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traversay1
3 645 abonnés
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2,5
Publiée le 20 septembre 2024
Il y a lieu de louer Simon Moutaïrou d'avoir choisi de traiter le thème de l'esclavage, lié au colonialisme des grandes puissances du passé, en l'occurrence ici, la France, dans le territoire appelé Isle de France, au milieu du XVIIIe siècle, devenue depuis l'île Maurice. Le devoir de mémoire est indispensable à l'histoire de notre pays, même quand celle-ci est loin d'être glorieuse. L'idée de l'évoquer à travers un thriller, une véritable course-poursuite contre ces esclaves "marrons", comprenez ceux qui ont fui leur servitude dans les plantations de canne à sucre, n'est pas mauvaise mais elle finit, à la longue, par presque faire passer son sujet principal au deuxième plan, d'autant que le surnaturel s'invite parfois dans le film, contribuant à diluer l'intérêt. Certains personnages ont tendance à s'effacer très vite, alors que l'approfondissement de leur psychologie n'aurait pas manqué d'apporter de l'eau au moulin de l'engagement du long-métrage, dans sa volonté de montrer les choses telles qu'elles étaient et non revues à près de trois siècles d'écart. L'on appréciera cependant les scènes en milieu naturel et, surtout, les dernières images, terribles, qui disent à elles seules ce que sont la dignité et la bravoure face à l'injustice, à l'aveuglement, ou pour le dire plus simplement, au racisme.
Ni chaînes ni maîtres est un film audacieux qui plonge dans l'histoire du marronnage, mettant en lumière la résistance des esclaves fugitifs à l'ordre colonial sur l'île Maurice au XVIIIe siècle. Simon Moutaïrou, inspiré par son héritage béninois et les récits d’esclavage, livre une œuvre à la fois puissante et poétique. La force du film réside dans sa représentation inédite des marrons, héros oubliés, et dans l'exploration de leur quête de liberté. Le contraste saisissant entre la beauté de l'île et la brutalité du système esclavagiste amplifie l'impact émotionnel. Le choix du "survival" donne un rythme haletant à cette fresque historique, qui questionne également les oppressions contemporaines, résonnant ainsi avec notre époque.
Un drame au sujet important mais qui ne m'a pas vraiment bouleversé comme je l'espérais, en comparaison avec d'autres films sur l'esclavage qui sont plus percutants. Pourtant la première partie est assez poignante, mais quand vient cette chasse aux esclaves, le rythme commence à s'essouffler, l'histoire devenant lente avec des scènes répétitives. À demi-convaincue...
Bouleversant, inouï de sens, immense de technique.
Paris est placardé de l’affiche de ce film, qui ne pourrait plus le mériter.
Présenté et orchestré par une équipe jeune, audacieuse et de toute évidence profondément sensible, Ni Chaînes Ni Maîtres n’a pas bien tardé à me convaincre.
Qu’importe réellement la note, cette œuvre est un devoir de mémoire, d’histoire nationale et d’humanité indispensable dont la France n’a jamais été capable auparavant, cinématographiquement mais pas seulement, et qui s’avère de surcroît un tour de force en tant que première production de son réalisateur, et révélateur de talents grandioses. La photographie est sans pareille, d’une sensorialité rare, la lumière et le son se font émotionnellement écho.
La réussite est indéniable, le message vital - et à ce titre bien trop oublié, pris pour acquis.
Qu’importe les chiffres, les critiques, les César, la page dédiée des manuels, la vérité persistera. Vous ne faites effectivement peut-être pas l’histoire, mais vous lui rendez justice
Un début timoré, mais qui ouvre une première piste de réflexion intéressante sur l'ouverture d'esprit progressive, de génération en génération. Larcenet fils calque ses idées humanistes sur celles des Lumières, à l'opposé de l'idéologie bourgeoise dominante, fondée, entre autres, sur des rapports léonins entre personnes blanches et noires.
Retracer l'Histoire du point de vue des opprimés à tout du geste déconstructeur et salutaire que le cinéma peut donner. Or, Ni Chaînes Ni Maîtres consigne très peu le réel des conditions des esclaves. Au contraire, très vite, Moutaïrou dresse des portraits rabattus de colonialistes.
