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    Silence
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    404 critiques spectateurs

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    7eme critique
    7eme critique

    530 abonnés 2 778 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 juin 2017
    Le projet qui tenait à cœur à Martin Scorsese depuis plus de vingt ans est donc finalisé, mais le résultat est-il à la hauteur de nos attentes ? Martin Scorsese s'exerce une nouvelle fois au registre religieux après le médiocre "La dernière tentation du Christ", et viendra nous prouver qu'il faut apprendre de ses erreurs pour mieux rebondir. "Silence" est avant tout un beau et courageux combat ; un voyage spirituel de grande force que l'on rangera au côté du "Mission" de Roland Joffé. Il faudrait bien évidement des pages entières pour faire une critique sur le fond du film, celui qui soulève de nombreuses questions quant à cette fameuse foi religieuse. Martin Scorsese s'intéresse donc à cette foi, et ne manquera pas de la confronter à elle-même de façon admirable, sous deux formes différentes, pourtant aussi fidèles l'une que l'autre (après tout, tout n'est question que de croyance et de vision des choses). Même si la foi du personnage principal (incarné par Andrew Garfield) peut paraître aussi bien remarquable, courageuse et sans faille, que parfaitement inconsciente et absurde (tout dépend du point de vue de chacun), ce sujet avant tout historique bénéficiera d'un traitement parfaitement ficelé pour s'éviter toute critique où manque de respect quelconque.
    Le film démarre sur un conflit d'appartenance, celui où les chrétiens ne sont pas admis sur ces terres japonaises. On suivra donc cet affrontement idéologique avec intérêt, et bien que semblable à de nombreux combats cinématographiques déjà existants, "Silence" sortira son épingle du jeu à l'arrivée du personnage interprété par Liam Neeson, si tardif et si peu présent, mais finalement si capital au long-métrage (ce n'est pas pour rien qu'il s'accapare toute l'affiche). Ce dernier offrant dialogues de grande richesse sous une pensée intermédiaire dans ce conflit chrétiens/japonais, et qui plus est, parfaitement tolérante, montrera à quel point une conviction certaine et une vision bornée des choses peuvent fermer l'esprit, quand la religion est sensée l'ouvrir. Cette emprise religieuse est donc parfaitement mise en scène, les visions s'opposent admirablement et le film en ressort profond.
    Beaucoup de scènes fortes, beaucoup de propos intéressants, beaucoup de lenteurs (nécessaires pour installer ce climat), mais surtout beaucoup de talent. Martin Scorsese signe ici un très grand film, et Dieu sait que le sujet est délicat !
    mat niro
    mat niro

    353 abonnés 1 823 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 juin 2017
    Au XVIIème siécle, deux prêtres jésuites se rendent au Japon retrouver le père Ferreira. Scorcese signe ici un film spirituel de 2h42 sur la place de la chretienneté au travers d'un Japon inquisiteur. Autant le dire, il faut être bien éveillé pour suivre ce voyage car le rythme voulu par le réalisateur est très lent. Adam Driver spoiler: (méconnaissable à la fin du film
    ) et surtout Andrew Garfield sont au top et Scorcese n'hésite pas à nous mettre face à nos choix : mourir en martyr ou renier sa religion et ses convictions. Un film avec des scènes dures mais qui réussit le pari de nous faire connaître et de rendre hommage à ces prêtres capables de sacrifier leur vie pour leur foi spoiler: (enfin presque tous...).
    Jamais Content
    Jamais Content

