"Back To Black" est un biopic que j'attendais avec beaucoup d'impatience ! Ayant un intérêt pour l'icône qu'était Amy Winehouse, j'avais hâte de découvrir ce que ce long-métrage avait à proposer. Elle a tellement marqué le monde de la pop, par son côté débridé et par sa fin tragique, qu'il y avait beaucoup de choses à raconter. Malheureusement, le film n'a pas vraiment réussi à nous offrir ce qu'il nous avait promis. Dès le début, on voit que le parti-pris du projet est assez intrigant sur le papier, car il choisit de se concentrer sur la vie privée de la chanteuse. On ne va pas vraiment développer son rapport à la chanson, même si cela fait quand même partie du film pour plusieurs scènes précises. Mais au lieu d'être le cœur du sujet, on sent que la manière dont Amy façonne ces titres n'était pas la préoccupation du scénariste. On en parle, mais tout passe très vite. Elle est très rapidement la star que l'on connaît au sein du film, il n'y a pas vraiment de crescendo pour arriver à la gloire. Et même quand elle est censée arriver à la gloire, avec son arrivée aux États-Unis, on ne s'y intéresse pas vraiment. C'est un choix assumé, et même si je le trouve très compliqué à défendre, il est possible de tout mettre en œuvre pour que cela fonctionne. Le problème va pourtant rapidement arriver, quand on va se rendre compte que le film n'a rien de nouveau à nous apprendre sur sa vie. La relation entre ses parents est esquivée, sa mère ne sert même à rien du récit. Sa relation avec Blake ne nous dit rien de nouveau, car on connaît déjà tout ce que le long-métrage va raconter à ce niveau. À la limite, il n'y a que les parties avec sa grand-mère qui révèlent quelque chose d'inattendu de sa part, on sent un vrai lien entre les deux personnages et leurs scènes sont probablement les plus marquantes du long-métrage. Mais pour le reste, c'est très superficiel et il n'y a rien de transcendant à ce niveau-là.
Au point même où la mort d'Amy, le point final du film, soit complètement laissée de côté, au profit d'un simple panneau de texte pour nous annoncer son décès. Et pour moi, c'est extrêmement décevant de ne pas avoir assumé ce moment si marquant.
Mais le pire dans tout cela, c'est que le cœur du problème ne vient pas seulement de l'absence de contenu au niveau du fond, il vient aussi du fait que la forme soit largement plus intéressante, et je parle ici des passages musicaux. C'est vraiment compliqué de se dire que les meilleurs moments sont ceux qui impliquent sa musique, mais que sa carrière soit aussi rapidement racontée. Et c'est là que l'on sent l'indécision du film, car il préfère se concentrer sur son cercle privé, mais sans aller au bout des choses. Et de l'autre côté, on passe vite sur sa carrière musicale, mais on enchaîne quand même les moments de chansons à la chaîne. Pour le coup, ceux-ci sont très bons, et on comprend l'intérêt que le monde a eu pour Amy. Elle avait une voix très intéressante, des textes honnêtes, et chaque passage musical vaut le coup au sein de ce film. Dotant plus que le travail de Marisa Abela est de qualité, elle est très bonne dans le rôle, autant dans son jeu, que dans sa ressemblance physique. Il est donc dommage que l'on soit face à un film qui avait le casting parfait pour Amy et des tas de choses à raconter sur la manière dont elle aborde sa musique, mais que ce dernier ait préféré se concentrer sur d'autres sujets, qui ne seront finalement que trop peu explorés. Ce projet est donc un véritable gâchis, car bien qu'il reste appréciable et d'une qualité assez correcte, il est bien trop plat pour refléter ce qu'était Amy Winehouse. Pour conclure, un projet qui ne s'est pas assumé.