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Charlotte28
120 abonnés
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4,0
Publiée le 4 août 2024
Bien que très classique dans son cheminement narratif initiatique de l'anonymat au pouvoir puis à la destruction, ce drame se distingue d'abord et surtout par sa remarquable mise en scène dont l'habileté s'affirme dès le premier plan séquence au jeu d'ombres symbolique. En outre, l'intrigue revêt un caractère politique (qui aurait dû rendre le didactique carton d'introduction superflu) puisqu'à travers le rapport aux médias est interrogé notre lien particulier de fascination admirative pour le monde du crime organisé dont ce Tony Camonte illustre la veulerie, la mégalomanie, l'égocentrisme, coupable d'amour incestueux, de cupidité et d'appétence pour la violence; nulle idéalisation du gangster ici, malgré l'interprétation intense de Paul Muni, éminemment charismatique. Or, les personnages féminins plus complexes se distinguent dans cet univers masculin où chacun s'individualise grâce à un impeccable casting. Maitrisé, efficace, cynique.
Un classique du cinéma avec une performance emblématique d'Al Pacino en Tony Montana. Le film est intense, bien réalisé et captivant du début à la fin.Un chef-d'œuvre incontournable.
La première version de "Scarface" reste toujours un pur chef d'oeuvre du film noir. La réalisation a super bien résisté à l'épreuve du temps, la violence y est très poussé pour un film de cette époque. Le scénario, super efficace enchaine les rebondissements à la perfection. Et le final est d'hanthologie. Du grand cinéma.
Le film raconte une histoire bien connue qu'il est inutile de résumer
L'originalité de cette version de 1932 tient en un mot : simplicité. Une simplicité qui s'est un peu perdue ces dernières années (Clint Eastwood mis à part).
Le découpage et la mise en scène sont ultra efficaces, sans perte de temps. C'est fluide, imaginatif (le plan séquence d'ouverture, la scène du septuple meurtre de la Saint-Valentin, la scène du bowling: génial), mais toujours au service de l'histoire. Les situations sont installées rapidement et sans blabla, l'action avance vite, il n'y a aucune fioriture, juste l'efficacité narrative. Le film ne dure qu'une heure et demie, et c'est largement suffisant.
Le noir et blanc est somptueux, il tire vers l'expressionnisme et convient parfaitement au sujet.
Les personnages sont super bien campés, avec des comédiens (Paul Muni et Anna Dvorak en tête) à fond dans le sujet.
Et, cerise sur le gâteau : pas de musique. Du tout. Et dieu que c'est bon...
Le touche-à-tout Howard Hawks est une légende du cinéma américain. Il a accompagné l’arrivée du parlant et celle de la couleur et tourné avec les plus grands dans tous les genres. Mais au sommet du culte de sa filmo, on pourra légitimement placer ce Scarface. Étonnamment, je ne l’avais pas encore vu.
Nous sommes à Chicago en peine prohibition. Le trafic d’alcool va bon train et le marché clandestin est contrôlé par quelques clans qui se livrent une guerre de territoire farouche. Tony Camonte va progressivement gravir tous les échelons en usant et en abusant de la violence dans une épopée sans foi ni loi.
Pour le spectateur du XXIème siècle, Scarface c’est surtout le film culte de Brian de Palma avec Pacino dans le rôle d’un autre Tony. Ce n’est donc pas avec un regard neuf que l’on aborde le film de 1932. La comparaison, ou plutôt le dialogue entre les deux films ne nous quittera pas pendant tout le film. Si la trame narrative est grosso modo la même, ils sont pourtant très différents l’un de l’autre et ne racontent pas la même histoire. Mais chacun exprime l’excès propre à son époque. C’est d’ailleurs une des choses les plus marquantes de ce Scarface 1932. La violence y est particulièrement graphique et omniprésente. Ça flingue à tout va et on ne s’étonnera guerre d’apprendre que la commission Hays a particulièrement détesté ce thriller défouloir. C’est d’ailleurs, un film largement remanié que l’on peut voir aujourd’hui. Du côté des personnages aussi, ça ne laisse pas indifférent. De la vampe Poppy qui changera de bonhomme en fonction de l’évolution des rapports de force à la frangine Francesca dont l’amour fraternel étouffant est pour le moins ambigu en passant par Tony, personnage principal et ordure antipathique, la galerie est chargée. A la mise en scène, c’est l’action et le rythme qui priment. Ainsi, les courses-poursuites en bagnoles sont un futur modèle du genre et les fusillades ne comptent pas les balles. A l’interprétation, Paul Muni est patibulaire à souhait et tout ce beau monde livre une participation hyper expressive que l’on sent toujours inspirée du muet.
Bref, nous tenons là un modèle de film de gangsters, de ceux qui jalonnent l’histoire du cinéma et qui imposent de nouveaux standards. Par un récit parfaitement maîtrisé et une mise en scène efficace, Hawks nous livre un classique qu’on ne peut que conseiller.
