9 ans après l'excellent «Vice-Versa» réalisé par Pete Docter (le Pixar le plus original à être sorti dans les années 2010, et l'un des plus marquants de la firme), voici que Joie, Tristesse, Colère, Peur et Dégoût font leur retour dans cette suite, réalisée cette fois-ci par le quasi-inconnu Kelsey Mann (co-scénariste du «Voyage d'Arlo»).
Un quintet qui travaille ensemble et en harmonie depuis longtemps...jusqu'au jour où de nouvelles émotions débarquent sans prévenir dans leur quartier général, et pour cause : Riley, désormais âgée de 13 ans, fait sa puberté. Et cela ne va pas être de tout repos.
Plongeant cette fois-ci dans les affres de l'adolescence, imprévisible et instable, et symbolisée par l'arrivée d'Anxiété, Envie, Ennui et Embarras, qui vont mettre sens dessus dessous le système collectif mis en place par Joie et ses comparses, ce second volet vient interroger et illustrer à nouveau de manière inventive le chamboulement provoqué dans notre tête à ce stade de la vie, complexe et pourtant primordial pour forger notre identité, avec ses haut et ses bas.
Angoisses, croyances, culpabilité : l'adolescence est un tourbillon de nouvelles émotions et d'incertitudes se déclenchant de manière aléatoire et disproportionnée, et face auxquelles on peut vite se retrouver submergé si l'on n'y prête pas garde, nous mettant sous pression constante et nous poussant à renvoyer aux autres une image idéalisée et déformée qui n'est pas la nôtre, et à nous éloigner de ce qui compte vraiment, de nos vrai.e.s ami.e.s qui nous connaissent pour ce que nous sommes, pas pour ce que nous prétendons être.
Et, à l'image de Joie dans le précédent volet (mais également ici), Anxiété va réaliser qu'aucune émotion ne vaut plus ni moins qu'une autre, et que c'est en laissant Riley décider par elle-même qu'elle pourra s'accepter pour ce qu'elle est, ainsi qu'aux yeux des autres : quelqu'un avec des défauts et de merveilleuses qualités.
Sans atteindre la force émotionnelle de son illustre aîné (Bing Bong, à jamais dans nos cœurs) et malgré une structure similaire à celui-ci (les émotions en place se font expulser très loin du quartier général par les nouvelles émotions et doivent trouver un moyen de regagner celui-ci avant qu'il ne soit trop tard, tout ça pour réaliser au final qu'elles doivent collaborer toutes ensemble pour que tout se passe au mieux pour Riley), cette suite, élargissant un peu plus l'univers de l'esprit de Riley, s'avère vraiment efficace et divertissante, nous proposant son lot de nouvelles idées parfois assez originales et drôles (la chambre forte des secrets, la faille du sarcasme, le personnage de Nostalgie), tout en nous faisant nous remémorer notre propre adolescence et comment on se comportait à cet âge-là.
Ce «Vice-Versa 2», je le comparerai un peu à un «Toy Story 4» : un très chouette moment de cinéma, sans toutefois être un gros indispensable dans la filmographie des Studios Pixar. Mais un très chouette moment de cinéma tout de même. 7-7,5/10.