Vice-Versa est rapidement devenu un incontournable de l’animation, qualifié ‘d’un des meilleurs Pixar’, film qui brille par son intelligence, son inventivité ;
Cette suite est-elle à la hauteur ?
C’est compliqué.
Le film, d’un format d’une heure et demie, s’engage sur un terrain large et sinueux, cherche à aborder beaucoup d’éléments en peu de temps et se noie dans ses ramifications.
L’intro est propre, captivante, bien que vue et revue dans la bande annonce ; par la suite, ça dégringole.
Les péripéties dans le cerveau de Riley s’enchainent avec un cruel manque de coopération du public, d’abord réceptif devant les premières minutes du film, jusqu’à l’élément perturbateur, puis, adultes et enfants s’ennuient rapidement et trop longtemps ; au début des péripéties, des faux rires de la part de quelques adultes, pour tenter d’animer la salle, tandis que les enfants, pas immergés dans le film, ont de plus en plus de mal à tenir assis sans bouger ; Puis plus rien.
Dans cet enchevêtrement d’éléments, ça fourmille d’idées, mais le rendu est brouillon, pas à la hauteur, jonglant entre le sentiment de déjà-vu et la déconnection générale.
Pourtant, si dans le cerveau de Riley rien ne va et l’ensemble des personnages sont figurants à l’exception d’anxiété, (à l’image du film et du ressenti peut-être ?), une question capitale peut se poser au sujet des scènes d’extérieur. Les dires et les actes des personnages humains sont lus et interprétés comment par les spectateurs enfants ? quelles inspirations animent-ils ? quelles craintes ? Dans tout le film règne une atmosphère anxiogène ; Riley, encore gamine, s’imagine être animal faible et blessé devant une meute de loups voraces que représentent ces filles cools plus âgées qu’elles ; Un cerveau bouillonnant d’idées folles de jeune adolescente, qui, bien que démenties dans le sous-texte du film, auraient bien mérité un message dicté par une de ses émotions en guise de leçon à retenir pour les spectateurs adolescents à venir : Dans ce film tout le monde semble bienveillant de nature et les attentes de Riley envers elle-même surpassaient de loin les attentes des ados qui l’entouraient : pas de stress inutile, tout le monde traverse cette phase et ces nouvelles émotions : restons solidaires les uns envers les autres, ou un truc du genre, là c’est : « voici un exposé de ce qui risque de t’attendre : amuses-toi bien à démêler tout ça !
Après plus d’une heure foutoire, bancale, et étonnamment anxiogène, le film renoue avec le public lors du grand final, à nouveaux les moments qui fonctionnent étaient des éléments tirés de la bande annonce, et, finalement, adultes comme enfants ‘fuient’ la salle, baignés par une expérience peu, ou pas captivante. Des enfants questionnant sur ce qu’est l’adolescence.
Finalement ce film est destiné à celles-et-ceux qui ont DEJA traversé cette phase.
Pour ma part j’ai passé le plus clair du film à analyser les réactions du public qu’à être imprégné du film lui-même.
Mitigé.
Le genre de ‘petit’ film ‘convenable’ pour le petit écran.