    7 abonnés 56 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 mai 2017
    La réalisation de Scorsese est impeccable. Le sujet même du film nous donne droit à une intelligente et subtil réflexion sur la foi. Le plus remarquable dans tout ça c’est que Scorsese ne fait le procès de personne : le péché des chrétiens partis convertir à tout prix une autre culture n’est pas montré du doigt ; et les japonais ne sont jamais diabolisés, ils sont même plutôt « justifiés ». Silence est un film sur les persécutions subies par les chrétiens au Japon du XVII siècle. Dès l'introduction, le film fascine sur l'intelligence de ses questionnements religieux et moraux et son exploitation du silence de Dieu. L'ensemble se base sur une lenteur avec ces 160 minutes qui finissent par agir sur les spectateurs, il traîne en longueur et finit par ennuyer car, soyons franc, "Silence" c'est 2h40 de Jésuites emprisonnés qui ne font rien à part se demander comment réagir et à tenter vainement de communiquer avec un Dieu qui ne répond pas… Un film qui plonge dans une profonde perplexité... et qui travaille encore longtemps après sa projection. Quel est le message du film? Difficile à dire tant ce film sur la persécution des chrétiens soulève de questions autour de la foi, l'évangélisation, l'apostasie, le sens des martyrs, le Silence de Dieu face à la souffrance des chrétiens persécutés.
    Bruno François-Boucher
    Bruno François-Boucher

    108 abonnés 162 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 mai 2017
    Un film sobre, épuré, quasiment sans musique, proche des grands maîtres japonais. Un film existentiel, nourri de voix intérieures, comme un journal de bord, une confession. Un film qui remet en question l'approche de la foi, un film faisant apparaître ce qu'est le sens de la spiritualité face à la persécution, à la barbarie, au sacrifice. L'oeuvre littéraire était de taille. (Voir le livre de Shūsaku Endō déjà adapté en 1971 par Masahiro Shinoda.) Scorsese en a tiré un ouvrage d'une profondeur inouïe, issu de plusieurs décennies de maturation. Un film comme il en existe peu et où la présence des acteurs, la gestuelle, la voix, la composition des cadres et le rythme en appellent au silence, à la méditation, sans que jamais l'émotion ne nous lâche durant les 2h40 de projection. Une véritable expérience artistique et philosophique rompant net avec la débilité des bandes annonces qui précèdent le film. Une oeuvre magistrale et puissante qui laisse une marque et que le fil du temps n'altèrera pas. Il faut une dose immense de courage et d'audace pour se lancer dans une telle entreprise. On en ressort secoué, lavé, déconnecté comme après certains chocs cinématographiques qui ont ébranlé nos vies. Un 7ème art retrouvé et atteignant son apogée lorsqu'il nous nourrit à ce point.
    defleppard
    defleppard

    376 abonnés 3 369 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 12 mai 2017
    Réalisation à la hauteur....................................................mais trop de longueur............................................2 étoiles.......!!!!!!
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 9 mai 2017
    Grand film !
    Le plus personnel de scorsese !
    De la tension un peu d'humour à voir vous ne serez pas déçu
    Eselce
    Eselce

    1 389 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 8 mai 2017
    L'histoire de prêtres partis convertir des japonais. C'est peu passionnant. De la torture et du reniement de la foi sont montrés par Scorsese pendant plus de deux heures. C'est long et c'est difficile d'accrocher jusqu'au bout malgré la bonne interprétation des acteurs.
    Shephard69
    Shephard69

    332 abonnés 2 259 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 avril 2017
    Un nouveau film de Martin Scorsese est toujours un événement et techniquement celui-ci ne fait pas du tout tache dans la filmographie du réalisateur américain. Sur un épisode que je ne connaissais pas de l'histoire du catholicisme en Asie, un envoûtant récit à l'ampleur dramatique peu commune à l'image des nombreuses scènes de torture dont l'impact est encore accentué par une mise en scène riche et belle et une quantité faramineuse de plans tout simplement sublimes, travaillés au millimètre. Malgré un portrait peut-être un peu réducteur, manquant de nuance des inquisiteurs japonais, une réflexion profonde, intelligente du choc des cultures et de la force de la foi. Alors qu'Adam Driver joue toujours aussi bien et de façon juste, une prestation de grande qualité de la part d'Andrew Garfield et surtout une direction des acteurs japonais, souvent bien mal exploités par le cinéma américain, vraiment excellente comme par exemple Yosuke Kubozuka. Peut-être pas le coup de coeur attendu mais quelle claque !
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 25 avril 2017
    J ai vraiment adorer les seuls mots que je pourrai dire c est ame sensible s abstenir film portant sur de l historique mais aussi la torture la quete de la paix et de religion quand on commence ce filn on est plonger instinctivement dedams et c est ce qui fait sa beaute d ailleur sa fesais un certains temps que je n avais pas vu un aussi magnifique film
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 23 avril 2017
    L'histoire de ces prêtres espagnols est très intéressante et aborde énormément de thèmes dans ce nouveau long-métrage de Martin Scorsese. Ce film, cela fait 20 ans que Scorsese en rêve et ça se sent, avec toute la minutie et l’application dont il fait preuve.
    Le film souffre de quelques lenteurs, mais cela se ressent très peu sur un film de pourtant presque 3h.
    J’aime beaucoup les questionnements que le film émet, comme par exemple à propos du silence de Dieu face à nos prières.
    Silence est une œuvre intelligente, travaillée et qui a de la gueule !
    Parigos Z.
    Parigos Z.

