Est-ce que le cinéma de Bruno Podalydès, aux recettes maintenant bien éprouvées, commence à tourner à vide, dès lors que les enjeux sont de moins en moins passionnants ? La question se pose, au vu de cette pâle Petite vadrouille qui avance très lentement, sans prendre de risques, comme un long canal tranquille. Canal moins, en l'occurrence, tellement le comique de situation est poussif, à quelques rares exceptions près, alors que les dialogues, eux, frisent la vacuité. D'ordinaire, les comportements farfelus des protagonistes et une poésie incongrue permettent aux films de Podalydès de tracer un sillon agréable à suivre, dès lors que l'on ne recherche rien d'autre qu'un échantillon de folie mesurée et de critique madrée de notre société de consommation. Difficile de voir dans La petite vadrouille une chronique sociale, à partir du moment où le méchant capitaliste, dans cette histoire, se révèle bien fleur bleue et d'une naïveté incommensurable. Dans ce rôle, Daniel Auteuil semble d'ailleurs peu à l'aise, alors que la troupe habituelle du réalisateur maintient une forme, qui pour ne pas être olympique, reste honnête, eu égard aux péripéties nonchalantes que le scénario leur propose. Peut-être que le film se la coule un peu trop douce, lui, avec le sentiment que le tournage a dû être bien joyeux, davantage que le résultat, assez faible, à l'écran, hélas.