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Un visiteur
4,5
Publiée le 24 avril 2014
Le Ruban blanc paraît de prime abord énigmatique. Il faut connaître un peu Haneke pour comprendre ses questionnements ainsi que toute la rhétorique qu’il propose dans ce film, superbement photographié et dont le noir et blanc intensifie remarquablement le propos. Heneke constate la présence du mal, de la perversion et du côté malsain des êtres, comme il l’a remarquablement fait dans La Pianiste. Tout le génie d’Heneke consiste à la tension ténue qu’il instaure, à cette oppression que l’on sent flotter parmi cette société guindée de petits bourgeois. Le Ruban blanc symbolise l’échec de la religion et de la sévérité à construire des cœurs purs et honnêtes. Derrière le ruban blanc se cache tout ce qu’il ne convient pas de montrer : les viols, les lynchages, les suicides, les adultères et les meurtres. Le Ruban blanc est enfin un film sans acmé dans lequel la tension est ténue et permanente. 2h20 d’un suspens mou mais terriblement réussi. Heneke est un grand cinéaste.
Cette étonnante fresque historique, froide et inquiétante restitue bien l'état d’esprit propre à Haneke, mais ne transcende pas le cinéma du génie autrichien.
Un long métrage assez difficile d'accès pour les non cinéphiles où malgré une superbe esthétique de la photographie en noir et blanc, le sujet et le rythme particulièrement lent de l'œuvre rend la compréhension inadaptée au grand public . Or, Michael Haneke réussit quand même son pari en termes de narration et de complexité des personnages, ne montrant rien de bien choquant et laissant le spectateur se faire sa propre opinion dans certaines scènes-clés . Cependant, son long métrage reste très soporifique et on a bien du mal à poursuivre son visionnage dans la durée . A réserver pour les amateurs de films d'auteurs .
Ennuyeux comme pas possible , le seul mérite c'est de tenir 2h17 pour visionner tout le film sans s'endormir , j'avai envie de le voir vu qu'il avait eu une palme d'or à Canne et que c'était Hanneke, ben j'aurai du éviter .....
Partagé entre une maitrise formelle incontestable (noir et blanc sublime et plans fixes faisant naitre une tension parfois oppressante) et un scénario bancal, "le Ruban Blanc" est une palme d'or très étrange. Ce film joue en effet sur l'attente d'un dénouement, en posant la question suivante: Qui a bien pu commettre ces actes terribles dans ce village d'Allemagne du Nord en 1913 ? Si l'immersion dans cette situation est intrigante par instants, on finit par se lasser devant tant d'interrogations (souvent vaines) et peu de réponses convaincantes. Il faut aussi ajouter à cela des personnages étonnement schématisés (ces derniers sont en fait tous pourris jusqu'à la moelle). En opposition à cette épuisante simplicité se construit une histoire complexe, grâce aux jeux de suspicions et de dénonciations. Un film dont la force apparait sur courant alternatif, et aux allusions aux racines du nazisme multiples et pénibles.
Alors oui, on peut dire que Michael Haneke réalise ici son meilleur film, tout à la fois oppressant, angoissant, tel un rouleau compresseur qui passerait sur l'humanité allongé devant lui, pressant la chair et l'âme pour en tirer les secrets du mal, du bien et de l'horreur qui semble présider à la destinée humaine. Son cinéma est net, implacable, froid, ciselé dans la glace, ne laissant jamais rien au hasard, à l'improvisation, au génie sans doute ? Car c'est bien là que le bât blesse : l'absence de génie, la besogne, le travail, l'articulation quand d'autres grands réalisateurs laisse intact le champ de la création. Oui, Haneke réalise un grand film, mais quel ennui, quel effort, quelle attention faut-il pour voir se dévider le fil de cette histoire. Haneke n'a rien d'un Coppola, d'un Hawks, d'un Minnelli, d'un Kubrick ou d'un Malick.
