C’est quand qu’il arrête de faire des bons films Danny Boyle ? En effet, en cinq long-métrages, ce réalisateur n’a cessé de m’impressionner et je suis ici pour vous parler d’un petit joyau de genre, 28 jours plus tard. Cette aventure horrifique réinvente le genre du film de zombie. Ici, un virus extrêmement virulent a décimé une bonne partie de la population en seulement 28 jours. Cette contagion éclaire transforme les humains en infectés, en seulement quelques secondes. Fini la notion de zombie lent et passif, les infectés sont de véritables machines à tuer, rapides et toujours groupés en masses importantes. Danny Boyle fait le choix presque provocateur de filmer son action avec une petite caméra numérique pour réduire le temps de tournage. L’effet recherché est surtout celui de l’immersion, on a presque l’impression de voir un documentaire de mauvaise qualité. Ainsi, la lumière apparait de manière saisissante et réaliste, créer des zones d’ombres régulièrement pour apporter du contraste à l’image. Cependant, ce style et cette image volontairement sale se prête particulièrement bien au propos du film, qui interroge sur la véritable nature de l’homme. Au-delà des infectés, qui montrent les humains sous leur plus mauvais jour, les humains non contaminés deviennent aussi malveillants, dans un monde qui a bien changé, à l’image du groupe de militaires. Évidemment aujourd’hui, Cillian Murphy est l’un des principaux atouts du film, il obtient là uns de ses premiers grands rôles, mais il ne faut pas oublier Naomie Harris (aussi son premier grand rôle) qui est particulièrement bonne dans son rôle de femme forte. Si on peut se représenter ce film dans le genre science-fiction avec un fort commentaire social, on peut aussi voir l’espoir illuminer régulièrement le métrage. Ce Londres désespérément vide au départ, en plus de nous offrir des images marquantes, montre le paradoxe de l’être humain : les Hommes ne peuvent se passer les uns des autres et pourtant les conflits sont toujours présents comme le montre le métrage. Nous courons à notre propre perte, même la plus petite étincelle peut déclencher le feu. Le réalisateur veut nous le faire comprendre, c’est probablement pour ça que, cyniquement, il introduit 28 jours plus tard avec cette première séquence qui montre des singes malmenés par des expériences et porteurs du virus, libérés par des défenseurs des animaux, cause de toute cette pandémie…