Je sors un peu déçue de House of Gucci. Il y manque un petit supplément d'âme qui aurait pu emmener le film très loin. Avec un gros ventre mou au milieu, je suis peu à peu sortie de l'histoire, et me suis mise à rêver de ce qu'un Scorsese aurait pu faire d'une telle histoire... (Tous les thèmes chers à l'italo-américain sont servis sur un plateau, entre grandeur-splendeur-décadence, saga qui traîne sur plusieurs années, assassinat...) mais malheureusement, Ridley Scott n'est pas Scorsese.. Les acteurs n'ont rien à se reprocher, ils sont plutôt excellents, Lady Gaga en tête, à fond dans sa composition (antipathique à souhait). Adam Driver est lui un peu effacé, mais c'est induit par son personnage, très en retrait derrière sa foldingue de femme. Il n'en reste pas moins qu'il dégage un sacré charisme, mais pas assez exploité. En revanche, la prothèse joufflue de Jared Leto m'a donné envie de sourire pendant tout le film (et je n'ai pu m'empêcher de penser à Monica dans Friends, quand on lui rajoute 50kg..). La musique est chouette, et rappellera pas mal de souvenirs à ma génération (des plus de 45 ans), mais on ne hurle pas pour autant au génie quant à son utilisation, car ça manque de folie et de trouvaille, et on reste sur des tubes très évidents: un exemple tout bête, quand Patricia rencontre Maurizio en boîte en début de film, on enchaîne plusieurs morceaux de Donna Summer, comme s'il n'y avait qu'elle comme chanteuse disco en 78-79, c'est dommage... Bref, je le redis, Scorsese aurait fait un truc dément de ce scénario, dans la veine de ses meilleurs opus (genre le Loup de Wall street ou Casino) mais Ridley Scott, lui, nous livre un film un chouïa longuet et on reste en retrait devant ce semi-rattage.