu'à être grossières et puériles ; ici, le malaise est judicieusement instillé tout au long du film jusqu'à l'horreur, et ce sans excès, comme dans ses meilleurs films, Amour et Le Septième Continent, loin des catastrophes que sont ses deux Funny Games et l'affligeant La Pianiste, pour ne citer qu'eux. Malheureusement, là où le film se vautre, c'est dans ce qu'il nous dit grâce à cette force saisissante. En ancrant son récit dans l'Allemagne des années 1910, Haneke tombe dans la facilité et ne résiste pas à nous ennuyer avec cette capucinade éculée qui voudrait que le rigorisme religieux et la discipline aient créé une génération de nazis en puissance. La mauvaise foi se ressent particulièrement lorsque dans une scène spoiler: où des coups de bâton viennent violenter un pauvre gosse qui n'a "que" manqué de noyer un tout petit pour lui voler un sifflet. Simplification hypocrite, malhonnête, bête et méchante d'une situation complexe. Cela étant dit, je crois qu'il s'agit là malgré tout d'un film à voir, pour ses images et ce traitement si particulier de la violence et l'enfance.
Austère, monotone, froide, la mise en scène distille un malaise diffus, confirmé par le jeu minimaliste des comédiens (dont un narrateur terriblement monocorde), une atmosphère étouffante, un rigorisme hypocrite. Alors que les femmes souffrent, se soumettent ou se résignent et que les jeunes innocents semblent voués à la déliquescence morale à moins de s'échapper de ce microcosme qui nourrit de futurs nazis-dommage d'avoir ainsi réduit la portée du propos-les mâles écrasent, tourmentent, meurtrissent - pour un exemple ultime de masculinité toxique (doux euphémisme!). D'ailleurs, au sein du nid du Mal, même la romance qui semblerait la solution sentimentale à ce fléau manque de consistance ou d'harmonie, le professeur s'éprenant d'une jeunette comme s'il refusait le monde des adultes (se rapprochant par là de l'enfance encore pure - quoi que cet état ne dure pas longtemps!). Manquant de rythme ou de fulgurances, l'intrigue enchaine les accidents, malheurs ou désillusions, semblant affirmer l'inéluctabilité d'un sort national horrifiant, d'autant que certains mystères le demeurent, comme si le coupable importait peu... Une peinture glaciale d'une humanité perdue...
Le Ruban blanc se déroule au début du 20eme siècle dans un village allemand, troublé par certains événements mystérieux. Aux antipodes des films où tout est expliqué, Le Ruban blanc laisse planer le doute. On supporte difficilement l'hypocrisie des adultes et des institutions, qui exigent la pureté et la droiture attendues des enfants. Pas un film grand public ou divertissant mais du cinéma où l'esthétique et le jeu des acteurs sont maîtrisés.
'Das Weiße Band - Eine deutsche Kindergeschichte' est un excellent film allemand de Michael Haneke. J'ai eu l'idée de le voir grâce à un podcast INA sur Radio-France: "Le masque et les palmes", qui repasse tous les passages du 'Masque et la plume' sur les Palmes depuis 1959 (France-Inter). Je n'avais pas vu un film de cette qualité depuis très longtemps. Il n'y a rien d'autre à dire, sinon que le seul reproche que je pourrais faire c'est sur la fin, un peu en queue de poisson. J'aurais voulu une heure de plus, pour entrer encore davantage dans le détail du scénario, qui laisse un léger sentiment d'inachevé, presque de coupures. Certaines scènes, ou sujets, méritaient une suite, un approfondissement. La mise en scène et la caméra sont simplement magistrales. Les acteurs parfaits, dirigés de main de maître. Le choix du noir et blanc n'est ni un snobisme ni une fantaisie graphique. Ce n'est pas gratuit, c'est une évidence. Et si on a une petite expérience de la photo argentique noir et blanc, on perçoit le soin qui a été apporté à la prise de vue, aux lumières, aux contrastes, à la focale, au développement... Notions malheureusement perdues en grande partie de nos jours. Il y a aussi cette fameuse maîtrise du hors champ. A voir absolument.
Palme d'or du festival de Cannes en 2009, ce film du réalisateur autrichien Michael Haneke nous plonge dans l’univers d’un petit village allemand à la veille de la Première Guerre mondiale. En articulant son histoire autour d’une intrigue criminelle, il livre un regard terrible sur l’éducation stricte des enfants de l’époque fondée sur une rigueur morale et religieuse totalement jusqu’au-boutiste. Le récit très clinique n’exclut aucune violence (morale, physique et sexuelle) afin de mieux égratigner le monde des adultes. La froideur du propos, accentuée par une photographie en noir et blanc, rend la lecture de ce message idéologique (le mal engendre le mal) très malaisant. Bref, une œuvre austère mais poignante.
Subtil ! Palmé en 2009, "Le Ruban Blanc" est un film brillamment construit ! Difficile d'accès, mais une fois rentré dedans, on découvre avec subtilité, un village sombre porté par une mise en scène froide de Michael Haneke. C est un film où l'on va suivre plusieurs personnages qui vont nous amener à une fin efficace. C est un film lourd, où l'on ressort épuisé. Très bon film
Alors je sais que ça fait bien d'aimer ce film. Moi aussi j'écoute France Inter, je lis un peu les Inrocks (mais pas Télérama) mais alors je ne me suis jamais autant ennuyé devant un film. Les plans séquences sur rien qui durent une éternité... Même pour briller en société, je ne dirais jamais que ce film est à voir...
