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BillBoo
5 abonnés
108 critiques
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3,0
Publiée le 17 mai 2024
S'il prétend "casser les codes", Ladj Ly est, en vérité, trop sage, trop indécis, pour prendre vraiment un parti dans cette fresque sociale. La fin illustre parfaitement l'entre-deux dans lequel il se situe. Or, ne pas prendre parti est un parti en soi.
L'histoire nous tient en haleine par la bonne restitution du réel en banlieue. Mais ce réel part en fumée avec ce flic de gauche improbable qui intègre une brigade sous l'égide d'une grande autorité, sinon d'une dictature de la peur. Pas crédible pour un sou, ce personnage donne l'impression que ce type de policier se rencontre fréquemment, alors que jamais une personne socialement alerte n'accepterait de travailler avec ces méthodes et ces collègues.
Par ailleurs, le crime commis par l'enfant reste gentillet, presque attendrissant : un chapardage de poule, puis un vol de lionceau – certes, pas aux bonnes personnes. Délit sans portée et peu crédible.
En revanche, d'autres personnages, comme le kebabier ou Le Maire retiennent notre attention, car écrits plus finement.
Le film "Les Misérables" de Ladj Ly est une œuvre puissante et immersive qui transporte le spectateur au cœur des tensions sociales d'une banlieue française. À travers une mise en scène vibrante et un scénario qui mêle habilement réalité sociale et drame humain, Ladj Ly réussit à capturer la complexité des relations entre les habitants d'une cité et les forces de l'ordre. La force du film réside dans sa capacité à présenter des personnages profondément humains, chacun portant en lui des contradictions et des aspirations qui reflètent la diversité et la richesse de la société française.
La photographie, signée Julien Poupard, offre des images à la fois crues et poétiques, qui soulignent l'intensité et la gravité des situations. Le montage de Flora Volpelière apporte une dynamique captivante, rendant chaque séquence plus percutante. La performance des acteurs, notamment celle de Damien Bonnard, est remarquable, ajoutant une profondeur émotionnelle nécessaire à la compréhension des enjeux.
Cependant, malgré ses nombreuses qualités, le film souffre par moments d'une certaine prévisibilité dans le développement de son intrigue, et certaines scènes auraient gagné à être davantage explorées pour offrir une réflexion plus nuancée sur les thèmes abordés. De plus, bien que la tension narrative soit globalement bien maîtrisée, quelques passages manquent de la finesse nécessaire pour éviter de tomber dans la caricature.
En définitive, "Les Misérables" est une œuvre marquante qui mérite d'être vue pour son audace et sa sincérité dans la représentation d'un pan souvent méconnu de la société française. Le film offre une perspective enrichissante et parfois dérangeante sur les réalités sociales contemporaines, tout en rappelant que derrière les titres sensationnalistes, il y a des histoires humaines complexes méritant attention et compassion.
C'est dur mais le message est là. Un film de société dont on a besoin. Film réussi, efficace, au sujet fort et maîtrisé. Pour ceux qui aiment les films de vrais flics c'est un bel exemple de ce qui se fait de mieux en France.
Ladj Ly est un réalisateur à suivre. Clair, honnête dans son discours, ces films sont vrais. Ce film est épatant par sa force, le jeu des acteurs, la mise en scène.
Un bon film réaliste et froid sur la banlieue et la situation délinquants/Police décrite de manière romanesque. Dans la lignée des réussîtes Kourtrajme
Ladj Ly décrit la banlieue parisienne dans sa plus pure autenticité, pas de lissage tout est véritable, dur et violent. Au bled, c'est marche ou crève, les règlements de compte vont bon train. La police commet parfois des bavures qui ont des répercussions énormes. Du très bon cinéma, le réalisateur a su mener des acteurs amateurs, une véritable prouesse.
