"Zodiac" ou comment réussir l'exploit de filmer l'histoire d'un tueur en série sans offrir le moindre rebondissement ou suspense. Parce que là, il y avait matière à faire beaucoup mieux : un détraqué qui tue puis envoie des lettres énigmatiques avec des symboles médiévaux, un grand nombre d'investigateurs, la presse qui y va de sa petite enquête parallèle, etc. Malheureusement, on constate vite que sieur Fincher avait tous les ingrédients pour faire une bonne bouillabaisse bien épicée mais qu'il a décidé de nous préparer de la soupe allégée en matière grasse et en émotion. Questions culinaires à part, je reproche à ce film un déroulement passablement plat (histoire trop centrée sur l'enquête et pas assez sur le tueur ?) et haché (beaucoup de sauts dans le temps) et des actions récurrentes qui finissent par lasser (des lectures de lettres, des expertises graphologiques et des coups de fil toujours les mêmes). En outre, les images de San Francisco sont laides sans que cette laideur contribue à installer un climat pesant comme dans "Mystic River". Enfin, enfin... Ce long film aurait valu une seule étoile, histoire de respecter quelques bonnes intentions par ci et par là. Mais, ne soyons pas injustes, la dernière demi-heure a le mérite de nous faire oublier nos montres, convaincus que nous sommes de la sincérité de la quête de vérité du protagoniste. Une étoile pour toi, mon gars.