Alors ça va paraitre un peu bizarre, mais permettez-moi de commencer ma critique 5 étoiles par quelques réserves. Oui... Je viens de découvrir avec cette saison 3 de « The Wire » qu’on peut avoir des regrets sur la manière de faire d’une série et malgré tout se toucher dessus tellement qu’on la trouve géniale. Mais bon, en fin de compte c’est dire la qualité du produit !!! Et puis finalement, comment en vouloir à une série de ne pas faire ce qu’elle n’a jamais prétendu ou voulu faire. Parce que oui, j’avoue que j’avais été totalement emballé par le principe du début de la saison 2. On dissout le groupe de personnages principaux de la saison 1, on pense ne plus les retrouver, puis on commence la saison 2 avec des personnages totalement différents, dans un cadre qui n’a rien à voir, mais pour au final, et cela au gré des nouvelles péripéties de cette intrigue, croiser la route de ceux qu’on croyait abandonnés. Moi j’avais adoré ça. J’attendais que ce soit le principe de toutes les saisons : nouveau lieu de Baltimore, nouveaux personnages, et malgré tout continuité. Raaaaaah ! ça aurait été bon, mais bon... Ce n’était visiblement pas dans la logique des créateurs de « The Wire »... et franchement qu’importe ! Parce qu’au final ; si dans la forme je n’ai pas eu l’équivalent de la saison 2, je l’ai eu dans le fond. Certes on reprend dans les quartiers qu’on connait déjà, avec les persos qu’on connait déjà, mais en fin de compte il y a bien de nouveaux univers explorés (ici, les arcanes de la politique), tout comme il y a bien de nouveaux personnages qui viennent enrichir l’intrigue. Certes, comme souvent avec « The Wire », ils tombent un peu comme ça, sans effet de style ni fanfare, si bien que sur le coup on ne s’enthousiasme pas trop. Mais bon, ces personnages sont riches, ambigus, creusés. Au début de la saison je n’arrivais même pas à retenir les noms et visages des Marlo, Carcetti, Colvin... A la fin, j’étais pendu aux épisodes pour savoir comment ils allaient se sortir de ce système qui les opprime. Car oui, même si la série se risque quelques fantaisies (je pense notamment à l’idée « d’Hamsterdam »), au final les scénaristes parviennent toujours à rendre l’ensemble crédible et à savoir saisir la cruelle réalité de l’American Way of Life Made In Baltimore. Non, décidemment non, je suis encore accro à ces personnages, à leurs parcours, leurs décisions... HBO n’a pas perdu cette capacité à humaniser ses intrigues avec cette richesse et cette pertinence hallucinante, tout en sachant encore maitriser les codes d’une bonne fiction en concluant le tout sur un suspense incroyablement prenant. Par tous les dieux que c’est bon, que c’est culte...