La mise en scène d'Haneke est comme dans Amour, elle raconte, est subtile, et laisse libre court à maintes analyses aussi tortueuses que passionnantes La pudeur est dosée à merveille, certains plans fixes sont savoureux. Une très belle photographie agrémente le tout..
L'histoire n'est faite que d'une accumulation de mini-histoires et d'incidents pas toujours intéressants touchant à la vie des habitants. Certaines scènes n'apportent rien au film et le rendent ennuyant. Après reste des décors de hauts niveaux et de très bons acteurs.
Avec Heineke on s'attend à ne pas rigoler ... et la on est pas déçu. Difficile de juger un tel film. C'est un chef d'oeuvre si on le regarde sous l'aspect "psychologique". Sur le plan du cinéma certains scènes sont mémorables (lorsque le médecin explique à son amante qu'il ne l'aime pas ... ou encore lorsque la fille du médecin explique ce qu'est la mort à son petit frère). Par contre c'est long .... très très long .... on peut s'endormir si l'on est pas préparé , et je trouve la fin un peu trop "facile". Raison pour laquelle je ne mets que 3 étoiles.
Une Palme d'Or n'est pas toujours gage de qualité mais quand "Le ruban blanc" est préféré à l'excellent "Un prophète" d'Audiard (Grand Prix) et au stupéfiant "Thirst, ceci est mon sang" du surdoué Park Chan-Wook (Prix du Jury ), on ne peut, en tant que cinéphile, que si intéresser. Oeuvre sublime en noir et blanc, glacial et redoutable. Portrait de la société allemande du début du 20ème siècle, Protestante, patriarcal, quasi féodal et sclérosé. De cette société prônant la vertu comme règle ( et non pas idéal) pour mieux, dans la discrétion des foyer, oeuvrés aux vices. Tout ici n'est qu'hypocrisie. Ce ruban blanc, symbole d'innocence, est taché de sang et de larmes. Oui le film de Haneke est austère, oui il ne plaira pas à tout le monde ( comme tous les films), oui il y a plus de questions que de réponses mais le long métrage du réalisateur allemand vise juste. Un chef-oeuvre hypnotique et dérangeant.
La palme d’or du Festival de Cannes 2009 a été contestée en raison des liens entre la Présidente du jury, Isabelle Huppert et Haneke. La vision de cet ouvrage du cinéaste autrichien ne plaide pas forcément en faveur du choix d’Huppert même si le film est loin d’être inintéressant. Il convient de revenir en premier lieu sur le message du film vu par beaucoup de critiques et selon les dires d’Haneke lui-même comme l’annonce des prémisses de la montée du nazisme dans l’Allemagne des années 1910 à 1925. Cet avis peut être contesté. Comment faire une généralité d’un comportement isolé ? En effet dans toutes les campagnes de l’époque qu’elles soient anglaises, françaises, espagnoles ou germaniques il devait se trouver des pères incestueux et des ecclésiastiques psychorigides. La vie en communauté restreinte sans beaucoup d’échanges avec l’extérieur compte tenu des moyens de transports limités de l’époque favorisait ce type de comportements et les frustrations nées de la trop forte emprise des notables locaux. De plus, hormis le médecin, les principes d’éducation de tous ces villageois protestants y compris le pasteur, paraissent empreints d’une certaine cohérence et déployés avec un minimum de pédagogie. Haneke affirme que c’est l’embrigadement des enfants qui les auraient rendus mûrs devenus adultes pour suivre aveuglément le chef suprême que fut Adolphe Hitler. Ce propos est démenti par la révolte des enfants. Tout le fondement historique du propos d'Haneke dans « Le ruban blanc » résonne comme une sorte de genèse rétro active de toute son œuvre visant à démontrer le potentiel de violence enfouie dans chaque petite tête blonde. Si les adolescents sadiques de « Funny Game » sont en perte de repère à cause de parents démissionnaires face à leur devoir d’éducation, ceux du « Ruban blanc » le deviennent en rébellion à une éducation trop rigide. « Le ruban blanc » jette un pont entre deux époques diamétralement opposées pour aboutir à la même conclusion : selon Haneke l’homme est intrinsèquement violent avec son voisin dès lors que celui-ci ne lui ressemble pas ou qu’il n’exerce pas une domination affirmée sur lui. Il s’ensuit une certaine méprise sur le sens du film qui n’est qu’un prolongement de l’œuvre d’Haneke, ce qui ne le rend pas moins intéressant. A noter le comportement des enfants en groupe qui rappelle bizarrement celui des enfants tueurs du « Village des damnés » de Rilla Wolf réalisé en 1960, hasard ou hommage du réalisateur dont ça ne parait pas être l’inclinaison première, son cinéma étant très peu référentiel.