    1 abonné 14 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 22 avril 2017
    Film religieux intéressant... au début . Devient répétitif et ennuyant au bout d'un moment.
    D'autant plus qu'il est très long.
    carbone144
    carbone144

    88 abonnés 772 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 avril 2017
    Beau par sa réalisation et son image, ses décors et ses reconstitutions ; intéressant de par son contexte et ce qu'il nous présente, Silence a le malheur de devenir un peu lourd pour moi à cause de présence accrue de propos sur la thématique de Dieu et des bienfaits du catholocisme qui dépassent quelque peu les besoins de l'illustration tout au long du film. Le film reste largement sauvé par une double lecture possible des leçons à tirer de la tolérance (ici absente) de la différence d'autrui chez soi comme ailleurs et des conflits naissants du refus d'admettre les différences culturelles ou religieuses des peuples d'ailleurs. Dans l'ensemble donc, un peu long, mais beau et intéressant. A voir certainement une bonne fois.
    pfloyd1
    pfloyd1

    128 abonnés 2 108 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 avril 2017
    Le dernier film de Scorsese nous plonge en 1640, époque de terreur pour les chrétiens japonnais, chassés et torturés par L’État de l'Empire du Soleil Levant. Alors que l'un des plus fervent croyant de Dieu est porté disparu au Japon, deux autres prêtres portugais décident d'entrer frauduleusement sur l'ile pour retrouver le Père qui ne donne plus de nouvelle. Le Japon est superbe et les plans de l'ile et de sa population le prouve, filmé dans l'excellence, les personnages s'affirment et deviennent tous charismatiques sous l’œil du génial réalisateur. Parfois longues, quelques rares scènes deviennent quelques peu incohérentes ou coupées, étrangetés de la part d'un si grand réalisateur (ou bien ce sont de rares défaut dû au montage du film..). Les nombreuses scènes de tortures des Japonnais envers les chrétiens mis à jour démontrent la cruauté de l'époque. Un film porté exclusivement sur la croyance, long, trop long à mon gout (2h40 !).
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 16 avril 2017
    Une amère déception. Le génie de Scorcese ne produit qu'un médiocre téléfilm où les prêtres portugais parlent en anglais avec les paysans japonais - au XVIe siècle. Un film manichéen où Japonais cruels et fourbes persécutent de braves prêtres catholiques, symboles d'une liberté de religion que leur église ne pratiquait guère chez elle. Ce manichéisme passerait mieux si les personnages étaient plus crédibles et l'histoire moins attendue. On apprendra certes que catholiques furent persécutés au Japon mais surtout qu'un génie du cinéma a aussi ses jours sans. Dommage!
    Thibaut d.
    Thibaut d.

