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    Juré n°2
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    755 critiques spectateurs

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    Jean N.
    Jean N.

    270 abonnés 611 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 octobre 2024
    "Juré N°2 " n'est pas un foudre de guerre , un peu mollasson et trop académique , il nous rappelle peut être un peu trop "12 hommes en colère" mais grâce au dilemme moral du protagoniste et quelques réflexions stimulantes sur l'idée même de justice ou de vérité, Clint Eastwood livre sans doute là, le dernier film d'une carrière éblouissante , avec un procès plutôt prenant , bien mené et bien interptété et qui nous tient quand même en haleine.
    Encore bravo et merci pour tout Mr Eastwood !
    islander29
    islander29

    876 abonnés 2 376 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 octobre 2024
    Comment dire, c’est assez rare, le film est passionnant dès la première minute et jusqu’à la dernière, c’est une histoire de procès, d’un crime, ou peut être accidentel…..C’est du grand Easwood, rien n’est pesant dans la salle d’audience, l’affaire est conduite comme un thriller aérien, la direction d’acteur est hyper crédible et calibrée, la musique discrète mais juste, la technique sera le point le plus faible, car sans magie ou romantisme, apparemment ce n’était pas la préoccupation du réalisateur, la sensibilité de Easwood et son classicisme font que comme souvent, il nous offre un petit chef d’oeuvre, comme dans sa filmographie qui comporte tant de bijou ( Grand Torino, sur la route de Madison, Iwo Jima, etc...) là encore il nous apporte sa créativité et son sens du cinéma….Pas facile au fond d’être américain quand la justice fait son œuvre...à voir absolument
    Jean-luc G
    Jean-luc G

    69 abonnés 781 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 octobre 2024
    Viendra le jour où il faudra réviser tout le cinéma de Clint.
    Et constater la constance de son chemin en tant que réalisateur. Lui-même ne reniera probablement ses apparents échecs, il y a longtemps qu'il est au-dessus de tout cela.
    Une nouvelle fois revient donc, le thème de la responsabilité individuelle d'être coupable ou de le devenir. Formidable dilemme au pays de la liberté individuelle, dans lequel les procureurs sont élus, et les policiers sous pression plus qu'ailleurs.
    Eastwood se frotte à Lumet bien sûr, mais il n'y a pas de superstar style Henry Fonda dans la salle du jury, et personnellement je n'avais pas vu à l'œuvre Nicolas Hoult qui joue parfaitement l'un des américains moyens de ce groupe, avec leur passé, leurs aprioris, leurs préoccupations du quotidien.
    Le tournage des extérieurs à Savannah ouvrira quelques souvenirs à ceux qui avaient adoré Minuit dans le jardin du bien et du mal. On voit d'ailleurs apparaitre furtivement la si mémorable statue de la justice.
    Maitrise du récit, densité du suspens, multiplicité des enjeux, profondeur des questionnements moraux, acteurs à leur place sans être des stars immenses, ce parait si simple et pourtant si rare de nos jours.
    Vous pourriez être à la place du juré n°2. Pour de bon, et pas seulement pendant deux heures. Et rien que pour cela, on reprendra bien un dernier Eastwood pour la route!
    cinema - octobre 2024
    traversay1
    traversay1

