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SUZY AND MEE
138 abonnés
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4,0
Publiée le 15 mars 2022
Je me suis crue irlandaise dès les premières images ! Que d'émotions procurées par cette famille qui ne sait pas si ça vaut le coup de quitter un quartier où l'on est cousin avec la moitié de celui-ci pour aller trouver plus loin une situation économique meilleure... mais où l'on n'est personne! Dilemme difficile que bon nombre d'entre nous ont un jour vécu... Les parents sont merveilleusement beaux et le gamin ferait fondre un vieil acariâtre russe avec ses dents qui débordent et ses questions sur les prénoms catholiques:)) Bravo Branagh!
Années 1970, début des émeutes anti catholiques dans un quartier de Belfast où pourtant les 2 communautés catholique et protestante vivent en parfaite harmonie. Ces événements sont vus via le regard d'un enfant et permet une légèreté, une gaité et des dialogues plein d'humour ! Le noir et blanc apporte une intensité sans tomber dans le drama. Les acteurs sont tous exceptionnels et la musique dd V Morisson est loin d'être démodée !!! Un goût d'inachevé subsiste toutefois. A voir néanmoins sans hésitation !
"Belfast" qui a obtenu 7 nominations au oscar cette année est un biopic dramatique qui émeut par moments. En effet le réalisateur Kenneth Branagh s'est librement inspirée de son enfance à Belfast dans les années 1960 pour en faire un film touchant, émouvant me rappelant parfois quelques souvenirs d'enfance, avec un casting 5 étoiles mention spéciale à Judi Dench et le jeune Jude Hill) avec en fil rouge la guerre civile qui a ravagé l'Irlande du Nord même si je m'attendais à mieux de ce film.
Il ne faut pas s'y tromper : Belfast n'est pas un film historique sur le conflit en Ulster et il ne faudrait surtout pas le juger sur cet aspect. Belfast, c'est une histoire d'amour. L'amour d'une famille et l'amour d'une ville. Belfast, c'est le déchirement : partir ou rester ? Belfast, c'est une formidable galerie de portraits, du génial Jude Hill dans le rôle du petit Buddy, Kenneth Branagh jeune, à la belle Caitrona Balfe en mère protectrice. C'est drôle, bien pensant, plein de sucre, certes, mais ça fait du bien quand le pâtissier est doué.
Belfast s’ouvre et se referme sur une collection de clips publicitaires soucieux de saisir la ville sous les angles les plus insolites qui soient – plans zénithaux, amples mouvements de drones, jeux de lumière… –, ce qui rend aussitôt sa démarche esthétique douteuse, impression qui n’aura de cesse de se confirmer une fois le récit en place. Car le long métrage est obsédé par la belle image au point de se méprendre sur l’art photographique : il ne s’agit plus ici de capturer des instants fugaces et mobiles mais de les recréer, pire d’organiser autour de tels figements un semblant de vie. Nous ressentons un malaise devant ce spectacle trafiqué qui peine à masquer l’artificialité de la reconstitution historique : il faut qu’un passant passe, affairé ou habillé en travailleur, dans l’espoir de conférer au quartier une animation à chaque plan forcée.
La transition, fort bien réalisée au demeurant, entre la ville d’aujourd’hui et celle d’hier se heurte à une suite d’images à la naïveté dégoulinante, jusqu’à la stylisation des émeutes qui ose même rejouer les codes du western. Kenneth Branagh ne dispose d’aucune distance critique ou artistique, il articule les unes à la suite des autres des scènes rapides qui ne laissent pas le temps aux personnages de s’incarner à l’écran, de revendiquer une quelconque épaisseur.