    18 abonnés 9 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 avril 2017
    Le film commence sur un grand bruit de la forêt, de la Nature, comme une masse vivante et sensible, prompte à réagir aux bruissements qui la parcourent, comme une divinité en soi, immanente. Une Nature, une île, une patrie, un peuple, une culture, le tout faisant corps et Un : Le Japon. S'ensuit immédiatement une scène de mise en croix de Chrétiens par des Japonais qui demandent d'abjurer cette religion étrangère, venue envahir leur insularité, qui accomplissent là leurs destins de martyrs satisfaits.
    Ensuite, le film enchaîne sur une incursion de deux prêtres chrétiens Européens en terre japonaise et tentant de christianiser des Japonais. Première incompréhension des Japonais, bien que convertis, lorsqu'ils veulent aller au paradis ici et maintenant, les chrétiens ont peine à leur expliquer que Dieu est là-haut, c'est à dire ailleurs, nulle part, et que le salut est pour une autre vie. Première confrontation entre une mentalité, mettons, panthéiste, immanente et un dieu au-dehors, absent, séparé, silencieux – titre du film -.
    Les Japonais restés authentiques humilient les Japonais ayant trahis leur patrie et leurs rites, en les faisant marcher sur une représentation de Jésus, brûlent ceux qui n'adjurent pas la foi étrangère, la croyance en ce dieu abstrait, que les Japonais méprisent, à juste titre, comme une notion inconciliable avec leur existence propre. En somme, les Japonais cherchent à conjurer absolument ce qu'ils entrevoient, s'il la laissait croître, comme une fausse religion (c'est à dire extérieure à ce qu'ils sont) corruptrice et à terme destructrice de leur identité, c'est à dire de leur existence. Le châtiment n'est pas immoral, au contraire, c'est le sort qui devrait être réservé à tout transfuges.
    Ce qui frappe c'est l'infériorité de la religion chrétienne, qui ne prospère – et c'est là sa « force », la raison de sa croissance) que sur les affects de la souffrologie, du martyr, des humbles de part le monde, et par pulsion masochiste, cherchant le salut au dehors.
    Les chrétiens japonais sont misérables, courbés, soumis, cachés, sales, tandis que les agents impériaux sont dignement habillés, à cheval, haut, honorifiques, armés et martiaux. L'image est ici très nietzschéenne, surhumanité contre larves larmoyantes.
    Le Chrétien authentique ne cherche qu'à souffrir, à périr sur la croix, à quitter ce monde pour un autre, inexistant, qu'il voudrait meilleur, à se repentir, se confesser. C'est là sa force de persuasion et sa capacité à percer chez tous les lépreux et les infirmes de la terre, cette universalité corruptrice de l'organisation hiérarchique des Nations, cette séduction par la promesse d'un monde meilleur, l'égalité dans la mort, après la vie. Mais toujours ce silence, néanmoins. Car ce dieu est absent puisqu'il n'Est pas.
    Le dialogue du samourai bouddhiste versus celui du chrétien est éloquent et ridiculise la foi en un autre monde, tandis que le bouddhisme est une éthique, une doctrine personnelle de perfectionnement en ce monde, une ligne de conduite et non une espérance, une « foi », une promesse après la vie, c'est à dire dans le néant. D'autre part, le boudhisme fait ici office d'une religion civile, ethnique, directement en liaison avec le peuple japonais.
    Tout individu sain ne peut prendre partie que pour la beauté du système japonais, impérial, hiérarchique, élégant, martial et parce qu'il y a un envahisseur, une tentative de corruption par un élément étranger, en l'occurrence le christianisme. Il y a lieu, pour apprécier la justesse de la ferme réponse, de faire un parallèle et de se mettre « à la place de » l'envahi. La réaction saine est, bien entendu, de châtier les traîtres au bouddhisme et donc au Japon, avec la fermeté ici exprimée, comme les Romains l'avaient fait des chrétiens d'alors et les châtier ici avec un tel sens de l'honneur et de manière si élégante et rituelle, presque une exécution en forme d’œuvre d'art, un coup de sabre au mouvement parfait, d'un trait rédempteur, couper la tête du traître plaintif, corrupteur en puissance de l'être ou bien prolonger cette conjuration d'un long rite patient et cruel.
