Mon compte
    Mulholland Drive
    Note moyenne
    3,9
    25722 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Mulholland Drive ?

    1 112 critiques spectateurs

    5
    544 critiques
    4
    207 critiques
    3
    87 critiques
    2
    91 critiques
    1
    89 critiques
    0
    94 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    cris11
    cris11

    56 abonnés 970 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 janvier 2013
    Mulholland drive est un film bien particulier. Je peux facilement comprendre la plupart des gens qui n'aiment pas ce film parce qu'ils estiment que c'est de la masturbation intellectuelle. Moi même, je n'aime pas vraiment le genre de film où de nombreux éléments sont sujets à interprétation (2001, l'odyssée de l'espace, Holly motors... par exemples). Mais concernant ce film, j'ai été totalement hypnotisé et envahit par cette ambiance, ces scènes particulièrement esthétique grâce à une superbe photographie, les différentes musiques du film et tout le mystère planant tout au long du film. Les actrices sont également parfaites dans leurs rôles. Après le premier visionnage, j'ai compris le gros de l'histoire mais de nombreux détails m’échappaient et des questions restaient sans réponse. Il existe un documentaire fait par un professionnel du cinéma qui tente d'expliquer toute l'intrigue autour de ce film, et qui s'appelle "retour à mulholand drive". Ce dernier est particulièrement bien fait et ceux qui sont frustrés de n'avoir rien compris à ce film seront peut être soulagés. Après cela, je l'ai revisionné une seconde fois et je mes suis rendu compte du nombre très importants d'indices et de clés permettant de comprendre l'histoire. Ce film fait partie de ce genre de films où à chaque visionnage, on découvre un nouvel élément qui nous avait échappé lors d'un visionnage précédent. Après, ce genre de film est aussi de ceux qui font réfléchir le spectateur qui va se faire lui-même sa propre interprétation des choses. Encore une fois, ça plait ou ça ne plait pas. Sur ce coup-là, moi ça m'a plu.
    Nicolas L.
    Nicolas L.

    90 abonnés 1 751 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 février 2018
    Alors là... La claque !! Deuxième vision et redecouverte du chef d'oeuvre de David Lynch. Je me permet pour l'occasion de plagier mon petit frère qui après lui avoir textoté mon enthousiasme sur le film m'a répondu : "C'est un peu une mise en abime, une réflexion esthétique sur le cinéma lui-même, c'est pas un hasard si ça se passe à Hollywood. C'est le film qui illustre le mieux la phrase de Bazin : le cinéma substitue à notre regard un monde qui s'accorde à nos désirs. Car c'est l'histoire d'une femme qui substitut, le temps d'un rêve (le temps d'un film ? )sa vie de merde à une vie fantasmée". Tout est dit !
    septembergirl
    septembergirl

