Assez partagé sur cette quatrième saison.
Partagé comme à l’image des motivations des protagonistes engagés à s’approprier (ou pirater) l’astéroïde Boucle d’Or.
Mitigé parce que ça manque d’apesanteur ou de pesanteur. Une impression que tout ce monde sur Mars évolue, s’agite dans un vaisseau spatial. On se croirait dans « Cosmos 1999 » !
Il y a trop de monde. Beaucoup trop de monde.
Un monde fait de complots, d’intrigues, de revendications, d’ingratitudes, de combines, de violence, de cupidité.
Si c’est pour reproduire le même schéma sur Mars, je ne vois aucune utilité de dépenser autant pour cette conquête spatiale.
Il est vrai que la série joue avec les ellipses et elle est économe de détails. Le spectateur est informé du temps qui passe lors d’un échange.
La saison 3 se terminait sur la conquête de Mars.
Pour cette saison, j’aurais aimé voir comment fonctionnent les rotations : personnels et marchandises.
J’aurais aimé voir l’entraînement des personnels qui n’ont pas pour autant le statut d’astronautes ; leur recrutement ; savoir s’ils ont satisfait aux tests.
J’en entends déjà crier à l’évidence : tous ceux qui sont sur Mars ont satisfait aux tests. Inutile de perdre son temps.
J’entends bien, mais le temps d’un clip musical, j’aurais aimé voir au moins Miles effectuer rapidement sa batterie de tests et, à travers lui, en conclure que tous les personnels ont suivi ce protocole d’embauche.
Voir rapidement les envois réguliers des marchandises.
Tout ça s’inscrit parfaitement dans la conquête spatiale et sa routine.
Au lieu de ça, on reste beaucoup les pieds sur Terre et sur Mars.
Je prends l’exemple du fils de Kelly :
voilà un enfant qu’on envoie dans l’espace et avec des soucis de santé
. On ne voit rien de sa préparation.
Envoyer un enfant dans l’espace
aurait pu constituer un évènement pour cette série uchronique et visionnaire.
Dommage, « For All Mankind » me dispense de toute réflexion. Au spectateur que je suis d’accepter ce raccourci, cette évidence : la santé et l’âge ne sont plus un obstacle pour se rendre sur Mars.
J'en ai pris note.
Je suis assez gourmand des processus de création, je le suis aussi pour tout processus de préparation, d’entraînement, d’organisation.
Je suis un peu frustré, mais ça passera…
Quant aux personnages historiques de la série, on retrouve l’imbuvable et clivant Baldwin (il me clive moi-même !) ; barbe et cheveux gris au dos voûté. A son comportement manipulateur s’ajoute l’aigreur.
Sa conversation avec Dani
pour lui signifier sa détermination à finir ses jours sur Mars
est un monument d’égoïsme.
N’ayant plus d’attache soi-disant sur Terre, il a quand même sa fille et son petit-fils, il a décrété que Mars serait sa Mars d’accueil !
Plaisir de retrouver Dani (Krys Marshall), Aleida (Coral Peña) et Madison (Wrenn Schmidt). L’émotion est là avec ces beaux personnages.
J’ai toujours apprécié Madison, sa droiture, sa rigueur, sa passion pour son métier, ses petits plaisirs comme le piano, la musique. On retrouve évidemment cette rigueur chez Aleida.
Quant à Kelly Baldwin (Cynthy Wu), on se demande vraiment à quoi elle sert, en quoi elle aide la saison à progresser, quelle est vraiment son influence ?
Par contre, Dev est comme Baldwin : clivant. Il peut bien illustrer l’image de la réussite sociale, son mercantilisme arrogant m’agace.
Enfin, le personnage Miles m’a irrité dès qu’il s’est installé sur Mars : pleurnichard, jaloux, dents qui rayent le parquet, opportuniste sans scrupule.
Cette saison 4 est la plus pessimiste des saisons, en ce qui me concerne. Aucune notion d’héroïsme car trop de personnages ancrés au sol.
L’humain qui salit tout.
Toutefois, j’attends avec une impatience mesurée la saison 5 en espérant qu’elle me fera de nouveau rêver.