    3 647 abonnés 4 878 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 novembre 2024
    A quoi,bon discourir sur l'âge vénérable de son réalisateur ou à s'interroger pour savoir s'il s'agit d'une œuvre testamentaire, Juré n°2 est avant tout un suspense passionnant et équivoque autour de la justice humaine et des failles d'un système qui privilégie, peu ou prou, la notion de présomption de culpabilité, comme si le glaive comptait plus que la balance. C'est en instillant le doute et l'impossibilité de parvenir à un verdict propre que le film tisse sa toile et élargit l'abîme, à partir d'un sujet de départ assez hasardeux, ce qui, au fond n'a que peu d'importance, à partir du moment où le déroulement du fil narratif impose son implacabilité, avec une formidable scène pour conclure. Sur la forme, Eastwood ne s'autorise aucune fantaisie, confiant dans son classicisme épuré que d'aucuns pourront bien qualifier d'académisme, peu lui chaut, au vieux routier du cinéma. La filiation avec 12 hommes en colère est évidente mais ce serait un mauvais procès que de parler de remake, avec de nombreux passages qui se déroulent hors du tribunal et qui se révèlent fort efficaces, par la grâce d'un montage resserré, pour montrer le dilemme du personnage principal, avec toutes ses contradictions et ses "bonnes" raisons d'agir comme il le fait. A ce titre, Nicholas Hoult, a toute l’ambiguïté requise, derrière son visage d'ange présumé sans tâches.
    Zola Ntondo
    Zola Ntondo

    21 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 octobre 2024
    À l’ère des réseaux sociaux, où les opinions tranchées et le manichéisme règnent en maîtres, Clint Eastwood nous rappelle avec Le Juré n°2 que la vérité, tout comme la justice, échappe souvent aux jugements simplistes. Dans un paysage cinématographique déjà marqué par des œuvres puissantes sur le thème de la justice — notamment avec Anatomie d’une chute de Justine Triet, Palme d’Or du Festival de Cannes 2023 — Eastwood s’empare à son tour de ces questions pour explorer des territoires intimes et moraux, où se mêlent ambivalence et dilemmes profonds.

    Le film de Triet avait secoué les spectateurs en abordant l’ambiguïté de la vérité lors d’un procès, mais Eastwood, fidèle à son style unique, nous entraîne plus loin dans une introspection sur la condition humaine et les dilemmes moraux auxquels chaque individu peut être confronté. Le Juré n°2 ne se contente pas de dérouler une intrigue captivante ; il propose une méditation sur la justice, la responsabilité et la rédemption, dépeignant un univers où l’empathie et le doute se font remparts contre les jugements hâtifs.

    Dans ce film, Eastwood, maître incontesté du cinéma, nous livre une œuvre riche, subtile et d’une intensité remarquable. Nicholas Hoult, incarnant un personnage complexe en proie à des choix moraux difficiles, déploie une interprétation magistrale. Il nous entraîne avec une finesse rare au cœur d’un dilemme où la frontière entre ce qui est légalement juste et moralement acceptable s’efface. Hoult parvient, à travers une performance nuancée, à faire ressentir la profondeur des conflits internes qui le traversent. Cette thématique de la justice morale, abordée ici avec une rare intensité, transforme le récit en un voyage au cœur des valeurs humaines.

    Eastwood maîtrise l’art de capter l’ambiguïté morale dans chaque scène, sans pour autant sacrifier la beauté visuelle et la puissance émotionnelle du film. La photographie, d’une élégance saisissante, sublime chaque instant, rendant chaque plan aussi intense que contemplatif. La caméra, discrète mais révélatrice, suit les personnages dans leurs moments de vulnérabilité, témoignant d’une attention méticuleuse aux nuances émotionnelles qui imprègnent l’histoire. Avec une mise en scène où chaque détail compte, Eastwood met en valeur la dimension humaine et psychologique de son récit, évitant tout sensationnalisme pour privilégier la vérité nue de chaque interaction.

    La bande sonore, délicate et subtile, ponctue le récit sans jamais s’imposer, comme un murmure qui accompagne le spectateur dans l’exploration des sentiments les plus profonds. Cette sobriété musicale permet à l’émotion de s’épanouir sans distraction, apportant une touche de profondeur et d’intimité qui s’intègre parfaitement dans le ton du film.

    Le Juré n°2 est ainsi bien plus qu’un thriller judiciaire immersif. En interrogeant des thèmes tels que la rédemption, le pardon, la complexité de la vérité et la responsabilité personnelle, Eastwood nous pousse à reconsidérer nos certitudes sur la justice et la morale. Dans un monde où les avis tranchés dominent, le film ouvre une porte vers l’empathie et la réflexion, rappelant que les dilemmes humains les plus profonds ne se résolvent jamais en noir et blanc.