Scarface (1932) est un modèle d’efficacité qui offre au polar ses lettres de noblesse. La mise en scène d’Howard Hawks, dynamique et fluide, nous emporte pendant une heure et demie et fait de nous les complices de Carmonte, figure du mal absolu en ce qu’il ne recule devant rien pour obtenir ce qu’il veut, figure de séducteur également qui ravit la femme de son mentor, toujours sans scrupules. Aussi le long métrage présente-t-il l’intérêt d’être écartelé entre une prétendue dénonciation des agissements de la mafia, exposée longuement en ouverture par des panneaux textuels, et une fascination pour ledit Carmonte dont le visage demeure angélique malgré la balafre. Hawks semble se délecter de son effronterie au point d’en faire une icône, un symbole de rébellion contre une autorité publique impuissante et d’amoureux fou qui refuse de voir sa sœur dans les bras d’un autre. La clausule tend presque au martyre, le héros refusant de se rendre pour, lors d’un ultime sursaut, affronter les hordes de pistolets qui lui font face. La dimension symbolique du film est accentuée par un travail de la composition des plans et notamment des ombres, Hawks veillant à inscrire sur l’image une grande croix à chaque meurtre en devenir, telle l’épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de ces crapules aveuglées par leur ascension fulgurante, et qui oublient que plus dure sera la chute. Le cinéaste n’en oublie pas l’humour, sa marque de fabrique, un humour cynique qui tire à terme vers le drame poignant quand le secrétaire succombe à la balle reçue. Une œuvre immense qui, presque cent ans après sa sortie, n’a rien perdu de sa superbe. Une référence dans le genre du film de gangsters qui semble avoir influencé Bertolt Brecht pour son personnage d’Arturo Ui dans la pièce de même nom (Der aufhaltsame Aufstieg des Arturo Ui, 1959).
tony montana une légende vivante une fin de film mémorable à voir absolument al pacino grandiose film culte obligation de le voir si ce n'est déjà fait incontournable
Un polar mythique inspiré de faits réels, réalisé par Howard Hawks en 1933. Ce Film de gangsters nous conte l'histoire de Tony Camonte (alias Scarface : le balafré), homme de main, garde du corps et porte-flingue de la Pègre à Chicago, durant les folles années de la prohibition. Apologie ou dénonciation du gangstérisme régnant sur le traffic d'arme et d'alcool ? Howard Hawks démontre, avec une mise en scène efficace, l'inaction des services de police qui compte les points (et les morts) dans la sanglante guerre de territoirs que se livrent les gangs. Il nous offre de bons dialogues, un excellent film d'action avec énormément de fusillades et même quelques bribes d'humour. Si Pacino est monstrueux dans la version de Brian De Palma, Paul Muni est aussi excellent dans la peau de ce Tony des années 20.
J’ai beaucoup aimé cette version originale. Je ne suis pas du tout habitué à voir des films des années 30 et je dois dire que j’ai apprécié ce dépaysement. Il y a un charme nostalgique génial. Le style de ce cinéma en noir et blanc change. Alors certes, les dialogues sont un peu bateau, mais quand on les place dans cette œuvre qui a presque 90 ans, ce n’est pas choquant. Comme un voyage à remonter le temps cinématographique. Les acteurs aussi ont un jeu particulier qui va avec une autre époque. J’ai trouvé Paul Muni top. Il est certes un peu cliché sur les bords, mais incarne comme il se doit cette petite frappe de la mafia italienne. On aura aucune violence sanglante comme on peut en voir aujourd’hui. C’est beaucoup moins visible mais on sent qu’elle est présente. C’était d’ailleurs trop pour l’époque car le film a eu droit à son lot de censure. Le thème était sensible et ne plaisait pas à tout le monde. L’histoire est passionnante. L’assenions de Tony Camonte est prenante d’autant plus qu’il est charismatique. Il est beaucoup plus court (1h30) que celui des années 80 (2h45) et donc on va plus rapidement au but. Pour autant, cette condensation ne retire aucune qualité. C’est fascinant d’être plongé dans la quête de pouvoir d’un homme. Dans sa construction, et les événements majeurs ils sont proches, vous n’aurez donc pas beaucoup de surprise.
La comparaison avec la version de De Palma est très pertinente tant les deux films se rejoignent et sont à la fois si différents. Pourtant, j'ai préféré la version de Howard Hawks. C'est un film extrêmement fort et lourd de conséquences qui sort dans un contexte difficiles (l'ère post Al Capone) contrairement au remake qui se positionne dans l'ère reaganne qui s'inscrit donc bien dans le moule. N'oublions pas qu'il sort aussi 10 ans avant Citizen Kane et ce premier Scarface dispose déjà de bien des atouts comme des personnages travaillés, une intrigue soignée qui tient en haleine, une mise en scène déjà en avance sur son temps et certaines scènes qui n'ont pas à pâlir devant la version de 1983. Ce que je préfère bien davantage à cette version est le personnage principal qui de mon point de vue est loin d'être aussi détestable que dans la version de De Palma tout en étant aussi immoral. Enfin, je mentionne le doublage français ou plutôt le redoublage qui est d'une qualité exceptionnelle avec des comédiens au top que vous prendrez plaisir à retrouver ici si vous aimez Matrix, Les Simpsons ou Game of Thrones. Un classique absolu !
