Arrivé tendu au cinéma, pas eu le temps de me relaxer, tant la grande première moitié du film est terrifiante, car on sait que Souleymane existe, ce livreur qui pédale le plus vite possible pour gagner deux sous, risque l'accident à chaque feu rouge, et rejoint en vol le dernier bus de ramassage. Le tournage sur des vélos est une réussite plus crédible que beaucoup de films d'action fictionnels.
Acteur novice, Abou Sangare raconte son histoire, celle de Souleymane, celle des passeurs, celle des profiteurs, celle des client trop paresseux pour descendre acheter à manger ou cuisiner eux-mêmes.
Chacun défend son bifteck dans un système complexe, que probablement jugera en fonction de ce qu'il pensait avant le film. Le cinéma nous montre tel que nous sommes, entre mensonge et vérité, mais il n'est pas certain que films arrivent à changer le monde.
Lojkine filme à un autre Paris, nocturne, sans glamour ni paillettes. Une vraie découverte.
cinéma - octobre 2024