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Criticman17
5 abonnés
212 critiques
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3,5
Publiée le 10 juin 2024
Un film avec un duo d'acteurs qui vaut le détour juste pour leurs performances Emmanuelle Devos, Raphaël Thiéry. Un film qui arrive à capter une intensité au niveau des séquences de pétrissage avec une scène vers la fin du film qui lie ce duo sur un moment magnifique de cinéma. Un film à découvrir.
C'est (peut-être) un ouvrage contemplatif, sans perspective narrative mais voué à se prolonger en multiples interprétations chez l'esprit de celui qui se laisse embarquer dans son émerveillement. Néanmoins, nous pouvons y voir de manière unanime l'illustration prenante du contraste entre la beauté sensuelle et la beauté artistique. Cela en la personne de Raphaël, immédiatement saisissante par sa masse de laideur mais extrêmement sensible et profond dans son intériorité. Comme quoi l'artiste, très bien incarné par le personnage de Garance, est celui qui cherche le '' beau '' bien au-delà de nos premiers sens, celui qui saisit cette forme non-immédiate de la beauté et le réincarne dans la matérialité. Cette illustration nous fait voir que l'art entretient parfois une profonde humanité envers ces marginalisés de la société qui souffrent d'être tout simplement différents, en les transportant en dehors de nos regards '' réducteurs '' pour les reconnaitre et à les faire reconnaitre humainement comme une fin, une valeur et une beauté en soi. A la fin du film, si on a été embarqué, on commencera à regarder Raph comme une belle personne avec un charme étrange et non plus le Quasimodo réincarné ... tout simplement parce qu'on a appris à ne pas dissocier sa personne de sa profonde sensibilité.
Peut être que (comme moi) beaucoup auraient préféré plus de créativité, plus de '' folies '' surgissantes à la rencontre des deux principaux personnages, mais le réalisateur semble vouloir faire une illustration proprement portée sur l'art et non pas sur les personnes (et leurs émois) ... ce qui reste un choix de production tout à fait appréciable.
« Ce n'est pas à 58 ans qu'on fait une crise d'adolescence. » Raphaël, un homme qui vit avec sa mère à côté d'un manoir presque abandonné dont il a la charge, n'est pas d'accord avec cette affirmation. Après tout, les sentiments ne se contrôlent pas, mais il n'a jamais eu le "ventre qui brûle" avec une autre femme contrairement à ce qu'il ressent en voyant Garance, la propriétaire du manoir. D'habitude, face à ce cas de figure, c'est la personne qui développe une fascination pour la "bête", mais c'est totalement l'inverse ici, même si Garance est attirée par son apparence. Raphaël est intrigué par elle, subjugué même. Il a envie de lui plaire et est prêt à changer pour celle qui le regarde comme personne ne l'a jamais fait. On est loin de la dynamique sentimentale ou sexuelle habituelle. Leur relation est étrange, presque mystique. Il en ressort beaucoup de tendresse, de poésie, mais aussi de frustration. C'est simple, sensible, humain, un petit moment agréable avec un convaincant Raphaël Thiéry.
Un vrai petit bijou qui doit être vu « non pas avec le cerveau, mais avec le coeur » a confié la réalisatrice (dont c’est le premier film, et dont il faudra assurément suivre la carrière).
Le film s’ouvre comme sur la première page illustrée d’un vieux conte, et c’est dans cet esprit qu’il se poursuivra.
Le format visuel 1,5 (très proche des formats télé à l’ancienne, et qui m’a saisie d’emblée parce que c’est celui qui était utilisé pour les vieux Disney que je préfère - « Cendrillon », « La belle au bois dormant », « Alice au pays des merveilles ») choisi par Anaïs Tellenne confère dès le premier plan à « l’homme d’argile » toute son âme, sa mélancolie, son intemporalité.
C’est un récit hors du temps, poétique, pittoresque, qui réveillera les mythes qu’on nous a autrefois contés, mais sans jamais les plagier.
Il est possible que le mieux soit de ne rien dévoiler du tout sur ce film, de s’en référer seulement au titre, et seulement d’encourager celles et ceux que l’affiche attirent à le voir sans attendre.
J'ai beaucoup aimé ce film! La musique est incroyable et les images si belles! L'histoire est douce, hors du temps. Un vrai voyage intime, merci à celles et ceux qui ont participé à cette création.
C'est un véritable conte qui invite notre imaginaire (dès la première image). Une maîtrise parfaite du sujet et des lieux. Des acteurs saisissant de naturel. Moi j'ai pensé à Cocteau, à la belle et la bête. Comment voir au delà de l'apparence. A présenter dans les collèges, Lycées.. Ce film est tout d'abord: BEAU puis magnifique.
Un très beau film! Emmanuelle Devos y trouve un rôle sur mesure qui lui permet d'affirmer sa présence si singulière à l'écran. Elle y est magnifique et convaincante en artiste contemporaine inspirée et égocentrée. Raphaêl Thiéry sort de sa gangue pour interpréter avec beaucoup de finesse ce véritable homme d'argile. Les seconds rôles sont drôles et touchants. Un film qui nous emporte et rappelle, par moment, les images des visionneuses 3D de mon enfance. Un charme et une poésie surannés qui vont, à mon grand plaisir, m'accompagner quelque temps.
Une belle histoire ou un homme reclus magistralement incarné par Raphaël Thiery rencontre une artiste mondaine merveilleusement jouée par Emmanuelle Devos. Pour les performances d’actrices et d’acteur et pour ce scénario original allez voir ce premier long métrage d’une scénariste prometteuse….
Osé de construire un film entier sur un scenario qu'on pourrait craindre étroit. Et pourtant... ce récit se révèle beaucoup plus grand que son synopsis pourrait le laisser penser. Un très bon film donc. On ne cherchera pas à parler de tout. Garance est Emmanuelle Devos. Emmanuelle Devos est Garance. Une évidence. Pourquoi Garance ? Ce prénom évoque le rouge, sa couleur est le bleu. Garance est aussi une plante, la garance voyageuse.... la raison de ce prénom ? Garance arrive un jour, Garance repartira. Mais son passage aura tout changé. Quant à Raphaël... Raphaël est Raphaël. Raphaël Thiery. Rien que pour lui, le film aurait mérité 5 étoiles. Ce qui est très étonnant, c'est de lire tant de commentaires sur sa gueule. Oui, pour sûr, il en a une de gueule. Une gueule magnifique avec des traits massifs, puissants. Il est l'homme d'argile. Mais il est tellement plus que ça. Raphaël Thiery montre une splendide sensibilité encagée par la place que lui a donné la vie. Il nous offre la fragilité de Raphaël, profondément meurtri de n'être utilisé que comme matière. Le temps d'une scène, il incarne une souffrance vertigineuse. L'homme de chair rêve des caresses que les mains de Garance offrent à son alter ego d'argile. Et nous, nous rêvons de revoir Raphaël Thiery à nouveau reconnu pour autre-chose que sa gueule, dans des rôles à sa dimension. Des grands rôles.