    607 abonnés 1 069 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 31 janvier 2014
    Un film de David Lynch, énigmatique, au scénario captivant, qui dévoile seulement en phase finale l'essence de son intrigue et qui prend le soin de laisser de côté de nombreux éléments d'incompréhension, permettant à chacun de faire sa propre interprétation. Une somptueuse torture pour l'esprit !
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    400 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 mars 2014
    Certainement le meilleur film de David Lynch avec "Eraserhead", son long métrage le plus complet dans le traitement des thèmes abordés, le rêve, le dédoublement, la mise en abîmes et l'adultère. L'histoire, une femme (Laura Harring) est victime d'un accident sur une route perdue dans les hauteurs d'Hollywood, elle trouve refuge dans un appartement. Betty (Naomi Watts), elle, débarque émerveillée dans la cité des anges pour y passer une audition dans l'espoir de percer au cinéma. Le fameux appartement s'avère être celui de Betty, les deux femmes se lient d'amitié; en attendant de remonter la piste de l'accident, amnésique, cette inconnue prend temporairement le prénom de Rita. Dans le même temps, Adam (Justin Theroux) réalisateur en vogue, se retrouve contraint au chantage à recruter une actrice mystérieuse du nom de Camilla Rhodes. Diane fait forte impression à son audition et est invitée au casting du film de Adam, mais elle finie par prendre la fuite pour retrouver Rita. Les deux femmes deviennent amantes, mais au milieu de la nuit Rita se réveille avec une pulsion étrange, la découverte d'une mystérieuse boîte bleue dans son sac à main va alors bouleverser toute logique. Le film se divise clairement en deux parties, celle du rêve idéalisé du personnage de Naomi Watts et celle du réveil, amorcé par l'ouverture de la boîte bleue. La première partie laisse par intermittence place au mystère, comme cette scène extrêmement immersive du coffee-shop et de la première allusion au rêve éveillé et à la paranoïa. La vieille femme en noir venant frapper à la porte de l'appartement est annonciatrice de danger (comme l'homme mystérieux dans "Lost Highway" ou la voisine étrange dans "Inland Empire"), cela nous tient en haleine, ce qui rend le mystère encore plus captivant. Forcément la mise en scène est absolument fabuleuse et surréaliste (à l'image de la scène du café) et on a la parfaite illustration de la mise en abîmes lors de l'audition de Betty, des acteurs jouant des acteurs. A noter le petit clin d'œil 50's lors du cast de Adam, toujours ce côté rétro qui fait le charme de l'univers si particulier de Lynch. Le passage du théâtre Silencio est le point culminant de "Mulholland Drive", où tout n'est qu'illusion, la découverte de la boîte bleue dans la foulée va précipiter le retour à la réalité. On prend conscience du dédoublement entre les deux femmes, accentué par la perruque blonde de Rita, une fois la boîte ouverte la deuxième partie commence ... Les rôles s'en retrouvent inversés Betty/Diane n'est autre qu'une actrice ratée dans l'ombre de son ex-amante Rita/Camilla, tout les morceaux se recollent plus ou moins de manière cohérente, Lynch laissant un peu de place à l'interprétation du spectateur. Le thème de l'adultère devient omniprésent laissant le personnage de Watts dans la détresse la plus profonde, elle finira par se suicider sous la pression des démons de ses rêves de gloire, renvoyant à la découverte macabre du cadavre dans un appartement dans la première partie du film. Cette histoire est un tableau cruel et souvent idéalisé du destin hollywoodien, fait de fantasme et de désillusion. Le clochard à la boîte bleu, s'apparentant comme un Deus Ex Machina vient conclure le film, un dernier "Silencio" résonne comme un ultime soupir. Fin. Que faire d'autre que de crier au génie ? ... "Mulholland Drive" est un film juste exceptionnel, un très grand chef d'œuvre du cinéma, envoûtant, passionnel et inoubliable.
    titusdu59
    titusdu59

    75 abonnés 696 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 22 août 2011
    Comment décrire la déception que j'ai ressentie devant "Mulholland Drive"... Oui, je m'attendais à un film tarabiscoté, à la limite de l'incompréhensible au moment de sa découverte et là j'ai été servi, aucun doute là-dessus. Mais au-delà du mystère, je m'attendais surtout, ou plutôt espérais, être fasciné, envouté. Et absolument pas, je n'ai rien ressenti, rien vécu d'extraordinaire, si ce n'est l'affreux sentiment d'être passé à côté de ce film tant adulé. Et pourtant, quand bien même je m'y force, je ne peux supporter a posteriori ce spectacle bizarre et glauque, à prendre, hélas, dans le sens tape à l’œil du terme. De l'esbrouffe? Oui, c'est bien ça que j'ai vu, un film qui s'affranchit volontairement des codes ordinaires pour faire genre, alors qu'il n'y a pas grand chose derrière, si ce n'est de la prétention. Car oui, David Lynch, derrière son siège en cuir, à tirer les ficelles de ce grand n'importe quoi morbide, m'a semblé se complaire à hypnotiser, manipuler... Et je déteste cela, car j'ai eu l'impression qu'on me prenait de haut. On me dira peut-être que je n'ai pas compris le film, ses enjeux: je le dis de suite, j'ai réussi tant bien que mal, et seulement par curiosité, non par emballement, à reconstruire une logique narrative en imbriquant les rêves et les flash-backs les uns dans les autres... Mais encore une fois je n'ai rien perçu, derrière ce gloubi-boulga à l'apparence foutraque, de profond, de bouleversant, de philosophique, de sensationnel. Les analystes les plus brillants me tomberont dessus. Je suis peut-être moins intelligent, moins clairvoyant, mais pas moins sensible. Et si j'ai détesté "Mulholland Drive", c'est parce que cet ensemble déstructuré abusif m'a écœuré, horripilé, écrasé. Naomi Watts est peut-être sublime, et tous les acteurs sont crédibles à vrai dire, mais ça ne suffit pas à transcender un film, et un spectateur. Mais au milieu de tous ces fans, ces adorateurs, je me considère bel et bien comme une imposture, bien plus en tout cas que David Lynch. Et pourtant mon avis est tout à fait légitime.
    titiro
    titiro