Le film prend une toute autre tournure après lspoiler: 'évasion de Massamba . On perd de vue le récit historique, témoignage précieux d'une lutte pour les droits humains. Désormais, on assiste à un film de survie dans la jungle, piochant dans les codes du film de vengeance. Massamba est traqué par trois personnages sans consistance, dont les répliques sonnent faux.
Les choix esthétiques deviennent de plus en plus douteux quand Moutaïrou mâtine son film, en plus d'une chasse à l'homme adynamique, de spoiler: visions chimériques, dans lesquelles Massamba voit sa femme décédée .
La fin convenue contient une épaisseur poétique inspirante, mais inefficace après 1 h 30 de film à attendre quelque chose : émotion, observation, contre-Histoire, action… Pourvu que Moutaïrou sache ce qu'il souhaite réaliser.
Avis très partagé. Je suis allé voir le film sans en avoir entendu parler ni vu la bande annonce. Dans le positif, je salue l’audace, une audace globale tant pour son histoire intéressante et nécessaire (il y a peu de films sur l’esclavage français) et dans la mise en forme. Les acteurs sont impressionnants, Camille Cottin est ici éblouissante dans un rôle à contre emploi de ceux qu’elle joue d’habitude. Maintenant dans le négatif, j’ai trouvé certaines scènes très dures à regarder (certes très réalistes de ce que vivait malheureusement les esclaves). Et si je reviens sur l’audace, trop d’audace en dépit de la beauté du message du film. Ça part dans tous les sens (surtout niveau caméra) et certains effets de styles me décrochaient de l’histoire. Par ailleurs, le côté mystique et fantastique est trop présent et peu aussi amener un contre sens face au courage de ces esclaves. C’est vraiment dommage….
Pour son premier long métrage, ce réalisateur choisit un thème historique sur l’esclavage au 18ème siècle à l’Isle de France (aujourd’hui l’Ile Maurice). Il retrace les conditions inhumaines et atroces des esclaves face aux colons français de cette époque. On suit ainsi la révolte d’un esclave et sa fille. Le film tourné à l’Ile Maurice nous donne l’occasion d’admirer de beaux décors naturels mais l’ensemble de la réalisation ne m’a toujours paru bien maitrisé et les séquences du film ne s’enchainent pas toujours très bien ce qui diminue l’intérêt du spectateur.
Bernard CORIC
(film visionné en projo de presse le 09/09/2024 au Club 13 à PARIS)
1759, sur l'Isle de France (ancien nom de L'Ile Maurice), nous allons suivre un père et sa fille tentant de fuir leur condition d'esclave. Une chasseuse de marrons (nom donné aux esclaves qui s'évadent de la propriété de leur maître) est mobilisée pour les traquer et les ramener... Globalement, je n'ai pas vraiment apprécié ce énième film sur ce sujet pourtant terrible qu'est l'esclavagisme, trop de choses ne fonctionnent pas d'après moi ici. En vrac, ce qui cloche dans ce long-métrage : l'empathie pour les deux personnages principaux est mal construite au départ et ne permet pas de faire ressentir au spectateur beaucoup d'émotions quant à leur destin, Camille Cottin (que j'aime pourtant bien en général) n'est pas très crédible en "Madame La Victoire" traqueuse de nègres, des longueurs évitables, un scénario qui se résume assez vite en une sorte de chasse à l'homme en forêt poisseuse et pénible, et une dérive chamanique totalement incongrue et inappropriée. Bref, quel ennui !!! Un drame historique sur un thème délicat, puissant et inhumain passant à côté de son sujet et de l'émoi qu'il aurait dû susciter ! Site CINEMADOURG.free.fr
Un récit dramatique et violent, vu le sujet. Il ne peut que prendre aux tripes, interroger, donner envie d’expier. «Rien ne justifie de faire subir cela à un humain sur cette terre » (c’est dans la bande-annonce). Cela c’est l’esclavage et le « code » qui sanctionne toute évasion lorsque le fugitif est repris (sur une ile, l’Ile Maurice de nos jours au large de Madagascar, la fuite est par nature assez vaine). Des esclaves donc, dont eux-mêmes ont dans la tête d’avoir été créés le 5ème jour de la Création en même temps que les animaux et donc présents sur terre pour servir leurs maitres blancs, créés quant à eux le 6ème jour. Et puisque à la question de savoir si les noirs ont une âme il a été répondu par la négative par les autorités religieuses de l’époque (il y a moins de 300 ans, une paille à l’échelle de l’humanité), c’est tenu pour vérité divine. Que de crimes fait-on porter la Religion ! Voilà donc pour le fond. Pour le reste, sur le plan cinématographique, le fil conducteur se résumera surtout à une fuite avec les chasseurs d’esclaves lancés à la poursuite. La caméra filme de très près dans une pénombre permanente. Ça ne fait que donner une image floue. Lassant et fatigant à la longue. Dans cette longue scène de fuite et de poursuite il y aura peu de rebonds mais il y en aura quand même structurant le récit et le propos. Pour finir par un acte d’héroïsme qui rejoint et illustre le titre.