Le ruban blanc tient la tension tout le long du film un peu comme un film à suspense ou d'horreur, appuyé par la mise en scène, visuellement beau et certains plans qui maintiennent la tension. Le film peut paraître un peu lent à certains passages, mais nous garde en haleine jusqu'à la fin.
Très moral, très esthétique, très poignant. Attention pas tellement de suspense. (C'est en noir et blanc, et la blondeur y passe très bien. Si vous êtes allergique au N&B, n'allez pas le voir.) Au début du XXe siècle dans un village de campagne quasi-féodal, les enfants forment des complots pour se faire justice contre la méchanceté arbitraire des adultes. Le début du film commence par le récit d'un "accident" - un piège pour le cavalier en fait, un jeu de mot quasi-biblique. Puis le film montre la dureté des adultes, leur injustice, jusqu'aux moeurs. La fin dévoile les injustices et les lâchetés ultimes des coeurs. Le jeune instituteur amoureux et la jeune gouvernante bien-aimée, sont touchants. Le chantage dont ils sont l'objet serait intéressant à interpréter dans la dualité enfants/adultes. Dans la vraie vie, les enfants seraient incapables d'une telle organisation ; j'ose plutôt croire à une parabole révolutionnaire sur la rébellion organisée contre l'injustice établie.
Palme d'or 2009, ouais pourquoi pas enfin c'est pas un grand cru quand même, enfin... Michael Haneke, avec qui on est toujours assuré que ça ne va pas être la fête du slip, lorgne au niveau narratif et visuel vers une épure qui rappelle le cinéma de Bresson et de Dreyer. Le cinéaste utilise le hors-champ et l'ellipse pour plus suggérer que montrer ce qui donne en même temps un cachet intéressant mais un peu vieillot sur les bords. Toujours est-il que les acteurs sont tous impeccablement choisis et que Haneke montre de manière pertinente la naissance des germes nocifs qui ont permis plus tard l'horreur du nazisme ; c'est toujours ça de pris.
Le noir et blanc confère au film une esthétique élégante. Les dialogues sont superbes quoiqu’un peu alourdi car mal-ajustées par endroits. Dans une société comme la nôtre, où le sanguinolent est monnaie courante, Haneke a su montrer le monde rural du début du 20ième siècle dans toute sa violence à travers ses codes sociales figées, les conditions de vie difficiles des petites gens, ses principes dures, la façon de se conduire très rigide, la toute-puissance paternelle régissant la société... C’est dans ce carcan étouffant que nous est dévoilés, à travers des actes barbares, le mal-être et l’étrange idéal religieux de ces enfants subissant punitions physiques et sévices moraux de leur père (pasteur d’un rigorisme toute Luthérienne), ou comment ils se prennent pour la Main droite de Dieu en comprenant à leur manière les lois de leur foi et suivent ses idéaux à la lettre. Les différents indices (l’expression infime d’une actrice nous faisant penser qu’elle cache un lourd secret, les constatations de la voix off…) font monter une tension oppressante sans jamais dévoiler le dénouement qu’il nous faut deviner.