“Mulholland Drive” un long-métrage qui fait beaucoup parlé de lui. Lorsqu’on arrive à en saisir l’essence, on comprend le pourquoi du comment,
la réalité versus celle fantasmée, celle d’un rêve, d’une actrice déchue (Naomi Watts)
. Et si après un deuxième visionnage, j’arrive à y voir plus clair, le film reste mystérieux dans sa présentation.
Lorsqu’on comprend que nous sommes dans l’esprit de Diane qui fantasme pendant une bonne partie du film, on comprend que sa vie est faite de remords, d’un besoin de fantasmer le cours de sa réalité avant de se donner la mort. Un rêve avec l’ensemble des personnalités qu’elle a pu croiser dans sa réalité, mais dont les rôles sont tout autres dans le rêve.
Concernant, la structure et l’intrigue de “Mulholland Drive”, il y a des hauts et des bas même si la mise en abyme est digne d’un autre David (Cronenberg). Au global, je l’ai trouvé flou, beaucoup de protagonistes, les scènes sont parfois difficiles à interpréter, le lien de certaines séquences se lient étrangement à l’intrigue principale :
la scène du meurtre du scénariste (qui raconte la propre histoire du rêve de Diane), de la bonne femme et du technicien de surface dans les bureaux par le tueur à gages servent à prouver quoi ? Que le tueur engagé par Betty-Diane n’est pas doué et au final ne parviendrait pas à tuer Rita-Camilla, ou du moins retarder son meurtre, sachant que c’est une simple fabulation de Betty/Diane, c’est aller chercher très loin dans le concept.
Les indices ne sont pas évidents, ils ne sautent pas au yeux immédiatement. Une folie et hystérie déroutante plane également sur le film
: scène des danseurs au départ, le couple de vieux miniaturisé qui sort du sac papier contenant la boîte bleu, les deux voitures hystériques dont une qui percute la voiture de Rita au début du film, de même que l’énigme derrière le mur du Winkies relève du mystère, la boîte et la clé sont également des symboles qui me parlent partiellement.
A contrario, certaines scènes de l’imaginaire de Diane/Betty restent tout de même atypiques et excellentes :
le fantasme de Diane pour réussir un casting et avoir le 1er rôle, les sensuelles pensées lesbiennes entre Diane et Camilla (là encore, est-ce un fantasme pur de Diane, cette relation n’a jamais vraiment existé ?), l’imposition des mafieux italien dans le choix de l’actrice principale au réalisateur pour justifier que le choix ne vient pas du talent intrinsèque de l’actrice Camilla Rhodes.
Des similitudes avec un certain “Donnie Darko” de Richard Kelly sortie quelques mois plus tard qui aborde le sujet de la réalité fantasmée face à la mort, sauf que le sujet tourne dans “Mulholland Drive” autour
de la difficulté d’être quelqu’un de reconnu dans le cinéma.
J’ai du mal à cerner David Lynch sur le coup, est-ce un sujet qui lui tenait à cœur ? Qu'a-t-il voulu montrer ? C’est à voir, certains plans sont plutôt brouillons à mon goût et je comprends tout à fait qu’on puisse détester, car je n’ai été que partiellement conquis par ce film énigmatique. Les aficionado du cinéma intellectuel auront leur compte.
Ce qui mettra tout le monde d’accord, c’est que ce film fait parler de lui et c’est ça aussi le cinéma.