J'ai vu ce film sans enthousiasme au départ, juste parce qu'on en parlait beaucoup et je l'ai vu après Bac nord que j'ai trouvé mauvais, à peine au niveau d'un téléfilm. Les Misérables ressemble à un film de cinéma. La fin est terriblement angoissante, comme une impasse qui marque certainement la réalité des difficultés de ces quartiers-guettos, une vie sans avenir, une jeunesse sacrifiée. On aimerait cependant voir des flics avec les sourcils moins froncés, les muscles moins développés, ce qui leur donnerait un peu plus d'humanité, on a l'impression de pâles copies de cow boys de films américains et on aimerait également voir un peu plus les habitants de ces quartiers et pas seulement les délinquants afin de se faire une idée de ce qu'est le quotidien des gens dans ces cités et l'impact que les trafics en tous genres produit sur leur quotidien. À voir.
Les Misérables est un bon film, oui! Mais il a le défaut majeur de se vouloir réaliste tout en caricaturant ses personnages. Ainsi nous perdons la profondeur du propos, car les réactions deviennent sans finesse humaine et amènent des incohérences comparativement à la réalité. Au final, on veut faire passer une fiction pour une généralité. Et c'est dérangeant.
je ne comprends pas le succès de ce film, clichés de toutes parts et personnages caricaturaux de tous les côtés, la plupart des scènes sont très mauvaises.
Choc, triple choc 30 ans après "la Haine", le cinéaste choisit, ici sur le mode documentaire d';abord, de nous introduire dans la cité des 3000 du « 9.3 » : 1er constat,, la population n'est plus magrébine mais "d'Afrique noire". 2ème constat : cette cité est devenue totalement musulmane spoiler: (et le cinéaste en fait un sujet d'humour un peu lourd ) , 3ème constat : on a vite compris que les « misérables » sont autant les habitants que la police avec son si faible pouvoir et ses si faibles moyens ( ici la Bac 93) On bascule ensuite dans un polar véritablement « coup de poing » où personne ne sort gagnant : un état des lieux alarmant, (loin des "diabolisations" racistes politiques). Le film choque avec toutes ces violences verbales et physiques. Sur un rythme très soutenu, la caméra capte avec une maîtrise impressionnante ses acteurs, dans un scénario brute, âpre et réaliste, sans respiration et un final à véritablement couper le souffle Une œuvre sidérante, impressionnante, puissante , Incontournable pour qui accepte d'être lucide. Choc, triple choc
L'avantage d'un film vraiment tourné en banlieue, avec des personnages qui sonnent juste. Un monde pas souvent montré, mais il y a un côté très caricatural, des personnages excessifs, que ce soit le policier Chris, ou certains ados. On ne retrouve pas le juste ton et la froideur de "la Haine", qui avait atteint une autre niveau.
Dans l'absolu, d'un point de vue cinématographique et scénaristique, LES MISÉRABLES est sûrement réussis, MAIS... du point de vue culturel et social, ce film ne sert juste qu'à entretenir et envenimer les conflits population/police ! Donc, et ce n'est que mon avis et ressentis, ce film n'a vraiment aucun intéret dans un climat social actuel où le manque de repères est devenu habitude, détérioration et barbarisme social !
Encore un film sur la cité, en plus ultra primé au festival de Cannes, les critiques dithyrambiques,tout est réuni pour que je n'ai absolument pas envie de le voir. Il passe sur TMC, rien d'autre de bien intéressant à regarder à la TV, je le visionne donc, et là c'est le choc. J'ai des frissons, presque des larmes, je suis subjugué par ce récit, les acteurs, les dialogues, le scénario, les images. Incroyable, jamais l'histoire ne sert à dénoncer mais, et c'est la force de ce film, à constater. Bravo
L’impossible mission de faire régner l’ordre dans les cités avec leurs codes et leurs hiérarchies oblige la police à des compromis permanents. Les flics font ce qu’ils peuvent et ne sont pas infaillibles. Le film ne prend pas parti et décrit plutôt un état – inquiétant – des lieux qu’il oppose à l’euphorie qu’avait suscitée la France championne du Monde de football. Refusant de sombrer dans le pessimisme, il conclut en citant Victor Hugo : « Il n’y a ni mauvaise herbe, ni mauvais homme, il n’y a que de mauvais cultivateurs. » Récompenses méritées à Cannes et aux Césars.