C’est que les personnages autant que le contexte politique intéressent moins le réalisateur que sa petite personne ; aussi le film est-il pétri d’orgueil et de prétention, à l’instar des références grossières aux précédentes œuvres du metteur en scène, de Thor (sur la couverture d’un comic book) aux deux opus minables adaptés des romans d’Agatha Christie (sur la couverture d’un livre) en passant par des citations de théâtre empruntées, on le suppose, à Shakespeare. Branagh se consacre cinéaste depuis l’enfance et légitime pertinence et puissance de son geste artistique… Qu’il est bien triste d’assister à ce tour de panzer d’un homme à ce point persuadé de son génie et qui, pourtant, a besoin d’un film-somme pour se le rappeler ! et nous le rappeler par la même occasion…
Alfonso Cuarón avait, en 2018, célébré Mexico et rendu hommage à son enfance dans le magnifique Roma ; Kenneth Branagh reprend la recette mais la fait à sa sauce, en résulte un mauvais film sur une ville qui n’est jamais regardée ni pour sa beauté intrinsèque ni pour celle des personnes qui se sont battues pour en préserver la dignité.
Le meilleur, dans ce film, c’est la photo. Le noir et blanc est très beau. On admire. Pour le reste, on navigue entre agacement et léger ennui. Agacement face aux afféteries de réalisation qui donnent à certaines séquences des allures de clip ou de pub, et face à l’alternance systématique de moments dramatiques et de moments feel-good à tous crins (appuyés par la musique omniprésente de Van Morrison). Le passage rapide d’une tonalité à l’autre fait qu’aucune émotion ne se déploie pleinement. Idem sur le plan thématique. On zappe. Le film semble se vouloir profond et léger tour à tour, mais n’est vraiment ni l’un ni l’autre. Sur le fond, la drôlerie et la tendresse revendiquées peinent à éclore, tandis que le conflit nord-irlandais demeure en toile de fond, sans éclairage particulièrement intéressant. Ce film, tout pétri des souvenirs personnels de son réalisateur, Kenneth Branagh, est manifestement plein de bonnes intentions, mais il laisse au final une impression assez anecdotique, avec un côté surfait et surjoué (le gamin tenant le rôle principal minaude à fond).
Kenneth Branagh signe son Roma (Alfonso Cuaron) personnel derrière les monticules de briques et les barricades de Belfast en pleine guerre de religions dans ses quartiers prolos (protestants contre catholiques). Une violente répression que l'on découvre complètement avec le regard de ce petit garçon innocent, souvent pris dans le feu de l'action sans même comprendre le concept des différences religieuses. Branagh est décidément un bon conteur, car l'on suit son récit (et son jeune héros) avec intérêt, on veut savoir si ce triste constat d'intolérance sur fond de misère sociale va finir par avoir la peau de ce garçon et de ses deux adorables grands-parents (on a adoré leurs scènes communes remplies de poésie et de tendresse, surtout quand le papy dit des bêtises à son petit-fils...). Malheureusement, avec ses airs de Roma (le noir et blanc, le titre en jaune, l'hommage aux prolos d'une ville en particulier, les rivalités culturelles,...) qui nous font sentir comme un air de déjà-vu (alors que l'intrigue n'a rien à voir), et la mise en scène qui manque d'émotions (mise à part l'ouverture réussie), ce Belfast est passé comme un courant d'air. Loin d'être raté, très intéressant dans son histoire, plutôt bien interprété (on a vraiment aimé les partages entre le petit-fils et les grands-parents), avec une musique originale (Down to Joy) bien sympathique et une ouverture qui nous avait agréablement surpris, mais manquant juste d'audace sur les sentiments et d'une scène marquante qui se serait démarquée du reste de la mise en scène très propre (un peu trop propre). On se sent bien sévère avec Branagh qui nous livre une œuvre soignée et sincère, mais on l'aime trop pour ne pas savoir qu'il peut aller bien plus loin. Bien qu'on en attendait nettement plus, une œuvre définitivement intime.
