Le film est décevant car trop long (2h26), trop confus (faisant décrocher le spectateur moyen) et faussement intellectuel. Le film est construit en 2 parties, d’inégale longueur : la 1ère qui dure quand même 2h, est l’histoire de Betty (Naomi WATTS), blonde, apprentie actrice venue de l’Ontario (Deep River) à Hollywood pour réussir et qui loge chez sa tante, partie tourner au Canada, et qui aide Rita (Laura HARRING), brune, devenue amnésique après un accident de voiture sur Mulholland Drive (route mythique pour ses vues imprenables sur Los Angeles et qui doit son nom à l’ingénieur qui la fit construire), le tout entrecoupé des péripéties d’un réalisateur (Justin THEROUX), cocu et irascible, à qui on veut imposer une actrice, et d’un tireur maladroit. Malgré l’ambiance mystérieuse [grâce à la musique électronique angoissante d’Angelo BADALAMENTI (1937-2022), dont c’était la 6e collaboration sur 8 avec le réalisateur], l’histoire n’est pas très captivante, vu sa longueur. La 2e partie raconte la même histoire mais de façon différente. Chacun aura sa propre interprétation :
la 1ère partie pouvant être la vie rêvée de Betty et la 2nde, sa vie réelle, beaucoup moins glamour et réussie.
Pourquoi pas mais fallait-il un tel montage qui apporte plus de confusion que d’éclaircissement. Est-ce la vision de David Lynch sur Hollywood ? D’autres l’ont fait mieux que lui, comme Vincente Minnelli (1903-1986) avec « Les ensorcelés » (1952) et « Quinze jours ailleurs » (1962). Sur le thème du double,
Betty et Rita étant les 2 facettes d’une même femme ?
Pour mémoire, le film est dédié à l’actrice Jennifer Syme (1972-2001), décédée dans un accident de voiture et qui a travaillé avec le réalisateur.