    55 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 février 2012
    Qu'il est parfois difficile de trouver les mots pour exprimer ce que l'on ressent vraiment, pour dire ce que l'on pense vraiment. Pour "Mulholland Drive", c'est mon cas. J'en reste sans voix. L'un des mots qui me vient à l'esprit est: admiration.
    David Lynch fait incontestablement partie des meilleurs cinéastes au monde, de tous les temps. Sa façon de faire est unique. La maîtrise de l'univers qu'il crée est telle que la seule chose à faire est rester assis et admirer. Les 2h25 (environ) de son œuvre sont parfaitement bien utilisée, le temps défile sans que l'on ne s'en rende compte. Il n'y a que David Lynch pour faire ce genre de film.
    "Mulholland Drive" est extraordinaire. On atteint des sommets de perfection. C'est du grand art. L'histoire, la réalisation, la mise en scène, les actrices, la musique... Tout est à couper le souffle. C'est du David Lynch dans toute sa splendeur.
    Le revoir plusieurs fois ne fait qu'amplifier le plaisir à chaque fois. Toutes les subtilités de cette énigme apparaissent les unes après les autres, tous les petits détails qui ont leur importance se font jour, pour notre plus grand bonheur.
    Tout commence avec cette première image, celle en vue subjective d'une personne haletante se dirigeant un oreiller... Un si petit détail qui a pourtant une importance colossale quant à la suite des événements... La première fois que je l'ai vu évidemment, je n'y ai pas fait attention.
    Suit à cela un générique empreint de mystère, avec une musique envoûtante, absolument sublime, et c'est un doux euphémisme. Cette musique reviendra avec récurrence, nous subjuguant toujours plus.
    La suite ne faiblira jamais, au contraire. La cohérence du film est époustouflante. Le scénario est fabuleusement bien écrit. Naomi Watts et Laura Elena Harring forment un couple magnifique. Et David Lynch nous étonne encore avec ses prouesses de metteur en scène.
    Il faut bien avouer que lorsqu'on comprend tout dans un film de la sorte de David Lynch, et qu'on a le bonheur de le revoir, on atteint un nirvana inimaginable.
    David Lynch est unique. Il réussit à nouveau un coup de maître. C'est du très très grand cinéma.
    Benjamin A
    Benjamin A

    717 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 janvier 2017
    Errant sur la route de Mulholland Drive après un accident de voiture qui la rend amnésique, une femme (que l'on appellera Rita par la suite) se réfugie dans la première maison qu'elle trouve, bientôt habité par Betty une apprentie comédienne. Cette dernière, intrigué va apprendre à la connaitre, se rapprocher d'elle et va l'aider à retrouver son passé avec comme point de départs, des liasses de billets et une clé bleue se trouvant dans le sac de Rita. Selon David Lynch, "Il s'agit du rêve de Hollywood, d'une relation entre deux filles différentes et d'un polar, avec des virages intéressants." En effet, on peut y voir énormément d'interprétations et choses, tant "Mulholland Drive" parait riche. Que ce soit au niveau de cette captivante enquête pour retrouver le passé de Rita, la relation entre les deux protagonistes ou encore sa critique d'Hollywood et pendant 2h20, chaque scènes est propice à différente interprétations, on se demande si on est dans un rêve, la réalité et notamment dans la seconde partie du film. L'essentiel, la vrai réussite de "Mulholland Drive" c'est la brillante et géniale mise en scène de Lynch, l'atmosphère et les émotions que l'on ressent. Lynch rend son film fascinant, envoutant, effrayant, viscéral, magnifique, rêveur, intime, cauchemardesque, sensuel ou encore intense, on passe par tous les sentiments et "Mulholland Drive" est prenant captivant de bout en bout. Le savoir faire de Lynch se résume aussi dans sa maitrise technique, ses mouvements de caméra, travelling, ses plans ou ses cadrages, tout est maitrisé par une main de maitres, il est au sommet de son art. Il multiplie les références, au cinéma notamment Grace Kelly, Rita Hayworth (dont l’héroïne prendra le prénom après avoir vu l'affiche de "Gilda"), il a le sens du détail et ca se remarque à chaque scènes et images. L'atmosphère est sublimé une bande originale envoutante collant parfaitement au récit. Naomi Watts et Laura Harring sont extraordinaire. Bien plus qu'un film, c'est une véritable expérience cinématographique que nous propose David Lynch, qui ne laisse pas indifférent tant on passe par multiples sentiments. Un seul mot nous revient finalement, "Silencio"...
    Julien D
    Julien D

