Dans le paysage cinématographique des super-héros, "Hancock" de Peter Berg se distingue par son approche singulière d'un héros à la dérive, incarné avec brio par Will Smith. Le film brille par son audace initiale, optant pour un protagoniste alcoolique et disgracié, loin des idéaux stéréotypés du super-héros. Smith, avec son charisme naturel, parvient à infuser une vulnérabilité touchante à Hancock, rendant son voyage de rédemption d'autant plus engageant.
L'alchimie entre Smith et Jason Bateman, qui joue Ray Embrey, l'idéaliste qui croit en la capacité de Hancock à se racheter, est palpable et constitue un pilier central du récit. Charlize Theron, dans le rôle de Mary, ajoute une couche supplémentaire de complexité et d'émotion, enrichissant l'arc narratif avec une profondeur inattendue.
Là où le film excelle dans le développement de ses personnages principaux, il trébuche néanmoins dans l'exploitation de son potentiel narratif. La prémisse de départ, riche en possibilités, se voit malheureusement diluée par un scénario qui oscille entre le drame et la comédie sans trouver un équilibre satisfaisant. Les thèmes de la rédemption et de la quête d'identité, bien que présents, sont traités avec une inconstance qui laisse le spectateur sur sa faim.
Visuellement, "Hancock" offre des séquences d'action spectaculaires, soutenues par des effets spéciaux convaincants. Les scènes de vol et les confrontations dynamiques sont exécutées avec une maestria qui capte l'imagination. Cependant, ces éclats de brillance sont parfois éclipsés par des choix de mise en scène et un montage qui peuvent manquer de cohérence, rendant certaines transitions narratives abruptes.
La bande sonore, composée par John Powell, apporte une dimension émotionnelle appréciable, soulignant efficacement les moments clés du film. Les aspects techniques, de la direction artistique aux costumes, sont réalisés avec compétence, contribuant à l'immersion dans cet univers atypique.
En définitive, "Hancock" s'avère être une œuvre contrastée, mêlant habilement originalité et performances d'acteurs de premier plan, tout en souffrant d'un manque d'unité dans sa narration. Le film capture l'attention par son approche non conventionnelle, mais laisse le spectateur sur une impression d'inachevé, comme si le potentiel révolutionnaire du début s'était progressivement estompé, se conformant finalement aux attentes plus traditionnelles du genre super-héroïque. Dans cette lutte interne entre innovation et conformité, "Hancock" se positionne comme un divertissement compétent, mais qui aurait pu transcender ses limites pour devenir véritablement mémorable.