Avis : Juré n°2 - Page 3

Convenu, téléphoné. De ces intrigues qui donnent envie de dire « hum.. comme par hasard ! »
Les personnages sont survolés.

Que dire que Clint Eastwood est un des meilleurs Réalisateur mondial, et que il a choisi des acteurs à la hauteur pour jouer ce sujet déjà présenté, mais jamais égalé

La construction du doute se fait lentement au sein d’un jury d’assises qui ne brille pas vraiment par sa sagacité intellectuelle. Oui c’est bien filmé, mais bon que dire…juste qu’au moment où s’achève le film à la toute dernière image, on aurait précisément envie qu’enfin il démarre !

TEncore du pur Eastwood avec une avalanche de bons sentiments et tous les clichés y passent l’Amérique et sa bêtise premier degré dans toute sa splendeur. Au moins on peut penser que ça aura bousculé l’Américain moyen … mais du point de vue du scénario tout est cousu de fil blanc. Vraiment aucun talent dans la création…. J’en peux plus des films de Eastwood !!!!

Eastwood tire sa révérence !
Malheureusement pas de la meilleure des manières, le film manque cruellement de profondeur et se limite à des traits trop narratifs à mon goût, le film fait "pas fini" et c'est dommage.
A titre comparatif, le film "Le Fil" de Daniel Auteuil était bien mieux ficelé, je ne peux donc pas mettre la même note aux deux film, l'écart entre les deux est conséquent...

“Juré n°2”, un film de tribunal sous-couvert d'enquête

Clint Eastwood est un réalisateur très connu et reconnu, notamment pour la place qu'il occupe dans le genre du western et dans l'ode qu'il fait au peuple américain.

“Juré n°2” aurait pu être un film globalement ennuyeux avec une mise en scène platonique comme pourrait l'être “Saint-Omer”. Fort heureusement, Clint Eastwood présente un film d'enquête de manière intelligente avec une narration qui gère parfaitement le suspens avec une réalisation qui n'utilise aucun aspect superficiel.

Tout d'abord, les mots d'ordre du film sont mystère, suspens et tension. En fait, le récit est déjà très original et écrit de manière très intelligente avec une narration très prenante ; c'est-à-dire que le film présente une situation et le spectateur (qui à un point de vue interne presque de façon permanente) n'est pas au courant de la vérité, de la réalité des faits. D'autant plus que le personnage principal posé une véritable problématique humaine et sociale : est-ce que cela vaut le coup de se dénoncer dans une situation pareille ? Mais en soit, le protagoniste est complexe et très bien développé avec une évolution cohérente et un microcosme créé autour de lui bien clair et le faisant gagner en humanité. Sinon concernant l'histoire en elle-même, elle est linéaire ; le spectateur suit autant un procès captivant qu'une enquête pertinente, concrètement, le spectateur veut la même chose que le narrateur : en l'occurrence, connaître la vérité.

Par conséquent, Clint Eastwood nous offre une histoire immersive avec un enjeu moral en fond qui pousse l'être humain dans ses retranchements.

Clint Eastwood a créé une mise en scène immersive et stimulante, chose qui n'est pas évidente pour un film de procès dans un tribunal. Dans un premier temps, les plans serrés nous plongent dans une ambiance anxiogène qui nous pousse à l'empathie envers le protagoniste. Sans compter que le montage permet littéralement de se mettre à la place du personnage joué par Nicholas Hoult. Dans un second temps, l'univers sonore est extrêmement pertinent dans son exécution ; c'est-à-dire qu'il n'y a aucun artifice. Sur le plan sonore, le film est totalement réaliste et cela nous aide à nous sentir impliqué dans le scénario. Clint Eastwood a su créer par la direction photographique un film s'inscrivant dans le cinéma du réel sans pour autant enjoliver l'image.

En bref, le réalisateur et toute son équipe ne joue pas avec une corde superficielle pour servir aux spectateurs un film faussement beau. Non. La réalité nous impose une ambiance juste et puissante grâce à la vision de Clint Eastwood.