    Avec cette œuvre, Clint Eastwood nous démontre une fois de plus son talent exceptionnel à dépasser le simple récit pour offrir une réflexion puissante et intemporelle, renouant ainsi avec l’essence même du cinéma : explorer les profondeurs de l’âme humaine et offrir aux spectateurs une expérience à la fois émotionnelle et intellectuelle, intense et inoubliable.
    Alice025
    Alice025

    1 683 abonnés 1 370 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 octobre 2024
    Clint Eastwood revient avec un très bon film qui fait réfléchir sur la morale et la justice.
    Se dénoncer et aller en prison ou laisser quelqu'un porter le chapeau, sachant qu'il ne savait pas jusqu'au jour du procès qu'il était à l'origine de ce meurtre ? C'est là tout l'enjeu du film qui va nous tenir en haleine jusqu'à la toute fin.
    Nicholas Hoult incarne parfaitement cet homme en plein dilemme cornélien. Le déroulement du procès est intéressant et enrichissant, la mise en scène est sobre mais prenante. Un film sous tension qui fait méditer.

    http://cinephile-critique.over-blog.com
    CinÉmotion
    CinÉmotion

    184 abonnés 224 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 novembre 2024
    Annoncé comme le dernier film de Clint Eastwood (j'en doute vu son caractère, sa résistance et sa difficulté à raccrocher pour de bon même si la raison de son âge devrait le pousser à sortir par la grande porte), Juré n°2 sera dans ma liste des films du réalisateur réussis et que j'ai beaucoup appréciés, sans qu'il soit non plus le plus agité et débordant d'actions. Film assez cérébrale qui nous plonge au cœur du système judiciaire américain, et sa particularité de la participation des jurés populaires issus de la population civile pour aider à la décision de certains procès. Le film pose le dilemme autour de la vérité judiciaire par rapport à des faits qui se présentent comme étant pourtant accablants pour l'accusé. Entre se dénoncer pour protéger l'accusé (accusé à tort) ou se protéger soi-même. J'ai vraiment apprécié la qualité des dialogues et répartition des rôles et le casting est en soi très réussi. J'aurai sans doute aimé voir davantage encore et plus longuement l'arc autour du personnage de J.K Simmons qui se confrontent à Justin Kemp (Nicholas Hoult), le duo et la mécanique du chat et la souris commençait à être jouissive et haletante. Mais le scénario est bien ficelé et nous tient jusqu'au bout. La fin manque peut être d'un peu de tranchant, avec quelques facilités dans le dénouement etc, ce qui laisse forcément un peu sur la faim... mais Clint Eastwood prouve encore une fois qu'il est encore bien présent, et que même à 94 ans, le talent reste intact.
    legend13
    legend13

    252 abonnés 1 058 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 octobre 2024
    Revoilà Clint Eastwood 94 ans et possiblement encore toutes ces dents mais surtout un amour inébranlable pour le cinéma pour lequel il œuvre depuis près de 70 ans.

    Même si certaines de ces dernières œuvres en tant que réalisateur n'ont pas fait l'unanimité force est de constater que la sortie d'un nouveau film estampillé Eastwood fait toujours autant envie.

    En tout cas moi le concept de"Juré N°2" m'a donné vachement envie de le découvrir en salle (malgré la mauvaise foie absolue de la Warner en terme de promotion du métrage).

    La première force du film c'est de ne jamais s'ennuyer. Comme souvent chez Eastwood ce n'est pas forcément rythmé mais le propos abordé est tellement passionnant qu'on se laisse happer par l'intrigue.

