Ode à la monstruosité Raphaël, homme au physique atypique, est l’homme d’entretien d’un manoir sur lequel il veille. Il vit avec une mère acariâtre, et est l’objet sexuel à presque 60 ans de la postière usant de tous ses fantasmes avec ce monstre. La châtelaine, artiste parisienne, un jour débarque et la bête se prend d’amour pour la belle au point que l’artiste devient la muse du modèle. En effet, elle décide de sculpter cet homme aux atours de Golem qui en fait est d’une finesse relationnelle, d’une gentillesse et d’une sensibilité hors norme. La relation est déséquilibrée entre eux deux ; à se demander si le plus monstrueux des deux est bien celui que l’on croit. Pour son premier long métrage, Anaïs Tellenne réalise un film d’une infinie poésie à la limite du rêve. On est surtout portée par le jeu des acteurs et surtout Raphaël Thiery par lequel passe toute l’émotion du film au travers une naïveté désarmante et un regard enfantin sur les choses de l’amour. Il est extrêmement touchant. Cependant le scénario tourne trop vite en rond ; le contexte posé, les enjeux narratifs sont très vite affichés et résolus. On ne s’ennuie pas, la curiosité reste malgré tout présente. Même imparfait, une belle réussite pour un premier film. TOUT-UN-CINEMA.BLOGSPOT.COM
Raphael est un homme solitaire vivant avec sa mère et sa cornemuse, il devient un peu malgré lui le modèle d’une artiste contemporaine réputée. Pour un premier film Anais Tellenne est bluffante par sa maitrise de la poésie, de l’originalité et du clair obscur, C’est une belle réflexion sur l’art et une œuvre nimbée d’un doux mystère sur la beauté que l’on a chacun en nous. Déjà hâte de voir son prochain film.
Pour son premier long-métrage, Anais Tellenne met en scène une romance improbable. Emmanuelle Devos, sculptrice en dépression, va trouver en la personne de Raphaël une source d'inspiration. L'analogie entre "La belle et la bête" de Cocteau est assez saisissante ,car celui-ci, vieux garçon au physique "difficile", va s'avérer plein de ressources. L'alchimie entre les deux opposés se fera t-elle? . Malgré un scénario prévisible, la magie opère dans la seconde partie et donne lieu à une fin en apothéose. Une relecture contemporaine convaincante et poétique d'un thème souvent exploité au cinéma. Raphaël Thierry est bouleversant.
Conte qui mêle 2 légendes ou mythes : la créature muette du GOLEM en argile et le mythe de Pygmalion sculpteur qui devient amoureux de sa statue Galatée (mais ici pas besoin de l'aide d'Aphrodite pour que la statue s'anime). THIERY est impressionnant, portant son fardeau extérieur avec profondeur. DEVOS est possédée par sa folie intérieure (oeuvres : spoiler: fioles de larmes, exposé de son corps nu, 9 mois dans une cavité alias un utérus ). La vieille mère de notre Golem est blessante et archaïque. Le château du Jeu dans le Morvan, sera le théâtre de cette romance dramatique. La chanson de Barzotti ("Souvent je pense à vous Madame") sera la vraie trouvaille subtile, exprimant la passion amoureuse de notre taiseux. Ne ratez pas l'épilogue sensuel de ce film!
Un film avec un duo d'acteurs qui vaut le détour juste pour leurs performances Emmanuelle Devos, Raphaël Thiéry. Un film qui arrive à capter une intensité au niveau des séquences de pétrissage avec une scène vers la fin du film qui lie ce duo sur un moment magnifique de cinéma. Un film à découvrir.
C'est (peut-être) un ouvrage contemplatif, sans perspective narrative mais voué à se prolonger en multiples interprétations chez l'esprit de celui qui se laisse embarquer dans son émerveillement. Néanmoins, nous pouvons y voir de manière unanime l'illustration prenante du contraste entre la beauté sensuelle et la beauté artistique. Cela en la personne de Raphaël, immédiatement saisissante par sa masse de laideur mais extrêmement sensible et profond dans son intériorité. Comme quoi l'artiste, très bien incarné par le personnage de Garance, est celui qui cherche le '' beau '' bien au-delà de nos premiers sens, celui qui saisit cette forme non-immédiate de la beauté et le réincarne dans la matérialité. Cette illustration nous fait voir que l'art entretient parfois une profonde humanité envers ces marginalisés de la société qui souffrent d'être tout simplement différents, en les transportant en dehors de nos regards '' réducteurs '' pour les reconnaitre et à les faire reconnaitre humainement comme une fin, une valeur et une beauté en soi. A la fin du film, si on a été embarqué, on commencera à regarder Raph comme une belle personne avec un charme étrange et non plus le Quasimodo réincarné ... tout simplement parce qu'on a appris à ne pas dissocier sa personne de sa profonde sensibilité.
Peut être que (comme moi) beaucoup auraient préféré plus de créativité, plus de '' folies '' surgissantes à la rencontre des deux principaux personnages, mais le réalisateur semble vouloir faire une illustration proprement portée sur l'art et non pas sur les personnes (et leurs émois) ... ce qui reste un choix de production tout à fait appréciable.
« Ce n'est pas à 58 ans qu'on fait une crise d'adolescence. » Raphaël, un homme qui vit avec sa mère à côté d'un manoir presque abandonné dont il a la charge, n'est pas d'accord avec cette affirmation. Après tout, les sentiments ne se contrôlent pas, mais il n'a jamais eu le "ventre qui brûle" avec une autre femme contrairement à ce qu'il ressent en voyant Garance, la propriétaire du manoir. D'habitude, face à ce cas de figure, c'est la personne qui développe une fascination pour la "bête", mais c'est totalement l'inverse ici, même si Garance est attirée par son apparence. Raphaël est intrigué par elle, subjugué même. Il a envie de lui plaire et est prêt à changer pour celle qui le regarde comme personne ne l'a jamais fait. On est loin de la dynamique sentimentale ou sexuelle habituelle. Leur relation est étrange, presque mystique. Il en ressort beaucoup de tendresse, de poésie, mais aussi de frustration. C'est simple, sensible, humain, un petit moment agréable avec un convaincant Raphaël Thiéry.
Un vrai petit bijou qui doit être vu « non pas avec le cerveau, mais avec le coeur » a confié la réalisatrice (dont c’est le premier film, et dont il faudra assurément suivre la carrière).
Le film s’ouvre comme sur la première page illustrée d’un vieux conte, et c’est dans cet esprit qu’il se poursuivra.
Le format visuel 1,5 (très proche des formats télé à l’ancienne, et qui m’a saisie d’emblée parce que c’est celui qui était utilisé pour les vieux Disney que je préfère - « Cendrillon », « La belle au bois dormant », « Alice au pays des merveilles ») choisi par Anaïs Tellenne confère dès le premier plan à « l’homme d’argile » toute son âme, sa mélancolie, son intemporalité.
C’est un récit hors du temps, poétique, pittoresque, qui réveillera les mythes qu’on nous a autrefois contés, mais sans jamais les plagier.
Il est possible que le mieux soit de ne rien dévoiler du tout sur ce film, de s’en référer seulement au titre, et seulement d’encourager celles et ceux que l’affiche attirent à le voir sans attendre.
J'ai beaucoup aimé ce film! La musique est incroyable et les images si belles! L'histoire est douce, hors du temps. Un vrai voyage intime, merci à celles et ceux qui ont participé à cette création.