Ni chaînes ni maîtres est tout d’abord un film nécessaire, venant mettre fin à des décennies de cécité du cinéma français sur l’esclavage. Mais il n’est pas qu’un film puissant et engagé. Ni chaînes ni maîtres est aussi un film de cinéma avec des acteurs formidables (Ibrahima Mbaye et Thiandoum Anna Diakhere), une musique entêtante et des images magnifiques. On en sort bouleversé. À voir absolument
Je suis allé voir Ni chaînes ni maîtres en avant-première. Tout comme le reste de la salle, j'ai été bouleversé par ce film magnifique et nécessaire. L'image est sublime, la musique subtile et prenante et les acteurs très émouvants.
Je suis allé voir " Ni chaînes, ni maîtres" avec un a priori indécis après avoir visionné sa bande annonce. Le film bénéficie d'un casting solide, d'une belle photographie et ravira ceux qui aiment les histoires de grands espaces. Je me pose davantage de question sur les motivations du réalisateur. Le propos sur l'esclavagisme pratiqué par les français dans l'Isle de France ( futur Ile Maurice) est certes montré sous son aspect le plus critiquable mais cette partie n'est pas très creusé ou via quelques scènes convenues. Je me suis du coup interrogé sur sa direction très "koh lanta" à mi chemin et sur l'intervention du fantastique un peu "vaudou" qui finalement affaiblit le propos critique historique
Pour son premier film, Simon Moutaïrou tente de mêler aventure et devoir de mémoire pour dénoncer l’esclavage et sa déshumanisation. Hélas le recours aux codes du survival et sa volonté de charger son récit de mysticisme et de religiosité simpliste habillés d’une esthétique fantastique, limitent la portée des personnages, (notamment ceux de Camille Cottin et Benoît Magimel) et affaiblissent son propos dans un mélange des genres assez confus. Dommage car l’interprétation toute en nuance de Ibrahima Mbaye Tchie, pour exprimer d’abord sa résignation, puis sa prise de conscience, sa colère, et sa détermination à retrouver sa fille promettait une introspection plus aboutie de ce sujet glaçant.
Les américains nous ont pondus beaucoup de films sur l'esclavage, mais force est de constater qu'en France, on retrouve moins ce sujet.
Premier film de Simon Moutaïrou, celui-ci choisit de mettre en lumière l'histoire de deux esclaves dans une plantation de canne à sucre à l'île Maurice, en 1759. Le réalisateur tient là un bon sujet, mais fait le choix (pas très judicieux) de tenter de trop en faire. Au final, l'ouverture est un peu trop longue, puis la dernière partie du film prend trop son temps et rend le film trop long. C'est dommage, car les personnages sont bien écrits, pas manichéen, mais plutôt avec une certaine dualité chez chacun d'entre eux. Là-dessus, le scénario est bon, puisqu'il évite les clichés habituels, avec le côté des bons et le côté des méchants.
Le casting lui aussi n'est pas mauvais, avec notamment Camille Cottin, impeccable, Felix Lefebvre, Vassili Schneider et Lancelot Courcieras et en tête Ibrahima Mbaye Tchie et Anna Thiandoum, loin d'être en reste. Le film est aussi pourvu d'une sacré belle photographie, très soignée et travaillée, très qualitative pour un premier film.
Intéressant dans sa première partie, avec cette traque, puis trop long dans sa seconde partie qui veut dire trop de choses et qui s'attarde, "Ni chaînes ni maîtres" convainc à moitié.