    Le scénario nous propose le même dilemme moral terrible que subit le protagoniste. Que ferions nous dans pareil situation ? Tout l'intérêt du film la et je trouve ça brillant.
    Winslowleaachy
    Winslowleaachy

    63 abonnés 88 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 31 octobre 2024
    Le pitch de base est très bon. La réalisation est soignée. Et les acteurs font le travail. Mais voilà, l'histoire est trop simple, voir presque anecdotique.
    Ce qui aurait pu être un drame tendu et déchirant est une sorte de long fleuve tranquille.
    L'on se souviendra que Nicholas Hoult avait l'air inquiet, et malheureusement pas grand chose de plus.
    C'est bien dommage.
    En espérant que Clint en fasse un ultime, qui soit une vraie belle révérence.
    Ricco92
    Ricco92

    231 abonnés 2 156 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 novembre 2024
    Régulièrement annoncé comme l’ultime film du grand Clint Eastwood (même si cela ne semble plus être une certitude), Juré n°2 se révèle être une sacrée claque. Avec le classicisme qui le caractérise, le cinéaste offre un film de procès à la tension constante et utilisant une idée de départ extrêmement originale (même si on peut y trouver une lointaine filiation avec La Corde raide qu’il avait tourné en tant qu’acteur dans les années 80). Interprétation impressionnante à tous les niveaux, scénario est sans faille… : même si, d’un point de vue purement formel, il ne révolutionne rien du tout, Juré n°2 est un film prenant de bout en bout et une réussite incontestable qui s’achève sur un final laissant bouche bée. S’il devait finir sur ce long-métrage, le grand Clint achèverait sa carrière en beauté.
    Kat's eyes
    Kat's eyes

    33 abonnés 359 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 31 octobre 2024
    Une pièce d'orfèvrerie cinématographique qui explore, une fois de plus dans la filmographie de Clint Eastwood, la complexité du système judiciaire et au-delà, celle du concept même de justice. Tout est précis, le rôle de chaque rouage du procès est abordé avec à propos sans être trop professoral, beaucoup de naturel et une vérité qui frise le documentaire, si ce n'est que l'acting est brillant, ce qui renforce le propos. Toni Collette est impeccable et il faut souligner la prestation de Nicholas Hoult, un acteur sous-estimé, qui incarne le dilemme moral comme s'il en était lui-même habité. Pour un film de procès, style assez aride et souvent trop théâtralisé, c'est du grand art.
    Ismael
    Ismael

    86 abonnés 184 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 novembre 2024
    Je ne sais pas si Jury n°2 sera le dernier film de Clint Eastwood, comme ça semble être annoncé un peu partout, ce qui est certain en revanche c'est qu'il ne restera pas comme l'un de ses meilleurs. Aprés une trés bonne première demi-heure, la tension et l’intérêt qu'on lui avait initialement portés s’effilochent malheureusement petit à petit. Le tout malgré la présence de Clint aux commandes.

    Soyons clair, ce qui est en cause ici n'est pas à proprement parler la qualité du travail derrière la caméra du légendaire réalisateur. Avec ses 40 films aux compteur, le bonhomme a de l'expérience et toujours un sacré sens de la mise en scène. Il n'y a rien à dire. Les comédiens, Nicholas Hoult en tête, sont trés bons aussi et les scènes de procès fort réalistes. J'irais même plus loin, sur la forme Juré n°2 respire le cinéma classieux et haut de gamme. Comme Clint est en fin de carrière on pouvait craindre qu'il soit tenté de bâcler ses derniers films (comme ça fût apparemment le cas avec celui d'avant Cry Baby que je n'ai pas vu), mais il n'en est rien ici. Le film est d'un sérieux et d'un professionnalisme qui forcent le respect.

    Le souci de ce Jury n°2, tient uniquement à son scénario. On doit en effet tenir 1h54, sur une histoire non seulement mince comme du papier cigarette mais également trés alambiquée et peu crédible. Pour résumer, un juré à un procès pour meurtre réalise qu'il a probablement lui-même involontairement commis le crime. Ça pourrait être un point de départ intéressant. Le problème c'est que ce n'est absolument pas un point de départ mais l'idée centrale du film tout entier qui brode pendant prés de deux heures autour de cette réalité et de ses implications en adoptant différents points de vues.

