The Mist, film d'horreur sorti en 2007 par le réalisateur Frank Darabont d'après la nouvelle de Stephen King, est un excellent film d'horreur avec un synopsis très simple : une étrange brume opaque couvre un supermarché dans lequel des personnes de la commune sont piégées, suivies par des étrangetés qui mettent en danger le groupe.
C'est un huis clos oppressant dans un supermarché. Le casting de "The Mist" brille par la présence d'acteurs exceptionnels, dont Laurie Holden, connue pour son rôle marquant dans "The Walking Dead", où elle incarne avec brio Andrea, Jeffrey DeMunn, également issu de la même série où il joue le rôle de Dale Horvath, Melissa McBride, célèbre pour son interprétation poignante de Carol Peletier dans "The Walking Dead", et Juan Gabriel Pareja, connu pour son rôle marquant de Morales dans la même série. En plus de ces acteurs de renom, le film met en vedette des talents tels que Thomas Jane, célèbre pour son rôle de Frank Castle dans "The Punisher", Marcia Gay Harden, récipiendaire d'un Oscar, et Andre Braugher, connu pour ses performances dans des séries telles que "Brooklyn Nine-Nine", sans oublier d'autres acteurs de talent. Chacun d'eux apporte sa touche unique à l'ensemble, contribuant ainsi à créer une expérience cinématographique inoubliable.
Dans ce film inspiré du livre "The Mist" de Stephen King, on y retrouve de nombreux thèmes : le fantastique, les religions, des personnages ordinaires mêlés à quelque chose qui les dépasse et une aventure anxiogène venant relire notre idée des ténèbres. The Mist est avant tout l'histoire d'une communauté face à la peur de l'inconnu, à tel point que tout au long de son œuvre, cette brume mystérieuse en deviendra presque plus accueillante que l'étude psychologique que prône King dans son centre commercial, posant une question simple à son lecteur : qui sont les véritables monstres ?
Le cinéma de Darabont, c'est la façon très poétique dont il se délecte de l'horreur et de la mort de ces personnages. Darabont base son récit sur l'angoisse de l'inconnu et ses conséquences sur l'homme, sur les relations torturées émanant de personnages normaux au cœur d'une histoire extraordinaire.
C'est un projet de seulement 18 millions d'euros, donc il a fallu broder, et c'est bien pour cela que les effets spéciaux piquent les yeux. Certaines scènes sont filmées comme The Thing. Ce film conjugue parfaitement la forme et le fond. D'un côté, l'horreur d'un huis clos dans la plus grande tradition des films de genre et reflet de société dont Darabont n'hésite pas à dépeindre les ténèbres.
Sur la forme, The Mist est l'éloge du réalisme. On peut dire que Darabont oriente la caméra dans les mêmes angoisses des personnages : peur de l'inconnu, paranoïa, et même rapport au gigantisme. Il est aussi parfaitement entre justesse d'une ambiance suffocante et suspense parfaitement maîtrisé, c'est notamment l'une des marques de fabrique que l'on retrouve dans The Walking Dead : réalisme et poésie au service d'une apocalypse vue avant tout par le regard de ces héros, car ce qui terrorise, ce n'est pas la vision de ces créatures de cauchemar, du moins pas au premier abord. La terreur que met en place son aventure se dévoile bien plus tôt via des habitants terrifiés.
Par les cris et la paranoïa, tout est fait pour jouer sur cette peur du non-dit ou plutôt du non-vu, mettant notre esprit cartésien à l'épreuve et faisant de ce brouillard menace effrayante bien avant l'arrivée des créatures. Le design des créatures est réussi, ce sont des créatures sorties tout droit des enfers, on reconnaît l'intention de mettre une tête sur l'horreur de l'inconnu.
Une très bonne scène d'horreur est celle de la pharmacie. Cette scène est à peine éclairée par le minimalisme de leur lampe, les personnages entrent dans un univers encore plus anxiogène qu'auparavant, sublimé par une caméra très proche des corps et de leur déplacement. L'absence musicale laisse place à la peur du moindre mouvement, du moindre bruit, rendant l'immersion d'autant plus délicate. Ici, le jeu de champ, contrechamp du réalisateur aide à la mise en abyme de notre peur.
