Abigail : La Petite Danseuse qui Fait Pisser le Sang
Dans Abigail, un groupe de bras cassés décide de kidnapper une gamine innocente pour se faire un gros paquet de thunes. Sauf que la gamine en question, c’est pas juste une future étoile du Lac des Cygnes, c’est un peu la version sous acide de la fille d’Exorciste. Autant te dire que nos apprentis ravisseurs vont vite regretter d’avoir choisi la mauvaise cible. C’est comme si tu décidais de jouer à cache-cache avec un Rottweiler enragé : tu vas courir, tu vas hurler, et tu vas morfler.
Bon, autant le dire tout de suite : si t’as vu la bande-annonce, t’as déjà vu le film. Les mecs du marketing ont décidé de tout balancer comme si c’était un secret de Polichinelle. Du coup, le twist principal, celui qui aurait dû te faire sauter de ton siège, est plus grillé qu’un toast du petit-déj’. T’as à peine le temps de te demander si cette gamine est normale qu’on te balance la réponse en plein visage. Dommage, parce qu’avec un peu plus de subtilité, ça aurait pu envoyer du lourd.
On retrouve un peu l’ambiance de Wedding Nightmare avec cette idée de huis clos où une pauvre gamine est censée être la victime. Sauf que là, le scénario joue à fond la carte du "tous contre elle", et ça devient vite un jeu de massacre où les rôles s’inversent. Les réalisateurs tentent de corriger les erreurs de leur précédent film, et parfois ça fonctionne, mais on reste quand même sur une version un peu bancale. Le tout manque encore de finesse, un peu comme un lancer de brique dans un magasin de porcelaine.
Oui, la petite Abigail aime le ballet, et les réalisateurs n’arrêtent pas de nous le rappeler en boucle avec ce foutu thème du Lac des Cygnes. On a l’impression qu’ils essayent de nous enfoncer l’idée dans le crâne à coups de marteau. À un moment, t’en as marre de voir la gamine tourner sur elle-même comme un disque rayé. Heureusement, l’action finit par reprendre le dessus, et c’est là que le film se rattrape avec quelques scènes bien sanglantes. Mais faut pas avoir peur de voir quelques litres de ketchup éclabousser l’écran.
Heureusement, Abigail se rattrape avec un casting plutôt solide. Melissa Barrera fait le taf, même si son personnage manque un peu de relief. Dan Stevens, comme d’hab, assure le spectacle, et Kathryn Newton nous surprend agréablement en volant la vedette lors de quelques scènes bien senties. Par contre, Giancarlo Esposito, le gars qu’on adore dans Breaking Bad, est complètement sous-exploité, et ça, c’est franchement du gâchis. Mention spéciale à Kevin Durand, le mec musclé de service qui nous sort un numéro de benêt musclé bien drôle.
En résumé, Abigail est un divertissement correct, mais qui aurait pu être bien plus percutant avec un peu plus de finesse et un marketing moins bourrin. Les réalisateurs sont sur la bonne voie, mais ils ont encore du chemin à faire pour nous pondre un film qui défonce vraiment tout sur son passage. Pour l’instant, ça reste un bon petit slasher à mater entre potes, mais on espère qu’ils vont monter d’un cran pour le prochain. Et si c’est Wedding Nightmare 2, pourvu qu’ils aient appris de leurs erreurs !
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