    Le procès lui même est évacué de façon rapide et efficace en à peine une demi-heure. Et c'est franchement la meilleure partie du film, qui ensuite, contre toute attente, se met à patauger et à tourner en rond. Au moment ou commencent les délibérations du jury, on n'est plus trés sur de ce que cherche à faire Clint. On semble par moments être dans une sorte d' hommage à 12 hommes en colère de Lumet, dont certaines répliques sont quasiment identiques. Par ailleurs certains membres du jury qui semblent pourtant haut en couleur ne jouent finalement aucun rôle dans la suite de l'histoire. Le tout laisse comme comme une impression de flottement et d'hésitation, comme si on ne savait plus vraiment ou on allait . Et d'ailleurs pendant une bonne heure, on ne va plus nul part, avec comme une sensation de remplissage pour faire durer. Quand à la fin du film, je ne la trouve finalement pas si surprenante, au vu de ce qui a précédé.

    Mais surtout, de par sa thématique, Juré n°2 n'échappe pas à la comparaison avec d'autres films du même genre. Douze hommes en colère, bien sur qui lui est nettement supérieur, mais aussi l'excellent Le Maître du jeu (Runaway Jury) de Gary Fleder. Quand on a vu ces 2 films, bourrés de tension et truffés de rebondissements et de coups de théâtre, difficile de ne pas être déçu par les flottements et les longueurs de ce Juré n+ 2, qu'il soit signé Eastwood ou non.
    Chris58640
    Chris58640

    216 abonnés 761 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 novembre 2024
    A presque 95 ans, Clint Eastwood continue de tourner et il propose, avec « Juré n°2 » un thriller juridique qui ne manque pas de tenue. « Juré n°2 » dure moins de 2h et il passe tout seul. On est immergé dans le film en quelques minutes et on sera tenu en haleine jusqu’à la dernière minutes, jusqu’à la dernière image. L’intrigue commence avec le début du procès et ce qui est advenu à la jeune Kendall Carter nous est proposé en flash back tout au long du film, avec quelques artifices de mise en scène pas super originaux mais qui font bien le job. S’il y a du suspens dans « Juré n°2 », spoiler: il ne réside pas dans le fait de savoir si oui ou non Justin Kemp à renversé un cerf ou une jeune femme ce soir là sous le déluge et dans l’obscurité totale. Sur ce point précis le spectateur se fait rapidement une idée précise. Le suspens réside ailleurs, dans l’attitude en tant que juré d’un homme qui connait la véracité des faits mais qui ne peut en parler à personne
    . On s’imaginait peut-être, au vu de la bande annonce, à un « court movie » qui se déroule essentiellement pendant le procès mais en réalité, ledit procès n’occupe que les 20 premières minutes du film, à tout casser. Beaucoup de choses se jouent en dehors et encore plus de choses se joue dans la en salle des délibérés. Et là forcément, on pense à un grand classique « 12 hommes en colère », un huis clos magistral et inoubliable, merveilleusement dialogué. On ne va pas se mentir, « Juré n°2 » ne tient pas la comparaison avec son illustre prédécesseur car le scénario n’est pas le même. Ici, il n’est pas question que de justice à rendre mais de beaucoup d’autres choses qui viennent parasiter cette justice : spoiler: l’intérêt personnel, l’intérêt politique, le désir de condamner son prochain pour lui faire payer ce qu’il est, ce qu’il aurait du faire, au lieu de ce qu’il a réellement fait.
    Au scenario, Jonathan Abrams charge la barque ; spoiler: période d’élection, grossesse à risque, deuils de bébés mort-nés, ancien alcoolisme
    , il ne lésine pas devant les paramètres extérieurs à la justice. Et encore, il aurait pu y ajouter les réseaux sociaux ou l’opinion publique, ce qu’il ne fait pas. Finalement, dans « Juré n°2 », il est moins question de rendre la Justice que de servir ses intérêts personnels. On peut raisonnablement penser que le dilemme dans lequel se retrouve Justin Kemp se suffisait à lui-même sans avoir besoin de rajouter autant d’éléments de dramaturgie. Le scénario montre une Justice américaine défaillante, en ligne droite directe avec une enquête de police défaillante. spoiler: La procureure refait l’enquête et se rends compte seule (mais trop tard) que la police et ses services ont fait une enquête à charge sur le suspect le plus évident : le petite ami au passé de délinquant, en usant ce quelque chose qui est très bien expliqué pendant les délibérés : le biais de confirmation.
    C’est l’ensemble du système américain, dit « accusatoire » qui est défaillant dans le scénario de « Juré n°2 ». Ce qui fonctionne bien aussi dans le film, c’est la psychologie d’un jury populaire : il y a ceux qui veulent condamner pour en finir rapidement, ceux qui jugent l’homme et non les faits, ceux qui se laissent déborder par leurs préjugés, ou par leur histoire personnelle. Un jury populaire c’est comme la démocratie, c’est le pire système à l’exception de tous les autres. Ce qui est sur, c’est que « Juré n°2 » suscite la réflexion chez le spectateur, et c’est à mettre à son crédit. C’est Nicholas Hoult qui incarne Justin Kemp et il se sort assez bien car d’un rôle difficile, très intériorisé. Toni Collette est parfaite aussi en procureure, en femme ambitieuse mais qui doute, et n’est pas totalement aveuglée par son ambition politique. J’aime bien cette actrice, je trouve qu’on ne la voie pas assez au cinéma et c’est la même chose pour Chris Messina, en avocat de la défense. Les seconds rôles sont bien écrits même si on peut regretter que celui de JK Simmons disparaissent au milieu du film et que celui de Kiefer Sutherland soit anecdotique : il est censé être l’avocat de Kemp spoiler: (et son parrain des alcooliques anonymes)
    et ce double rôle, qui aurait pu être crucial, est totalement sous développé. En dépit de ses petits défauts, « Juré n°2 » est un bon thriller bien mené et qui interpelle le spectateur avec pertinence sur la Justice et son fonctionnement. Jusqu’à la dernière image, on se demande qui de la Justice ou du cynisme va l’emporter. spoiler: Et ce n’est que la toute dernière image qui répond à la question.
    Yves G.
    Yves G.

