The Mist aurait pu être un bon film d'épouvante s'il ne donnait pas autant dans la caricature. L'idée première du film était de faire un huis clos, avec une bonne centaine de personnes réfugiées dans un supermarché entouré par une brume aussi mystérieuse que meurtrière. L'atmosphère pesante et confinée du lieu, en plus de la terreur partagée par les personnages, auraient pu permettre de belles séquences psychologiques : émergence de leaders, de groupes, débuts d'hystérie... Mais The Mist ne remplit absolument pas ces promesses. D'abord, le film ne respecte pas le principe cher à Hitchcock : pour effrayer, en montrer le moins possible et laisser l'imagination faire le reste. Au contraire, nous avons droit à de jolies scènes aussi gores que ridicules, animées par un florilège de bestioles toutes aussi grotesques les unes que les autres. Le film vire au jurassic park. Quant au huis clos, le spectateur en sera pour ses frais : la confrontation se borne entre celle du héros, évidemment intelligent, éclairé, raisonnable, et une bonne femme illuminée, obscurantiste (puisque croyante), violente, conservatrice. J'imagine qu'elle est également raciste, fasciste, et qu'elle serait volontiers misogyne si elle n'était pas une femme. Bref, on comprend très vite que l'opposition se limitera entre notre héros tout ce qu'il y a de plus éclairé et la bande de demeurés supposés représenter des croyants. Ceci, accompagné de phrases philosophiques bien senties telles que : la politique, ça divise les gens ; les hommes sont méchants, la preuve, ils se battent etc etc. Le tout est extrêmement prévisible, on en arrive même à prédire les répliques des uns et des autres tant cela est singé à l'extrême.
Ajoutons les 20 minutes finales : on est dans l'admiration de cette ode à l'imbécillité humaine, et on reste sans voix devant un twist final à couper le souffle tant il est idiot. Voici que, en panne d'essence après s'être échappés du supermarché, nos héros se suicident collectivement. On ignore si c'est le tarif à la pompe ou la difficulté à trouver de l'essence au milieu de milliers de voitures abandonnées qui a poussé les héros à une décision aussi fatidique, mais le spectateur restera de toutes manières bouche bée devant tant de bêtise. Pour la première fois, le film aura réussi à le surprendre !