    1 211 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 mai 2013
    L’envoutement hypnotique que Mullholland Drive procure à son public est le fruit d’un travail pernicieux de la part de David Lynch qui parvient, à l’aide d’une mise en scène faite de couleurs résplensissantes et d’un montage plein de surprises, à mettre en place un univers visuel captivant. La folie de cette ville qu’est Hollywood est finalement le personnage central de ce scénario labyrinthique que l’on peut, au grès, considéré comme une immuable bizarrerie nonsensique ou un étalage de métaphores habiles, tant dans les objets que dans les personnages, de cette démence omniprésente. Le rapport fusionnel entre Naomi Watts et Laura Elena Harring est tant la source d’une intrigue floue, seul véritable fil narratif de l’ensemble du film, que d’une sensualité irrésistible qui ajoute à l'esthétique vertigineuse du long-métrage un charme inoubliable. La dernière demi-heure littéralement fantasmatique renvoie avec plaisir aux fantaisies surréalistes propres aux meilleurs films du réalisateur.
    Gabith_Whyborn
    Gabith_Whyborn

    39 abonnés 842 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 8 septembre 2014
    Je m'attendais a un chef d'oeuvre de la part de Lynch mais au final c'est un film horriblement ennuyeux et totalement incompréhensible. C'est un bordel sans nom, je ne m'étais pas aussi énervé devant un film depuis longtemps. Je pense qu'il faut être sous substance pour l'apprécier...
    Attigus R. Rosh
    Attigus R. Rosh

    201 abonnés 2 519 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 mars 2017
    Mulholland Drive est un très beau de David Lynch, bien que totalement incompréhensible.
    L'histoire est très belle, mêlant à la fois le réel et l'onirique. Il y a de très belles scènes et de beaux décors : le théâtre, Mulholland Drive …. Le récit est passionnant, l'intrigue nous accroche. spoiler: La révélation finale est très bien trouvée, très intelligente et complètement inattendue. Par contre, la fin est incompréhensible, il a fallu que je me renseigne de mon côté pour la comprendre et même après renseignement, je reste sceptique. Elle laisse beaucoup de réponses sans réponse (Comment se fait-il que certaines personnes, comme la personne vivant dans la même résidence que Betty ne reconnaisse aucun des deux personnages principaux ? Comment expliquer la situation initiale et notamment la nouvelle maison de Betty ?).

    Les actrices jouent très bien. Naomi Watts et Laura Harring incarnent avec brio des rôles à facettes multiples.
    Film très intéressant.
    Kiwi98
    Kiwi98

    266 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 janvier 2015
    À l'occasion de ma centième critique et de mon premier anniversaire sur SensCritique je tenait à me confier sur ce film qui me hante, qui vit en moi, auquel je pense à chaque instant, plus qu'un film, une obsession, plus qu'une obsession, un désir, le désir de connaitre ce film, de le comprendre, de déjouer le piège, le jeu qu'il nous impose, un jeu complexe, dans les tréfonds de l'âme humaine, halluciné et hallucinant, une peinture aérienne et ultra contemplative, un jeu qui porte le nom d'une route sinueuse, dominant la cité des rêves, de la richesse, de la corruption et des anges.

