"28 Jours Plus Tard," le film de Danny Boyle sorti en 2002, est une œuvre qui se démarque par son approche novatrice du genre post-apocalyptique. Au-delà des frissons typiques du cinéma d'horreur, Boyle et le scénariste Alex Garland nous plongent dans une réflexion profonde sur la solitude, l'instinct de survie et la nature humaine, exacerbés par la menace constante d'un virus transformant ses victimes en êtres assoiffés de violence.
Le choix audacieux de filmer une grande partie de l'œuvre en caméra DV confère au film une texture brute et réaliste, renforçant l'immersion du spectateur dans ce Londres désolé et déserté. Cette décision esthétique, loin d'être un simple choix technique, se mue en vecteur d'une angoisse palpable, soulignant l'isolation et le désespoir des personnages.
La performance de Cillian Murphy, dans le rôle de Jim, captive par son évolution d'un homme perdu et vulnérable à un survivant déterminé, reflétant la métamorphose imposée par un monde devenu hostile. La dynamique entre les personnages, notamment avec Selena (Naomie Harris) et Frank (Brendan Gleeson), apporte une dimension humaine et émotionnelle cruciale, illustrant la recherche d'espoir et de normalité dans l'adversité.
La bande sonore, mélangeant compositions originales de John Murphy et morceaux d'artistes variés, renforce l'atmosphère oppressante du film tout en accentuant les moments de calme trompeur, soulignant ainsi la dualité entre désespoir et espoir.
Cependant, le film n'est pas exempt de faiblesses. Certaines facilités scénaristiques et incohérences mineures viennent par moments briser l'immersion, rappelant au spectateur la nature fictionnelle de l'œuvre. De plus, la seconde partie du film, centrée sur la confrontation avec les militaires, bien que riche en réflexions sur la moralité et l'ordre social, semble parfois s'éloigner de l'intensité et de l'originalité du début, flirtant avec les clichés du genre.
En somme, "28 Jours Plus Tard" se distingue par sa capacité à transcender les codes du film de zombies pour explorer les abysses de l'âme humaine face à l'apocalypse. Malgré quelques errances, l'œuvre demeure un pilier du cinéma post-apocalyptique, offrant à la fois terreur, réflexion et une indéniable beauté dans sa représentation de la désolation.