Qu’est ce que j’avais bien pu penser de Tyler Rake premier du nom ? Aucune idée, le syndrôme Netflix a encore frappé. Même si je lui avais trouvé des qualités (et rien n’est moins sûr), il n’avait sûrement rien de mémorable, au sens où il aurait laissé des traces mémorielles tenaces…et la présence de Chris Hemsworth, l’homme qui est né pour jouer Thor mais qui, malgré son physique taillé pour, est moins convaincant en héros aux mâchoires serrées, n’y change pas grand-chose. Pourtant, j’ai probablement trouvé le premier ‘Tyler Rake” sympathique…tout simplement parce que cette suite, en termes strictement techniques, n’est pas à jeter non plus. Par exemple, la scène d’évasion de la prison est assez impressionnante, et c’est chouette d’avoir des méchants qui soient “géorgiens” pour une fois (pour le trois, si possible, je voudrais des “Honduriens” ou des “Omanais”, pour que soient représentées toutes les nationalités oubliées). Le jeu du chat et de la souris dans l’immeuble se tient très correctement aussi. Bien entendu, le scénario a sans doute été pondu par un algorithme et dès le début, on n’y croit guère, à la résurrection de Tyler Rake. D’ailleurs, le déroulement des opérations ne ménage aucune surprise, les points possiblement intéressants sont vite abandonnés et les personnages sont nuls, ou transparents, ou mal écrits, ou superflus. C’est un scandale de sous-employer comme ça une actrice comme Golshifteh Farahani (mais elle a dit elle-même que courir en tirant partout, ça lui faisait des vacances, alors…) En plus de l’absence regrettable de débordements visuels, l’implication émotionnelle est totalement absente du film. A vrai dire, ce n’est pas ça qui gâche vraiment le spectacle : ça empêche juste que passés quelques jours, on puisse se souvenir de l’avoir regardé ou de ce qu’on trouvait dedans.