"For All Mankind,", série télévisée américaine créée par Ronald D. Moore, Matt Wolpert et Ben Nedivi, diffusée depuis 2019 avec 3 saisons à ce jour, la 4e est en cours.
"For All Mankind," se base sur une uchronie fascinante qui prolonge la course à l'espace internationale, qui permet un progrès technologique et accélère aussi les progrès de société.
L'Union Soviétique reste dans la course et ne disparaît pas, les femmes partent dans l'espace plus tôt, les afro-américains aussi, les femmes accèdent à la présidence, les homosexuels obtiennent des droits, rien ne s'arrête après l'exploration de la lune, rien ne s'arrête à partir de la chute de l’URSS, d'autres nations entrent dans la course et tout va plus vite.
Course à l'espace et surtout course du progrès, voilà le thème de la série et c'est bien trouvé.
La réalisation est de qualité, magnifiques images de la lune, magnifique images de l'espace, immersion passionnante dans les murs de la NASA, au sein des explorations à risques, des équipes d'astronautes, de la politique, de la géopolitique, sur plusieurs décennies, au rythme des musiques de l'époque.
Une belle reconstitution des années 60, 70, 80, 90 ...
Des personnages que l'on aime suivre, interprétés par Joel Kinnaman, Michael Dorman, Wrenn Schmidt, Sarah Jones, la merveilleuse Jodi Balfour, Krys Marshall, Sonya Walger et Coral Peña.
Cependant "For All Mankind," est une série bien difficile à critiquer, car elle a le défaut de nombreuses séries qui pour prolonger leur durée, diluent interminablement au milieu du sujet principal et des intrigues importantes, une palanquée de sous-intrigues, sous-sous intrigues et autres scènes totalement inutiles et sans aucun intérêt sur la vie de famille intime des uns et des autres agrémentés de conciliabules interminables frôlant le hors-sujet la plupart du temps.
Si les scènes relatives à l'espace au sens large, à entrainement des équipages sont toujours intéressantes, si l'image est belle la plupart du temps et la B.O bien choisie, que quelques scènes sont même grandioses et bluffantes, nous n'échappons pas à quelques plans dégueulasses, des bruitages d'ambiance odieux et un cadrage avec des a-coups.
Les épisodes sont parfois très inégaux et l'imbrication des scènes utiles et des scènes de remplissage souvent pénibles.
Il est parfois difficile de faire le tri, même en jouant habilement de la télécommande. Le spectateur alterne entre des scènes prenantes et des scènes totalement ennuyeuses. Le spectateur est pris au piège d'un montage qui saupoudre la grande histoire de petites histoires parallèles. C'est une alternance de fascinations et de frustrations difficile à vivre.
La qualité extrême cohabite avec le rien abyssale. On ne sait jamais si l'une ou l'autre des deux parties va durer longtemps, on ne sait jamais si un épisode sera majoritairement composé des meilleurs aspects ou des scènes de remplissage. Rares sont les séries qui ne tendent pas ce piège. C'est vraiment dommage.