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    Apocalypse Now Final Cut
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    965 critiques spectateurs

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    ferdinand75
    ferdinand75

    566 abonnés 3 919 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 décembre 2024
    Une Master Piece qui ne vieillit pas et qui reste un des chef d’œuvre du cinéma mondial, probablement dans le Top 5 de l’histoire du cinéma, avec « 2001 » , « Citizen Kane » et « A bout de souffle ». Bien sûr un film de guerre exceptionnel dans sa réalisation : des décors réels, des attaques incroyablement reconstituées, avec véracité, mais dans le détail presque chirurgical sans pathos, à l’image de la scène cultissime de l’attaque en hélicoptère Chinook, sur un village vietcong , au son la « Chevauchée des Walkyries », puis la séance de surf démente au milieu des bombardements . La scène du concert de Bunnies au fond de la jungle, et bien sûr le dernier tiers dans la jungle avec cette tribu commandée par le colonel Kurtz/ Brando dans un « petit » rôle absolument démoniaque cheveux rasés, qui fait de la poésie et de la philosophie. Un absolu « must », une scène d’anthologie. Le principe intrinsèque de la violence humaine, du concept aléatoire de l’évolution de l’humanité, du besoin des civilisation de conquête et de cruauté. La mise en contrepoint des folies parallèles de Duvall/Kilgore ( légale) et de Kurtz (illégale) , nous interpelle sur le concept du bien et du mal. Où est la frontière, qui est le dépositaire de la vérité. Ce n’est pas à proprement parlé un film anti-militariste ou anti- guerre du Vietnam, cela va bien au-delà. C’est toute la puissance du film, le plus « Kubrickien » des films de Coppola, le plus riche donc. Une réalisation somptueuse, des plans séquences envoutant, l’arrivée dans la tribu au Cambodge, absolument démente, des milliers de figurants, grimés en indigènes autochtones. Il n’y a pas d’équivalent au cinéma. Martin Sheen complètement habité dans ce film, au yeux exorbités, hagards, illuminé mais lucide. Il ne confirmera pas par la suite, mais ici il reste exceptionnel, et participe avec Brando et Robert Duvall à la mythologie culte du film. Un côté social très fort aussi, avec la description et l’attention porté aux jeunes appelés, de milieux modestes, beaucoup de blacks du Bronx, accompagnés de la musique des Doors ou de Jimmy Hendrix, sous acide LSD, mais qui perdront leur fraicheur et leur ingénuité, dans cette guerre bestiale. Très bel intermède aussi dans la plantation française et ces colons reclus qui résistent à la chute de leur empire, très juste, très fin, avec ce personnage féminin, très joliment joué par Aurore Clément , personnage diaphane , érotique et qui attend la fin « de leur monde », avec fatalité et résignation. Un film total, un choc dramatique et émotionnel, avec un parti pris esthétique exceptionnel.
    Raph
    Raph

    3 abonnés 150 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 décembre 2024
    "Voyage au bout de l'enfer !"

    " Apocalype Now ", deux mots écrits sur les ruines d'un temple cambodgien, résonnant pour
    l'éternité .
    Quand Joseph Conrad écrit « Au coeur des ténèbres» en 1899, le romancier est loin de se douter que Kurtz, son
    collectionneur d'ivoire démiurge se muera en un colonel mis à mort par la CIA pour désertion dans l'un des plus grands films que le cinéma nous a donné de voir.
    L'Amérique tel le docteur Frankenstein, a créé le colonel Kurtz (Marlon Brando), non pas à partir de restes humains (comme pour le roman de Mary Shelley), mais à partir d'une vie de souffrances, de sacrifices et de traumatismes. Le colonel Kurtz est devenu incontrôlable, il doit mourir ! Cette mission incombe au capitaine Willard ( Martin Sheen), un homme brisé par la guerre qui va entreprendre un voyage au bout de lui-même, en navigant sur un fleuve rappelant le mythologique Styx, amenant Willard et ses hommes, aux portes de l'enfer. L'enfer du conflit vietnamien et ses atrocités, résumé en une scène : celle d'une jeune femme abattue par un soldat alors qu'elle courait vers un chiot. Le film prend aux tripes dès l'épilogue grâce à sa musique « This is the end» des Doors, faisant échos aux images d'une forêt brûlée au napalm, hypnotisant ! Francis Ford Coppola enchaîne à un rythme infernal les scènes cultes - la partie de surf sous les bombes - la vision d'un tigre en pleine jungle - l'attaque héliportée d'un village terrorisé par la musique wagnérienne - jusqu'à l'apocalyptique final. L'immersion est totale. Ce film hors normes, éprouvant pour le spectateur, le fut aussi et surtout pour le réalisateur, les acteurs et les équipes de tournage. Plus qu'un long-métrage, "Apocalypse Know" palme d'or ex-aequo à Cannes en 1979 est une véritable épopée faisant l'objet d'un making-off intitulé : «Hearts of darkness».