Né en Décembre 1960 à Belfast, Kenneth Branagh réalise ici une oeuvre autobiographique inspirée de sa jeunesse dans cette ville d'Irlande du Nord troublée, à cette époque, par de nombreux heurts politico-religieux. Nous allons donc suivre la vie de quartier mouvementée d'un gamin de 9 ans grandissant au sein d'une famille de protestants d'Ulster. Autant j'ai trouvé visuellement la réalisation soignée et plutôt immersive (le choix assumé du noir et blanc est intéressant), autant j'ai moins aimé le rythme assez lent et bavard, je n'ai pas ressenti toute la force et l'intensité de la vie des belfastois à ce moment là de leur histoire. Et c'est dommage, car le film alterne des moments légers et d'autres plus durs, mais de façon finalement maladroite et sans grande accroche émotionnelle. Elégant, mais assoupissant en fin de compte. Site CINEMADOURG.free.fr
Comme dans le beau Hope et glory, Kenneth Branagh nous propose ici un film nostalgique sur son enfance, entre moments magiques liés à l'enfance et tragédie historique (ici les conflits entre protestants et catholiques en 1969 à Belfast).
Mais le réalisateur nord irlandais est bien loin d'avoir le talent de John Boorman. Ici, la nostalgie n'est pas touchante, elle est lourdingue et sirupeuse. Le contraste entre les regards de l'enfance et la violence des adultes n'est pas génératrice de poésie, mais elle donne lieu à un mille-feuille indigeste qui juxtapose les thèmes sans les unifier.
Tout est mauvais, ou presque, dans ce film : le clip d'ouverture sur l'actuel Belfast est un monstre de laideur, l'utilisation du noir et blanc (et de la couleur pour les fictions) d'un mauvais goût absolu, les décors et la photographie sont laids et factices, la direction du jeune acteur approximative.
Seul point positif que j'ai vu dans le film, c'est la prestation des deux grands-parents (joués par Judi Dench et Ciaran Hinds, le formidable César de la série Rome), délicieux tous les deux.
Beaucoup de concepts sonnent faux : musiques aseptisées sur scènes de violence reconstituées, couleurs appuyées au cinéma et au théâtre pour évoquer l'émerveillement candide des regards des gamins, rues et barricades trop clean en carton pâte, carte postale touristique contemporaine en couleurs de Belfast (bassin de carénage du Titanic), gamin blondinet yeux écarquillés, frère inexistant, père un peu niais, ciel nuageux cent fois filmé,... Ce qui manque : de l'émotion, de l'émotion et de l'émotion!
Quel joli film... Un film à la hauteur d'un enfant. Un récit décousu et puéril. Regarder des événements historiques par le regard d'un enfant est nécessairement réducteur. C'est de l'histoire en version rase-moquette, incomplète, partielle, subjective et superficielle. Mais cela peut provoquer parfois des étincelles de génie ( j'ai particulièrement en mémoire le mémorable "Tambour" de Volker Schlöndorff ). Ici, Kenneth Branagh a des ambitions plus modestes. Il ne fait pas mystère qu'il est allé chercher dans ses souvenirs personnels, quand il avait neuf ans. Sa vision de Belfast est réduite à sa rue; les tensions communautaires entre protestants et catholiques sont violentes, mais constituent juste un décor; l'enfant lui ne regarde que la jolie petite blonde de sa classe, et les événements de Belfast qu'il mate de ses deux billes écarquillées, l'inquiètent d'abord car il voit que cela angoisse ses deux parents. Le film est donc avant tout une chronique familiale intimiste, avec deux parents magnifiquement beaux ( notamment la belle Caitriona échappée d'Outlander en mère attentive ), logiquement magnifiés dans les yeux de leur petit garçon, et deux grands-parents qui montrent une grande tendresse l'un pour l'autre, ainsi que pour leur tribu. Il n'y a rien de très original dans ce récit empreint de nostalgie. Mais tout y est juste, du fait d'acteurs parfaitement à l'unisson dans leur rôle ( ils sont, au passage, tous Irlandais ). Le père, en homme responsable qui résiste à l'appel des extrémistes, la mère en colère contre son époux impécunieux, tout en le couvrant d'un regard plein de tendresse ( formidable scène de la danse très sensuelle entre les deux époux ). Le grand-père philosophe qui accompagne les premiers pas amoureux de son petit fils. La grand-mère qui sourit dans son coin, ironique et bienveillante. C'est sûr que l'explosion de violence entre les deux communautés religieuses aurait pu donner à voir des événements plus denses, plus tragiques... Si c'était l'attente de nombreux spectateurs, ce n'est pas l'histoire de Kenneth. Il voulait raconter dans quelles circonstances lui le natif de Belfast, a atterri avec sa famille dans une Angleterre pourtant peu estimée. Il veut rendre hommage à ses parents d'avoir bravé leur régionalisme très prégnant pour mettre à l'abri leurs deux fils. Plus qu'un récit historique, "Belfast" est un film respectueux d'un fils pour ses deux géniteurs. Rien que cela mérite beaucoup de bienveillance. 4 étoiles...