Archétype du film de gansters, inspiré des débuts d’Al Capone, veule, amoral, cynique et amoureux de sa sœur ! C’est tourné d’autant plus brillamment que les moyens étaient apparemment très limités. On voit déjéà le rythme et la maîtrise d’Howard Hawks, même si ce n’est pas un de ses grands chefs-d’œuvre. Il reste une référence dans l’histoire du cinéma.
Film noir très bien ficelé qui nous montre les Etats Unis de la prohibition comme très peu de film l'on fait, c'est à dire à leur époque. Le film se veut authentique.
C’est extraordinaire, je ne pensais pas qu’un film de 1932 dont en plus on connais les grandes lignes de l’histoire avec le remake culte de Brian De Palma m’enthousiasmerait autant. Déjà je ne pensais pas que ce dernier s’en inspirait autant. Mise à part les origines de Tony voyou expulsé de cuba dans le remake tout est déjà dans le film de Hawks, mais de manière plus dense. Malgré son introduction qui demande au gouvernement d’agir contre la criminalité, Scarface montre à quelle point la réussite et l’argent à tout prix érigées en valeurs suprêmes font bon ménage avec le monde des gangsters. Pour le personnage de Tony le crime est un moyen comme un autre d’atteindre l’argent qui donne le pouvoir,le luxe mais aussi les femmes. Paul Muni dans le rôle titre s’installe au panthéon des plus grands gangster du cinéma. Pour un film de cette époque les scènes de poursuites sont bluffantes, l’ambiance film noir est extraordinaire et le film a le bon goût de ne jamais tomber dans le bien pensant. C’est un chef-d’œuvre absolu.
Un chef-d’œuvre monstrueux, j’en suis subjugué, aux spectateurs d’une époque de diamant qui fit coulé du sang, où tout n’était pas noir et blanc. Les gangsta de Chicago firent la loi pendant la prohibition, l’alcool enrichit les caisses noires, une corruption galopante ravage cette société. Un visage effrayant inspiré d’Al Capone blessé et ressorti défiguré après un rasage chez le barbier, s’abat sur la ville sa pègre, le jeu de mot d’une cruelle poésie cinématographique. Tony Camonte est l’original, Tony Montana est le remake, les gangsters « Scarface » finissent ainsi, traînant les cadavres mitraillés laissés au soin et firent coulés des larmes, un beau final, c’est l’autodestruction interposé.
Classique du film de gangsters des années 30, Scarface est un film qui a un peu vieilli par certains aspects (jeu des acteurs un peu daté, bande sonore où les bruits d’ambiances sont peu présents dans les séquences de dialogues …) mais qui reste malgré tout très intéressant à regarder pour sa vision du gangstérisme régnant à cette époque et par le talent d’Howard Hawks pour jouer avec la censure. En effet, le Code Hays, même s’il ne sera réellement mis en application que deux ans plus tard, est déjà plus ou moins rédigé et commence à faire sentir son poids. Le cinéaste arrive malgré cela à évoquer de multiples fusillades soit en les montrant véritablement soit (et c’est le plus intéressant) en les suggérant par différents moyensspoiler: (l’ombre chinoise tirant hors-champ dans la première séquence, le calendrier qui défile superposé sur un pistolet enchaînant les coups de feu, la mort de Gaffney illustré par les quilles tombant au bowling…) . Ainsi, malgré la légère touche comique apportée par le personnage du secrétaire de Camonte (un ancêtre des sidekicks comiques qui apparaîtront dans les années 80 et 90), Hawks réussit donc à montrer toute la dureté des gangsters (au point où la censure, ayant peur que le film renvoie une image positive de ce type de personnage, fit ajouter un texte d’introduction pour souligner la volonté du film d'être un signal d’alarme face à ce fléau et poussa la production à tourner une fin alternative qui ne fut finalement pas utilisée) avec une violence assez poussée pour l’époque (mais légère par rapport aux critères du XXIème siècle) et ose même suggérer une liaison incestueuse entre Tony et sa sœur (Hawks voyant ce film comme une adaptation de la vie des Borgia), évocation très culottée dans une Amérique de plus en plus pudibonde. Scarface est donc un classique du film de gangsters qu’il ne faut pas oublier malgré la célébrité du remake qu’en a tiré cinq décennies plus tard Brian De Palma.