Michael Haneke nous offre une nouvelle fois un film extrêmement bien réalisé avec une mise en scène très maîtrisé, des plans précis et un rythme assez lent. L’utilisation du noir et blanc état plutôt intelligente même si quelques peu inutile a part nous offrir une très belle photographie, dommage que la BO ne soit que très peu utilisée car elle était plutôt bonne. La reconstitution du village est parfaite avec des décors extrêmement réalistes et de beaux costumes.
Absolument tous les acteurs jouent bien, même les jeunes acteurs, ce qui n’est pas chose facile. Tous les personnages sont bien écrits et aucun n’est laissé de côté dans ce village complètement fictif et imaginé de toute pièce par Haneke. Cependant ce n’est pas le meilleur film du réalisateur et sûrement pas le plus divertissant, déjà que ce n’est pas un cinéma amusant au départ, avec le Ruban Blanc, Haneke conserve un rythme très lent mais étant donné que ce n’est que les relations entre les personnages qui évoluent durant 2h15, c’est un peu long et ennuyant même si on est constamment dans un suspens incroyable.
L'histoire est intéressante mais c'est trop long. La fin est ratée. Reste une impression d'ennui et de gâchis. L'intérêt du noir est blanc est discutable et n'arrange rien...
Au bout d'une demi heure de visionnage, j'ai fini par me dire qu'en fait, le projet d'Haneke est de revisiter à sa façon le "Fanny et Alexandre" de Bergmann, ni plus ni moins. Pas forcément la même histoire mais le même environnement : une communauté religieuse du début du siècle dernier asservie par le pouvoir du patriarcat. Et c'est dans ce cadre que se déroule cette intrigue mystérieuse et dérangeante... En tout cas au début. Car le scénario à vite fait de tourner en rond et surtout, au vu d'une conclusion tirée par les cheveux (ce qu'en dit la voix off...), il ne donne pas toutes les clés. Donc, un film sur la violence des pères, la soumission des mères et des enfants, le poids de la religion... Pour ça, la démonstration est efficace. C'est rude, austère, clinique, sans concession mais également sans émotion. Et c'est un peu long, faut avouer. Pour autant, le film est d'une remarquable exigence formelle avec une photo splendide et un noir et blanc soigné. Donc voila, un opus de grande qualité de la part du maître autrichien mais qui ennuie et déçoit un peu.
Par la voix du narrateur, dont le texte est de grande qualité sur toute la durée du film, Michael Haneke annonce une ambition : il s’agit de raconter des faits « susceptibles d’éclairer certains événements » survenus dans les années suivantes an Allemagne. Ces faits se déroulent en 1913, à la veille de la première guerre mondiale, dans un petit village Allemand. Ils consistent en plusieurs actes criminels et mystérieux, qui apparaissent au sein d’une communauté qui semble figée dans des principes et un ordre social immuables. Un terreau dont la domination, l’oppression, l’humiliation, et leur pendant l’obéissance stricte sont les principales caractéristiques de fonctionnement. Un terreau propice à l’expression de la violence, et peut-être à l’avènement des heures les plus noires de l’histoire des hommes. Cette idée de l’avenir explique l’importance du regard porté sur les enfants, des protagonistes essentiels du film, et selon Haneke, de cet avenir si sombre. Le film est assez long, mais passe très vite, tant la plupart des scènes sont d’une grande densité (le presque insoutenable dialogue de « rupture » entre le médecin et la sage-femme, ou le rare moment de générosité du cadeau fait par le petit à son père), et tant la construction et le montage du film sont habiles. Le choix du noir et blanc (avec une photographie utilisant à merveille les contrastes de lumières) convient parfaitement à cette œuvre, lui conférant un aspect de témoignage et de véracité sur l’époque évoquée. La fin de ce film extrêmement riche reste ouverte, car la réponse à l’ambition annoncée au début ne peut être que complexe et multiple. Tout en nous ayant bouleversés, Haneke nous invite à réfléchir.
Les 3 piliers de la société qui ont conduit des millions d'individus à la guerre et à la mort sont mis ici sur leur piédestal : Le patriarcat la religion La lutte des classes
Dans ce contexte, les relations sociales et humaines sont pervertie et exposent les protagonistes au pire...
Film de qualité avec des séquences terriblement efficaces. Les scènes de romance sont d'une efficacité indéniable. Tout est en fin de compte très juste. C'est filmé très simplement comme à l'habitude de Michael Haneke. C'est un film assez simple dans sa proposition, car très linéaire; ce qui ne l'empêche pas d'avoir des scènes forte en émotion. Le film est bien moins bouleversant qu'Amour car il est bien plus conventionnel. Même si tout est réalisé avec beaucoup de justesse.
Quelle claque, je ne m'attendais pas à ça. D'abord c'est en NB avec beaucoup de contrastes, ce qui crée une certaine atmosphère. Ensuite, le propos du film est dérangeant et m'a mis mal à l'aise. Un film à voir.
En Allemagne du Nord et à la veille de la guerre de 14, une description plutôt caricaturale d’un monde puritain, froid, austère, macho, hiérarchisé et violent qui se réfugie derrière la religion. Prémisses du fascisme ? Ça se discute, le puritanisme n’étant pas une exclusivité allemande. Une belle image noir et blanc – justifiée – et des scènes fortes avec une belle prestation de Burghart Klaussner en pasteur rigoriste. En revanche, j’ai eu du mal à adhérer à l’enquête pseudo-policière sur des évènements sordides et j’émets quelques réserves sur le montage. Palme d’Or 2009.