    Conçu au départ pour être un pilote d'une nouvelle série faisant suite à "Twin Peaks", le résultat final qu'un certain David Lynch offre aux producteurs leur déplaisent fortement, Lynch l'aura lui même désapprouvé, cadrant des excréments de chiens, et trainant son film en longueur, trop complexe, trop déroutant, de plus que le cinéaste est souvent en conflit artistique avec ABC qui avait commandé ce pilote à sept millions de dollars. Lynch trimballe donc une oeuvre morte née, mais vient le miracle, un miracle qui porte le nom de Studio Canal qui réussit à convaincre le cinéaste de porter son pilote en film, le projet change radicalement de route, Lynch repart en tournage avec la même équipe, réécrit complètement son oeuvre. Le résultat lui vaut d'être récompensé par le prix de la mise en scène à Cannes, "Mulholland Drive" jaillit du rêve de son auteur en 2001 et se voit perçu comme le meilleur film des années 2000 par un grand nombre de critique. Mais malheureusement le résultat reste subjectif, personne ne peut nous souffler quel film est le meilleur des années 2000, mais dans toute sa subjectivité, "Mulholland Drive" reste une oeuvre d'exception qui est entrée dans la légende. Le film qui ne croisera pas un immense succès en salle par rapport à son engouement, mais cela ne fait rien, le box office ne définit pas le cinéma, mais la qualité de l'oeuvre peut le faire. "Mulholland Drive" fait aujourd'hui partie des grandes références du cinéma, un classique dont il faut se souvenir et qu'il faut conserver.

    Mais qu'est ce que "Mulholland Drive" ? Le film a cette particularité de ne pas avoir pris une ride, aujourd'hui encore, plus de dix ans après sa sortie il fascine encore, continu à obséder, à laisser une empreinte indélébile, grâce à son mystère, son atmosphère. Sur une route obscure, la caméra suit une voiture sous le thème de Angelo Badalamenti, l'ombre plane, la mystère devient ambiant et ne nous quittera plus, quand d'un seul coup la voiture est violemment percutée et part dans le ravin. En sort une femme, une brune aux formes faisant penser à une Anita Ekberg, à la recherche d'un lieu, ne sachant définir ou elle se trouve, craintive même. Elle réussit à s'introduire dans un petit pavillon quand le jour se lève, totalement amnésique, elle rencontre une locataire, Betty, la blonde songeuse, par peur la brune lui dit qu'elle s'appelle Rita avant de se plier et lui avouer qu'elle ne sait pas qui elle est. Betty encouragée par le mystère, va vouloir aider à brune à connaitre son identité. En parallèle, le réalisateur Adam à l'allure avant gardiste, se voit tout perdre, son film, sa femme, sa maison, sa vie, tout ça avant de rencontrer un étrange cowboys. Et pendant ce temps un tueur à gage à la gesticulation minable demande à une jeune fille si elle n'a pas vu une femme brune dans la rue.

    Avant "Mulholland Drive" David Lynch était un auteur réputé, depuis la sortie de son oeuvre majeure il est l'incarnation de l'insolite cinématographique et du cinéma anti-conformiste. Regarder "Mulholland Drive" pour profiter de son atmosphère est une expérience envoutante, saisie par une atmosphère sombre, viscérale, mélancolique, glauque, mystique, intime et dense, mais du calme ! Tout en faisant abstraction du jugement intellectuel le cinéma est avant tout un refuge de mystère et de sensation, Lynch est probablement l'un de ses protagonistes qui l'a le mieux comprit. Rapidement on s'abandonne dans sa cité des rêves, comme hypnotisé par une atmosphère rêveuse, féminine, et de putréfaction dont il en fait le thème principal, le pourrissement est physique et psychologique symbolisé grâce au monstre noir derrière un fast food, représentation de la culpabilité pour la blonde, la culpabilité la poussant au suicide, son corps qui s'évanouit dans un lit, loin de cette réalité catastrophique ou son rêve à été volé, celui d'être une star, elle est une actrice de second plan qui dépend de celle qui est devenue sa pire ennemie : la brune qu'elle fera tuer avant de se réfugier dans un rêve ou tout va bien, le fantasme d'une réalité parallèle ou elle semble assister impuissante aux événements, une réalité parallèle ou s'incruste des éléments du réel, le cube, la clé, le téléphone sous un abat jour rouge annonçant que le meurtre a échoué. Au sommet de l'élégance et du suspens Lynch nous entraine dans cette intrigue à la foi ludique et vertigineuse, incrusté par des références allant de "Gilda" à "Vertigo" mais on ressent que sa principale inspiration reste "Persona" de Igmar Bergman tant au niveau de la mise en scène que de la narration. Il met en scène l'amour comme rarement vue, "I'm in love with you", une onde de choc sublime, les deux créatures se révèlent leur attachement sexuel, puis le film détruit tout ce qu'il a construit, et cela avec une élégance sidérante … mais "Silencio", le rêve est alimenté par la réalité, comme le film en général, comme si ce que voulait dire Lynch, c'est que le cinéma est un rêve, il n'y a rien de réel dans cet art subjectif. "Mulholland Drive" n'est qu'un film normal, noir avec des écarts purement burlesques bienvenus, comme disait Shakespeare "meilleure est une oeuvre si elle arrive à transmettre des émotions radicalement opposées", David Lynch à prit ces paroles à la lettre, "Mulholland Drive" est parfois à la limite de la comédie (la scène du tueur à gage ou ce dernier se retrouve de part sa bêtise obligé à tuer trois personnes), il fait intervenir le rire dans le propos le plus tragique qui soit mais le rire ne prend jamais le dessus sur le drame pour le rendre d'avantage sublime et faisant disparaitre les longueurs qu'il aurait pu subir.