La peur ne vient pas de ce que l'on voit, mais de ce que l'on ne voit pas. Les effets spéciaux sont bien mieux réussis dans cette scène horrifique. La vue d'un homme dévoré de l'intérieur, le corps devenu cocon d'araignée repoussante, le travail esthétique est absolument jouissif dans le genre. C'est la science d'une mise en scène centrée sur des personnages qui changeront radicalement après ça. Après cette scène, le spectateur est partie intégrante du récit, il sait avec ces personnages ce que ceux du supermarché ne savent pas.
Bon parlons du fond maintenant, Darabont ne fait pas qu'une course contre la mort, mais une véritable critique des mœurs de notre société. À quel point la force du film est de montrer que le plus souvent l'horreur se trouve chez l'être humain, car quoi de mieux qu'un huis clos pour mettre en avant les déviances politiques, religieuses et sociétaires de notre véritable nature quand elle se retrouve confrontée à nos terreurs.
Tout comme dans la nouvelle de l'écrivain, le supermarché devient secte d'individus montrant de façon très philosophique les difficultés d'un peuple à coexister dans un environnement où différences ethniques, culturelles et de croyances viennent remettre en question la peur réelle du propos.
Le film oppose les personnages dans une lecture pessimiste de l'être humain dans l'espoir se voient souvent balayé à tel point que le peu de figures aimantes et poétiques comme
Amanda
se verront fréquemment balayées au détriment d'une foi religieuse désespérée face à l'inconnue.
Les représentations bibliques en sont extrêmement fortes de la mort du soldat Jessop amené à la bête telle un martyr devant être sacrifié dans une scène atroce jusqu'à la performance dangereusement grandiose de Madame Carmody.
Le constat semble sans appel par ses critiques des dérives religieuses et des technologies et parfois même d'un trop plein de sur confiance et de l'incapacité de voir la réalité en face, Darabont dresse le portrait d'une société préférant se tourner vers un culte sordide plutôt que d'admettre la présence d'éléments qu'elle ne comprend pas.
Attention tout de même, le film ne critique pas le christianisme, mais bien les dérives religieuses.
Effectivement, plusieurs personnages se disent catholiques dans le récit et pourtant ils restent cartésiens.
Le message est d'autant plus fort que nous sommes nous-mêmes responsables de ce cauchemar en jouant avec une avancée scientifique courant à notre perte. Nous créons nos propres monstres, pas seulement ceux de l'extérieur, mais surtout ceux de l'être humain.
On assiste ensuite à l'un des plus grands finaux du cinéma d'horreur. Grandiose, où quand l'élève surclasse le maître, écrit par Darabont lui-même jugé meilleur que l'original par Stephen King. La puissance émotionnelle se dégageant d'une pareille
violence est inouïe, préférant tuer son fils que de le voir dévoré par manque d'espoir et de foi.
David sort de la voiture attendant l'ultime jugement, le jugement dernier, mais à l'aide d'une réalisation exceptionnelle, la surprise est de taille, un char sort de la brume sous le regard livide du personnage. Des créatures flambent dans sa construction la plus froide, l'armée prend le dessus sur ses erreurs.
Sur un plan symbolique, plusieurs questions s'offrent à nous. Quels sont les péchés qu'a pu commettre David pour survivre à une apocalypse ayant fini elle-même par le rejeter ? Comment vivre avec ces actions, imaginé devoir tuer votre propre fils et trois personnages autour de vous pour voir débarquer des secours à peine une minute plus tard ?
Une dernière scène froide, sans espoir et brisant les illusions d'un père ayant tout perdu.
Cette dernière séquence s'emploie à développer la maestria non seulement cinématographique, mais aussi scénaristique de son auteur, c'est tout ça et bien plus encore, The Mist.