    1 500 abonnés 3 517 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 novembre 2024
    Alors que sa femme est sur le point d’accoucher, Justin Kemp (Nicholas Hoult) est convoqué pour participer à un jury d’assises. L’homme qui est jugé a de lourds antécédents. Il est accusé d’avoir assassiné sa compagne un an plus tôt après une violente dispute dans un bar. Le cadavre de la victime a été retrouvé dans un ruisseau, en contrebas d’une route. Or Justin Kemp se souvient être passé ce soir-là dans ce bar, l’avoir quitté sous une pluie diluvienne et avoir heurté en, voiture ce qu’il a cru alors être un cerf sur la route, au-dessus de ce ruisseau. S’il est coupable du crime qui est jugé, peut-il laisser un innocent être condamné ?

    À quatre-vingt-quatorze ans, Clint Eastwood signe peut-être son dernier film. On avait dit la même chose du précédent, "Cry Macho". Celui-ci, dans lequel il ne joue pas, semble réunir, par un ultime tour de force, toutes les qualités de cet immense réalisateur. Le scénario repose sur un pitch très simple et diablement séduisant. Il n’en réserve pas moins son lot de rebondissements qui maintient l’attention tout du long (les films de Clint Eastwood débordent largement les canoniques quatre-vingt-dix minutes). La narration est simple, claire et ne s’embarrasse pas, comme c’est le cas dans la plupart des films contemporains, de flash backs pour en pimenter la teneur.