    Culpabilité, rêve, subconscient, désir, solitude, mort. "Mulholland Drive" survole tout avec un panache allégorique absolument sidérant, comme une brise, puis comme un cyclone qui ravage et prend aux tripes, on est émerveillé, intrigué, excité et meme amusé, là on peut déceler le tour de magie que Lynch à employé, son idée est infinie, elle nargue les codes du cinéma pour en repousser les limites, arrivant à faire l'alchimie entre une magnifique histoire d'amour et un puzzle ultra ludique et unique qui dispose de plusieurs clés qui peuvent le résoudre de multiple façon, l'identité du dormeur est en effet inconnue, peut être est ce une histoire totalement réelle coupée par des passages rêvés, les plus observateur remarquerons que chaque scène qui n'a à priori rien à voir avec l'histoire (la conversation dans le Winkies, le tueur à gage, l'arrivée de Betty à Los Angeles) intervient dès que Rita s'endort, peut être sont elles également ses rêves, ce qui rendrait la chose d'avantage complexe. Mais "Mulholland Drive", malgré sa forme déroutante, arrive à garder cette atmosphère romantique, une puissance mélancolique digne d'un grand mélodrame s'installe alors, renforcée par la musique composée par Angelo Badalamenti qui comme la voiture dans l'introduction prend des virages serrés dans l'obscurité, la composition variant ainsi en fonction du contexte de la scène, noire, presque mystique, insoutenable, pour passer au burlesque, puis à l'euphorie, la beauté dans son absolue, le romanesque et même le merveilleux à l'état pur. Badalamenti qui ne se prive pas de camper le rôle d'un mafieux exigeant en terme d'expresso (quand on sait que Lynch est un très grand fan de café, la séquence prête tout de même au rire) dans la scène ou Adam, le réalisateur, se voit reprendre son film, car "Mulholland Drive", dans tous ces jeux de rôle, exerce également une critique de Hollywood plutôt vive, en faisant le sens même du cauchemar que va vivre Betty dans la réalité, Hollywood qui va transformer sa vie en une décente aux enfers, dans cette thématique de rêve brisé on se rapproche quelque peut de "Boulevard du Crépuscule" de Billy Wilder que Lynch cite fréquemment comme une référence. Le film sonne comme une critique de tout ce qui porte atteinte à la création artistique, tromperie, manipulation, mauvais prétexte, assumant également un coté nostalgique ou il rend hommage au cinéma 'conventionnel' qui aura fait du paradis du rêve ce qu'il est.

    Puis vient ce final, ultime apogée mélancolique, la beauté du monde qui s'illustre dans deux fantômes, blonds tous les deux, heureux, contemplant la raison de leur mort : un rêve, le rêve de conquérir la cité des anges qui les aura réduit à néant. Puis vient le théâtre des pleures, celui ou les deux femmes sont allés et ont été bouleversées par une femme qui chantait du playback dans une valse émotionnelle, pour ce final il est vide, et une femme aux cheveux cyan, droite évoque ces paroles "silencio", hommage à Jean Luc Godard ou impact totale sur l'intrigue ? On ne saura peut être jamais.