Sans grande surprise, ce film de Clint Eastwood peut s'inscrire parmi les meilleures films de l'année 2024.

Sympa, bien joué, ne révolutionne pas le genre, une réalisation classique qui occupe bien les vieux jours de Clint et l'aide sûrement à rester en bonne santé et on se réjouirra encore de découvrir un de ses futur films.Un scénario peu probable mais qui questionne sur le fonctionnement sans pitié de la justice. A découvrir.

Une belle déconvenue, par opposition au battage médiatique qui s’intéresse à cette œuvre essentiellement car elle pourrait être la dernière !
Le scénario tient sur un post-it dont le coeur est dévoilé dans la bande annonce. Les seconds-rôles sont inintéressants. L’enquête policière est inexistante, avec une accusation sans preuve, qui s’appuie sur un seul témoignage visuel (c’est invraisemblable). L’avocat de la défense ne plaide pas. La procureure est convaincue de la culpabilité puis, soudainement, doute et enquête. La sélection des jurés est hasardeuse. La réalisation est classique, sage et fade. L’épilogue ne surprend même pas.
Quelle déception !

À 94 ans Clint Eastwood fait une nouvelle fois preuve de la maîtrise de son art. Si certains reprochent à « Juré numéro deux » son académisme, je vois dans ce film une dissertation où comme à ses meilleurs heures il n y a pas un mot de trop. Le discours semble réfléchi, pesé au gramme près et qui se conclu sur une morale ambiguë car il sait que tous les grands sujets portent à la discussion et ne peuvent avoir une réponse binaire. C est toujours un réalisateur qui s interroge sur son pays et ses grands archétypes. Ici il se questionne sur la justice et remet en question le père de famille modèle en le montrant en proie à la culpabilité. Le fait que ces deux aspects soient le vrai cœur du film fait passer outre quelques invraisemblances au niveau du scénario qui auraient plombées un pur thriller judiciaire. Ici il ne veut pas jouer avec son spectateur en multipliant les retournements de situation, il veut questionner sa morale et le triturer au niveau de ses émotions (le sentiment de culpabilité est magnifiquement retranscrit). Les acteurs (la toujours formidable Toni Colette en tête) sont eux aussi d une grande justesse et donnent corps à leur différents personnage. S il n est pas à mon goût au niveau de ses plus grands films, il n en reste pas moins une très belle réussite.

Du grand art. Un modèle de tension narrative et une œuvre sobre, cohérente avec le style dépouillé et le thème de l'intégralité morale cher à Eastwood. On regrettera juste quelques lourdeurs dans les dialogues entre jurés.

Un film de procès efficace, situé entre Le Septième Juré (de Georges Lautner) et Douze Hommes en colère (de Sidney Lumet), et porté par deux bons acteurs principaux (Nicholas Hoult et Toni Collette). Si le début paraît très conventionnel et didactique, la suite pose un cas de conscience et un dilemme moral qui captent immédiatement et ouvrent un abîme de complexité, bien exploité, faisant (un peu) oublier l’académisme stylistique de l’ensemble. Le développement narratif est intéressant et intense ; la mécanique, bien huilée, à l’exception d’un ou deux raccourcis pas très heureux en termes d’enchaînement logique (le revirement final du jury). Au niveau thématique, on retrouve quelques idées très eastwoodiennes sur le rachat des fautes du passé, le droit à une seconde chance. Et le scénario disserte bien sur « culpabilité et morale », « vérité et justice ». De manière habile, Clint Eastwood nous emmène assez loin sur une ligne de crête entre l’expression d’une conception personnelle de la justice et la foi dans un système judiciaire collectif dont les valeurs sont au-dessus de tout. La dernière scène du film, forte et lapidaire, bien sentie, donne une inclinaison qui n’a pas souvent été à l’honneur dans la filmographie du réalisateur-acteur…