    "Juré n° 2" fait inévitablement penser à "Douze hommes en colère", le chef d’oeuvre référentiel de Sidney Lumet dont on connaît le thème, même si on ne l’a pas vu : un juré, qui doute de la culpabilité de l’accusé, tente de semer le doute dans l’esprit des onze autres jurés fermement décidés à le condamner sans délai. Le film de Lumet était une oeuvre progressiste, habitée par des convictions humanistes : le doute raisonnable doit bénéficier à l’accusé, quels que soient les préjugés qu’il suscite. C’était aussi, comme "Du silence et des ombres" (avec Gregory Peck) ou "Mr Smith au Sénat" (avec James Stewart), l’héroïsation de l’Américain moyen qui, inspiré par les plus hautes valeurs, animé de son seul courage, peut les faire triompher. C’était enfin avec son happy end un discours foncièrement optimiste d’une part sur l’Homme, dont l’humanisme intrinsèque finit toujours par l’emporter, d’autre part sur les institutions américaines qui, bien utilisées, permettent à ces bons sentiments de s’exprimer et de prévaloir.

    Les films de Clint Eastwood sont plus sombres. Ses héros charrient un lourd passé, des tares dont ils ne se sont pas débarrassés. Justin Kemp par exemple se révèle un alcoolique en rémission dont la femme a perdu récemment les jumeaux qu’elle portait. Sans en rien dévoiler, puisqu’elle est au cœur de l’intrigue, la position qu’il adoptera durant le délibéré n’a pas la rigueur morale des héros de Lumet ou de Capra. Avec Eastwood, on est plutôt du côté de Jean Renoir dans "La Règle du jeu" : « Ce qui est terrible sur cette terre, c’est que tout le monde a ses raisons« .

    Si l’on décortique "Juré n° 2", on peut y découvrir quelques faiblesses : par exemple que la potentielle culpabilité de Justin Kemp n’ait pas été découverte plus tôt, notamment par un autre membre du jury. Mais ces chicaneries a posteriori n’enlèvent rien au plaisir que prendront à ce film d’abord ceux qui aiment les films de procès et plus largement tous les amoureux d’un cinéma classique et de belle facture. Jusqu’à son tout dernier plan ouvert à toutes les conjectures, qui suscitera des discussions enflammées en sortant de la salle.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 354 abonnés 7 543 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 novembre 2024
    Justin Kemp est désigné juré d’assises lors d’un procès pour meurtre et ne tarde pas à découvrir qu’il est à l’origine de cet acte criminel…

    Il semblerait que nous assistions ici (hélas) au tout dernier film de Clint Eastwood, alors âgé de 94 ans. A cette occasion, le réalisateur (et accessoirement, l’un des derniers vétérans d’Hollywood), nous entraîne au coeur d’un huis clos judiciaire particulièrement prenant et entièrement basé sur un dilemme moral très fort où un jeune père de famille doit faire un choix cornélien entre se protéger (et préserver sa famille) ou se livrer (et épargner un innocent).

    Non seulement le scénario est très intelligent mais même la mise en scène parvient à nous tenir en haleine avec une redoutable efficacité. Bien que les films de procès soient légion aux États-Unis, le cinéaste parvient encore à surprendre, bien qu’il nous soit impossible de ne pas repenser (entre autres) au cultissime Douze Hommes en colère (1957) de Sidney Lumet. Rappelons que ce n’est pas sa première incursion dans le registre du film judiciaire, on lui doit notamment Jugé coupable (1999).

    On en oublierait presque de citer l’excellente distribution où se mêlent ancienne et nouvelle génération, avec d’un côté, Nicholas Hoult & Zoey Deutch et de l’autre Toni Collette & J.K. Simmons.

    Alors bien évidemment, le film n’est pas exempte de défauts, on pourra lui reprocher son absence de d’émotion et de tension dramatique ou encore, quelques (grossières) facilités scénaristiques spoiler: (lorsque la procureur fait une recherche Google sur l’épouse de Justin Kemp)
    , mais cela n’enlève en rien au fait que Clint Eastwood réalise ici un film fort sympathique, nous permettant de ne plus avoir en mémoire, comme étant son “dernier film”, le très décevant Cry Macho (2021), réalisé 3 ans plus tôt.

    ● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●
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