Kenneth Branagh dépeint de manière semi-autobiographique l'éveil d'un enfant qui grandit à Belfast en 1969, en pleins "troubles" entre protestants et catholiques. Une démarche qui n'est pas vraiment originale. Outre le "Hope and Glory" de John Boorman où l'on suivait un enfant dans un Londres en guerre, on a eu ces dernières années "Jojo Rabbit" (la chute de l'Allemagne nazie vue d'un enfant) ou encore "Roma", en noir et blanc également (peinture du Mexique de l'enfance d'Alfonso Cuaron). Néanmoins, "Belfast" a le mérite d'être sincère dans son propos, et de traiter un sujet délicat. Mais surtout, c'est un film qui, contrairement à ce que son noir & blanc pouvait laisser penser, n'a rien de sinistre. On y retrouve beaucoup d'humour innocent au milieu d'événements tragiques ou de querelles religieuses sérieuses. Cela en grande partie grâce au talent d'un dynamique Jude Hill, et à son association avec ses grand-parents (Judi Dench et Cirian Hinds). Comme les films précédemment cités, le scénario est développé du point de vue du garçon, les éléments les plus "adultes" du scénario seront donc volontairement peu creusés. Certains resteront sur leur faim, toutefois le film a le mérite de se focaliser sur la manière dont un enfant peut appréhender tout ceci, en particulier le fait que l'attache à ses amis et son quartier reste plus importante que le souci très adulte de la sécurité. On y verra aussi quelques clins d'oeils amusant au cinéma de l'époque (qui a du fortement touché Branagh ?)... ainsi qu'une rapide référence au "Thor" que pondra le réalisateur en 2011... Sur la forme, le noir et blanc n'a rien d'un auteurisme gratuit. Il permet réellement de souligner les expressions des acteurs devant un décors très sobre. Ou de mettre en exergue les clins d'oeil précédemment cités. Et la mise en scène est globalement soignée, montrant qu'après quelques errements chez Disney et/ou Marvel, Branagh est toujours capable d'aborder sobrement et intelligemment des sujet sérieux.
Mais quel ennui ! Impossible de rentrer dans ce film, où rien ne va. Le noir et blanc est pompeux et n'apporte rien. La mise en scène est d'une lourdeur : les angles de caméra surjoués, les gros plans toujours trop serrés, les cadrages téléphonés ... Et une succession inutile d'images de films (on fait encore ça, de filmer une télé qui passe un film ???) et de musiques appuyées (le saxo faussement cool, et même "Everlasting love" !!!). On ne comprend pas grand chose de la vie de ces personnages, dont on ignore tout de leur histoire (est-ce un problème de montage ? de scènes coupées ?). Du cinéma ampoulé et prétentieux, à l'image du générique de fin, où le titre du film apparaît en gros 2 fois (après être apparu au début, bien entendu). Très pénible à regarder.
Malgré les bons acteurs, les moyens misven oeuvre, le film ne décolle pas de son enfermement scénariste. Vouloir aborder ce sujet grave avec de la distance romanesque n'est pas simple et cela peut vite dériver dans la facilité. C'est le cas, dans une scène too much où les protagonistes se retrouvent nez à nez, dans une rue de Belfast, comme 2 cowboys dans une rue d'une ville du farwest américain. Scène métaphorique ? Peut-être ? En tout cas scène qui sonne faux. Dommage