    ...Un des visages du cinéma.
    Fantasy54
    Fantasy54

    1 abonné 18 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 août 2013
    J'avoue n'avoir rien compris au film lors de mon 1er visionnage et pas beaucoup plus au 2nd ! Mais énormément de choses m'intriguer dans ce film et me donnais envie de le regarder encore...encore...! Tout d'abord cette histoire et quelle histoire ! Il y a plein d'éléments des plus minuscieux à comprendre mais qui apportent énormément et qui nous dévoile petit à petit toute la réfléxion de David Lynch. Les images filmés d'une beauté à couper le souffle ! Les acteurs et surtout actrices du film. Il y a même de la peur et d'ailleurs le scénario est très sombre. Mais le mot qui met sorti de la bouche le plus de fois lors du 1er visionnage fut : "c'est extrêmement BIZARRE!".Il n'y a cas écouter la BO du film qui est somptueuse (elle me donne des frissons!) mais extrêmement BIZARRE. Bref j'ai revue le film des millions de fois et je n'ai toujours pas tout compris mais c'est ça le plus intéressant ! Un chef d'oeuvre ou la réflexion du spectateur règne comme la stupéfaction...! ;)
    seblecaribou
    seblecaribou

    39 abonnés 585 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 23 mars 2008
    Et voila j'ai choisi mon camp, celui des detracteurs...j'admet n'avoir ni compris ni adhèré à cette folie que propose l'ovni cinématographique Mulholland Drive. J'assume. Pour moi le film n'est que discours sans but et sans intéret, errement scénaristique et jeu d'acteur (ou plus précisément d'actrice) incipide.
    Eselce
    Eselce

    1 418 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 1 janvier 2008
    On aime ou on n'aime pas. Je l'ai vu une deuxième fois (J'avais oublié que je l'avais vu il y a 3 ou 4 ans). Je crois que je n'ai jamais aimé. Si au bout de 3 ou 4 ans, je mets 30 minutes à me dire : Ca me dit quelque chose, je l'ai p-e déjà vu... C'est inquiétant. Le film est confu et je dois faire partie des esprits tordus qui n'ont pas l'esprit à tordre. Enfin... 4 étoiles de presse quand même. On a VRAIMENT des avis qui diffèrent du point de vue des films !
    Loskof
    Loskof

    391 abonnés 688 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 janvier 2015
    C'était mon premier Lynch et maintenant j'ai envie de voir toute sa filmo, te surtout de revoir ce pu**** de film ! Mulholland Drive c'est une vraie expérience, un truc qui chamboule le cerveau, qui perturbe et qui obsède pendant des jours après son visionnage. C'est impossible de résumer l'histoire. En théorie on suit l'enquête des deux actrices principales (Naomi Watts d'une fragilité déconcertante!) pour que l'une d'elle retrouve son identité. Sauf qu'en fait c'est pas du tout ça ! Pendant 1h30 Lynch nous plonge dans cette supposé histoire, on y croit, bien que certains scènes hors-sujet interpelle. Puis brusquement, il casse tout, il hache son récit, nous perd. Il déconstruit méthodiquement tout ce qu'il avait construit. Et pendant un moment on y comprend rien, il faut vraiment s'accrocher. On oscille entre rêve et réalité. Et la fin arrive. On croit avoir compris un peu, on décèle le mystère, mais vu la densité et le hachis de l'histoire on peine à démêler le nœud. Du coup on cherche un peu sur internet et on réfléchi, et on comprend que la petite idée qui a germé dans notre cerveau était la bonne, mais qu'il reste encore des tonnes de mystère à résoudre! Et le mieux c'est que le film passe incroyablement vite, qu'il alterne entre rire (la désopilante scène de meurtre, horreur, érotisme, drame), sans jamais lasser, en nous captivant constamment. Dans le même genre on pense à Inception ou Sucker Punch, sauf qu'ici c'est mille fois mieux, l'expérience est décuplée. Magique !
    Les meilleurs films de tous les temps
    Back to Top