    RAF43
    Théo
    Théo

    6 abonnés 98 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 27 novembre 2024
    Je ne sais pas si c’est moi qui n’étais pas en forme mais je n’ai pas aimé.

    L’introduction est excellente, le colonel fou est dingo mais une fois le périple sur le fleuve commence je me suis ennuyé au possible.

    Le passage sur les Français est inutile, l’es péripéties sont pas prenantes et apportent pas de peps réel au film

    La dernière partie m’a complètement sorti du film, à ce moment là je voulais juste que ça se termine
    vivaBFG
    vivaBFG

    13 abonnés 1 319 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 novembre 2024
    Voilà un bon film de guerre, sur les horreurs de la guerre que peu de film peuvent égaler. Bien sûr, ce sont les civils qui en souffrent le plus car ils servent d’exutoire à la peur permanente qui étreint les GI's dans ce pays en guerre. Mais de temps en temps, une scène surréaliste vient nous sortir de ce mer..er et nous permet de retrouver un peu de douceur. C'est dur, et il n'est pas conseillé pour les moins de 14ans.
    A voir par les amateurs de film de guerre, pas à la "Rambo" qui ne tue que les méchants, les vrais méchants et pas les civils. Il faudra réserver cela aux amateurs de film de guerre réaliste, avec des reconstitutions de combat soignée.
    Il y a juste une petite chose qui m'a chiffonné : l'attitude de certains GI's pourtant en zone de guerre qui se comporte comme s'ils étaient chez eux, sans se préoccuper de leur sécurité ni celle de leur collègue. Un peu aberrant!
    Antoine Parker
    Antoine Parker

    108 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 novembre 2024
    La folie de la guerre du Viêtnam et la folie du cinéma combinés
    Choqué et déçu d’avoir attendu autant de temps avant de découvrir ce chef-d’œuvre. Instantanément mon film de guerre préféré
    Milox
    Milox

    3 abonnés 57 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 octobre 2024
    « Apocalypse Now » nous plonge dans la guerre du Vietnam comme si c’était un documentaire, rendant chaque scène poignante et réaliste. La photographie est magistrale, jouant avec les contrastes et les couleurs pour immerger le spectateur dans un clair-obscur envoûtant. La lumière façonne chaque plan avec une précision qui amplifie la tension.
    Jbango
    Jbango

    5 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 12 octobre 2024
    L'horreur... l'horreur... ne cesse de répéter le colonel. Certes. Je confirme. Le voilà donc ce "chef d'oeuvre", sublime, inclassable, peinture de la folie des hommes et de celle de la guerre en l'occurrence. Humhum. Par où commencer? Par le scénario? L'histoire d'un capitaine sacrément "à coté de ses pompes" qui est envoyé par ses supérieurs (eux mêmes semblants avoir besoin d'aide) au fin fond de l’Asie tuer un colonel encore plus fou que lui ; et qui a réussi à monter une armée (?!?!) grâce à son pouvoir de persuasion, ses frasques sur l'horreur donc, et sa dégueulasserie ambiante...
    Au final (attention spoiler!) il le tue comme le bœuf avant lui et se balade le regard hagard et la peinture plein le visage (hououu..). Ok. Merci Fredo. Si je dois reconnaitre du génie la dedans, c'est bien dans le choix de la chanson des Doors et dans celui de Robert Duvall qui amène une séquence ironique et décalée flamboyante et drolissime.. Non, franchement,arrêtons là le délire; Martin Sheen nous gratifie d'une performance "délirante" à base d’œil rond et de camouflage, pendant que Marlon préférera rester dans l'ombre... Tu m'étonnes. Bonne nuit.
    Julien B.
    Julien B.