    Second passage en forme de dialogue de grande importance, avec le Gouverneur. Le Gouverneur utilise une allégorie des quatre femmes chassés du royaume parce qu'elles étaient jalouses l'une de l'autre et causes de désordres internes, les quatre femmes étant les quatre tentatives d'incursions étrangères (Portugal, Hollande, Espagne et l'Angleterre). Le prêtre conseil alors la monogamie, c'est à dire propose au Japon d'embrasser la christianisme, plutôt que de commercer avec l'une des quatre Nations chrétiennes. Le Gouverneur lui donne alors une leçon de patriotisme ethnique tel que seul le Japon est en mesure d'en donner, qui consiste à proscrire le choix d'une femme étrangère, le prêtre rétorque à cela son couplet gauchiste (« la nationalité n'a pas d'importance...l'important c'est l'amour », et on a honte, bien entendu, d'entendre une telle niaiserie au fondement de notre «civilisation »). Le Gouverneur est alors obligé d'humilier une fois de plus le chrétien et d'une manière assez habile : « il y a beaucoup d'hommes affligés par l'amour insistant d'une femme laide, en ce moment ». La hideuse moraline chrétienne. Tout au long du film on ne cesse d’entendre geindre le chrétien, tourment de l'âme et doutes. A contrario, les Japonais restent toujours digne dans leur froide cruauté (valeur saine, selon Nietzsche, faut-il le rappeler ici) et leur belle détermination patriotique à rester ce qu'ils sont, s'érige en exemple.
    Voici deux heures de film et troisième confrontation : le prêtre bouddhiste avec le prêtre chrétien. Là encore, élégances et épures rituelles, supériorité de l'une sur l'autre, tout au long du film.
    Jusqu'à plus de deux heures du film, on croit assister un film nietzschéen, fait de surhommes se jouant de larves geignardes pétri de tourments et de doutes et l'on s'en réjouit grandement, ce qui trouble de la part de Martin Scorcese, dont la foi catholique n'est pas un secret.
    C'est le moment de la confrontation avec le Blanc ex-chrétien devenu moine bouddhiste qui consacre désormais sa vie à l'étude. Il explique alors ce qui fait la force de la religion japonaise, son panthéisme (le « fils de dieu » est selon l’interprétation des Japonais le Soleil, qui est aussi l'Empereur, ainsi, tout fait corps et unité : terre-peuple-société). L'ex-prêtre chrétien est donc revenu, grâce au Japon, à la Tradition primordiale, panthéiste, ou païenne, qui ne peut être déconnecté de la Vie et de la Nature, et du Monde. Leçon magistrale amenée par rites successifs jusqu'à l'abjuration, parcours initiatique de réification que le second prêtre achèvera finalement.
    Au final, ce film est une apologie d'un système holiste et clos, compacté sur lui-même absolument parfait, se prémunissant de toutes intrusions culturelles, esthétiques, religieuses, étrangères (examen des objets importés de l'occident ; rituels permanents d'abjurations pour conjurer la corruption de la patrie japonaise ; même l'assimilation n'est jamais acquise, dans un tel système pur ethnico-culturel et l'on fait répéter inlassablement les gestes de rejet envers le christianisme) que l'on aurait envie de prendre en exemple. Du moins, pour qu'il soit cette leçon magistrale là, aurait-il fallu se dispenser de la toute dernière minute (la croix entre les mains du défunt). Scorcese le chrétien n'a pu s'empêcher de terminer son film sur cette ambiguïté là (sans doute plus pour un souci de scénario, offrir une ouverture, un effet de surprise, matière à réflexion, mais que je ne considère par comme indispensable). A-t-il vraiment abandonné sa foi ? Dieu seul le sait, certes, c'est à dire personne et cette conclusion valide d'ailleurs plus la terreur des japonais et la suspicion continuelle vis à vis de l'assimilation, qui n'est jamais totale, semble-t-il.
    Le film est dans l'ensemble très beau, image zen.
    On sait, historiquement, que le Japon ne sera pas converti par la religion au XVIIe. Effectivement, la menace a été conjuré à temps et efficacement. Mais « l'Occident » gagnera plus tard la « conversion » du Japon par la technologie et l'économie et l'obligera finalement à une transformation interne (l'ère Meiji) en abandonnant de nombreux codes qui leurs étaient propres, une part de leur identité, mais aussi pour en préserver l'essentiel.
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