Clint Eastwood demeure un cinéaste passionnant qui continue d'interroger une Amérique pétrie de contradictions. Film de procès, en apparence classique, juré n 2 est, avant tout, le portrait d'un homme pétri de doutes incapable d'assumer pleinement son crime. Eastwood fait preuve d'une grande sobriété et réussit à rendre passionnant ce qui est, en apparence, trop classique. L'interprétation remarquable de Nicholas Hoult et de Toni Collette participent à la réussite du film. Complexe et ambigu, juré n2 surprend par son dénouement implacable. Grand film sur la justice et la culpabilité, juré n2 prouve que le classicisme de la mise en scène peut parfaitement épouser le sujet d'un film. A voir !

Le voilà le film-testament du vieux Clint ! Le plus prolifique réalisateur américain. Un homme qui nous a fait rêver en tant qu'acteur, avant de nous emporter dans ses propres histoires souvent bien ficelés. Clint Eastwood a un vrai talent pour saisir l'air du temps, cette poussière invisible qui conditionne nos vies et nos comportements, quand ce n'est pas nos emportements. Avec "Juré n°2", il aborde notre envie irrépressible de justice, et en même temps notre propension à parfois nous arranger avec elle. C'est connu, la recherche du bien-être personnel est l'alpha et omega de nos contemporains, quel qu'en soit le prix. Quel qu'en soit le prix, vraiment ? nous interroge le vieil homme de 94 printemps. L'illustration de cette question est lumineuse, avec un scénario d'une simplicité confondante. Le fait divers paraît tellement peu alambiqué qu'on se demande comment un scénario peut tenir sur cette trame. Mais c'est sans compter sur les ficelles d'un réalisateur roué qui introduit des petits rebondissements, tenus mais suffisamment prégnants pour faire monter la pression. Tout serait plus facile, si l'homme n'était pas doté d'une conscience. Bonne ou mauvaise, elle fait son travail de sape, solidement secondée par les remords d'un côté, et l'envie d'aller au bout des choses, de l'autre. L'étau se resserre donc inexorablement, comme un noeud coulant autour de la jolie tête du héros, joué subtilement par l'acteur inconnu Nicholas Hoult. Il est tellement sympathique que le spectateur prend un peu fait et cause pour lui. Mais la justice ne se mégote pas. La procureur jouée par une Toni Collette ambitieuse et expéditive, avant de se raviser, se révèle une menace grandissante. Qui va gagner ce jeu du chat et de la souris ? Le dernier ( vraiment ? ) film de Clint nous renvoie l'image d'une société de compromissions qui a perdu ses repères et ses idéaux. Ce n'est certes pas son meilleur film, mais il met joliment un point final à une filmographie ambitieuse qui nous a toujours dérangés dans nos petits conforts. Un grand Monsieur... Il va nous manquer. Nous avons diablement besoin de Jeremy Cricket dans nos mondes très égoïstes....

Une claque, cela faisait longtemps que je ne l’avais pas eu devant un film. Une réalisation impeccable, toujours dans son style très Clint, nous fais traverser les 2 heures en un claquement de doigt. Du suspense, émotion, un casting extraordinaire ou en haut nous avons Toni Colette au top. Rien à redire sur le dernier Eastwood.

Juré n°2 me permet de remplir un double objectif :

Celui d'aborder Eastwood dans un de mes commentaires AlloCiné, mais aussi et surtout la chance de voir un de ses films au cinéma à l'occasion d'une sortie. Je n'avais jusqu'à présent vu sur grand écran, pour une raison qui m'échappe, qu'une ressortie de Gran Torino.

Clint Eastwood... Un nom, un homme, mais aussi une carrière à son image : Immense, pleine d'ambiguïté et en perpétuel examen.

Une figure mythique forgée au fil des décennies. Éternelle rescapée, époque après époque, en constante mutation.

Il serait facile, au premier abord, de le réduire à cette incarnation archétypale du self-made-man viril, entre autres symboles purement Étasuniens, dont notamment son obsession libertariste. Mais contrairement au modèle dans lequel il semble s'inscrire et à ses représentants, Eastwood possède une force qui lui est propre et qui fait défaut à beaucoup : son aptitude à continuellement coucher sur pellicule, de façon frontale, ses réflexions sur les sujets qui l'enflamment.

Là où le dogmatisme aveugle renferme l'individu sur ses certitudes, Eastwood interpelle, brusque et ose s'aventurer sur des sujets complexes et parfois risqués. Il confronte cet idéal Américain ainsi que leurs mythes et légendes dans tous leurs paradoxes et convoque une large audience, d'abord américaine, puis mondiale à s'y pencher avec lui, de façon universelle. De plus, sa propension quasi-maladive à l'autodestruction, n'a jamais laissé de place à de vaines tentatives pour se diviniser ni se glamourifier.

C'était le cas de ses œuvres les plus marquantes de ces dernières années : Impitoyable, Million Dollar baby, Mémoires de nos pères/Lettres d'Iwo Jima, L'échange, American Sniper, Sully, La Mule, Gran Torino... Mais aussi, le film qui restera certainement mon préféré, Mystic River.

Fort de ce constat, il semble totalement cohérent de retrouver un Eastwood âgé de 94, pas encore résigné à rendre les armes, s'attaquer à un sujet tout aussi épineux que la Justice pour son dernier long-métrage, Juré n°2, un film imparfait mais impeccable.

Juré n°2 est à la croisée des chemins entre un Contra tiempo d'Oriol Paulo et 12 Hommes en colères de Sidney Lumet.

Dans le fond tout d'abord, avec son éternelle capacité à naviguer en eaux troubles. De rester sur le fil, et d'interroger les spectateurs sur leurs idées préconçues. Est-ce que ce qui est bien est fondamentalement juste et ce qui est juste est-il fondamentalement bien ?

Une situation peut-elle être jugée sans prendre en considération les éléments (prétendument) extérieurs ? La vie serait-elle totalement dénuée de relations de causalité imbriquées et qui exercent des forces convergentes sur une suite d'événements donnés ? Pour questionner ces sujets, Eastwood nous embarque dans une sélection de Jurys, comme on l'avait encore peu vu finalement.

Mais aussi sur la forme, Eastwood étant très probablement le dernier réalisateur qui pourrait s'inscrire pleinement dans un classicisme au sens le plus pur et noble du terme. Sa maîtrise est, il faut bien l'avouer assez implacable. Là où des sommités contemporaines du cinéma comme Scorsese ont toujours été dans la recherche d'une certaine radicalité visuelle, Eastwood pose son cadre, élégant, sans esbroufe.

On lui pardonnera alors facilement un côté "déjà vu", ou encore ce faux pas technophile assez grossier, marque étagement assez répandue dans le cinéma Américain spoiler: Le moment où l'avocate cherche sur son téléphone "Allison Crewson Husband" et qu'elle tombe directement sur des photos du couple. Alors qu'une simple recherche sur Allison Crewson, et deux plans de scroll auraient suffi et augmenté la charge dramatique
, ou encore quelques réactions vite expédiées de la part de certains membres du Jury.

Finalement, ces quelques problèmes sont inhérents à un facteur, qui m'a d’ailleurs surpris avant d'arriver en salle, la durée étrangement courte du film pour un Eastwood. Ces quelques minutes en sus auraient pu corriger ces quelques broutilles.

Rien de bien méchant, vous en conviendrez, d'où l'incompréhension toujours aussi forte quand des studios, bien que reconnaissants, traitent avec une quasi-condescendance une telle figure du cinéma (Warner a volontairement tué la sortie en salles aux US au profit de sa satanée plateforme de VOD).

J'ai longuement hésité entre un vrai "Bien" (3,5) ou un vrai "Très bien" pour cette proposition. Je vais oser le "Très bien", car même si ce n'est pas son brûlot le plus vigoureux, ni le plus abouti, sa maîtrise est bluffante et ne mérite aucunement le dédain que certains posent sur ce film.