    9 abonnés 220 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 septembre 2024
    Visiblement, certains n'ont pas compris que ce film n'est ni un documentaire, ni un film d'action ; c'est du cinéma ! Il faut se rappeler combien la guerre du Vietnam a marqué une génération dans les années 1960-70. À travers le cheminement d'un officier qui en traque un autre devenu incontrôlable, le spectateur est pris dans une temporalité qui le fait errer entre les dénonciations des atrocités commises, la critique du calcul politique états-unien et de la colonisation française, jusqu'à l'apothéose : la monstruosité des acteurs du combat des deux camps qui tombent dans "l'horreur". Une œuvre majeure à mon sens.
    Aubeduvar
    Aubeduvar

    1 abonné 19 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 septembre 2024
    Le film le plus baroque et le plus ténébreux sur la guerre du Vietnam (je les ai tous vus). Un peu trop écrit pour être tout à fait réaliste, mais qui apporte une dimension supplémentaire (jugez-en par vous-mêmes) à ce qui pourrait n'être qu'un énième film de guerre. Un chef d'œuvre qui, avec le recul, vaut bien 18/20.
    Nicolas Georges Gabet
    Nicolas Georges Gabet

    2 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 23 août 2024
    Un film abominable, qui dégoûte par les moyens employés, le cynisme, cette scène absolument atroce d'attaque d'hélicoptères sur un village sur fond de Wagner, qui vous ecoeure ensuite lentement avec son psychédélisme à la con, ses soldats défoncés dont on voudrait qu'ils crèvent plus salement et plus vite, pour finir par éclater de rire devant une apparition de Marlon Brando peinturé dans la pénombre, si on a de l'humour. Il faut ensuite encaisser la morale foireuse de tout ça, et on sort du film avec le cerveau en miettes.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 27 mai 2024
    Une version originale de 1979, une version Redux en 2001 et une dernière "Apocalypse Now final cut" en 2019. A mon humble avis, la version Redux est la plus authentique. Un film à la fois torturé et fascinant. Ce n’est pas uniquement un film de guerre, mais plutôt une réflexion philosophique sur l’Homme. La mise en scène de Francis Ford Coppola est extraordinaire, ce qui peut paraître étonnant au vu de toutes les péripéties qu'il a rencontré au cours du tournage. Pour mieux comprendre, je vous invite à regarder le documentaire de l'épouse de Coppola "Hearts of darkness".
    Marlon Brando ne respectant pas les demandes de Coppola, a contre toutes attentes recréer le personnage de Kurtz, d'abord physiquement et en souhaitant improviser toutes les répliques. Dans le documentaire "Listen to me Marlon", on apprend qu'il est resté seul pendant 3 semaines sur son atoll de Tetiaora pour vivre et penser comme son personnage. Le résultat est impressionnant. Il ne joue pas, il est le personnage. On se retrouve dans le même état d'esprit que Willard avant et pendant la rencontre finale. Chaque plan est une réussite. En conclusion, on peut dire qu'"Apocalypse Now" est un chef-d’œuvre, mais un chef-d’œuvre auquel il faut accorder toute son attention.
    Fabien Dumont
    Fabien Dumont

    12 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 mai 2024
    Je ne vais pas m'étendre sur cet authentique chef-d'oeuvre qui a déjà fait couler beaucoup d'encre. Je voudrais seulement insister sur un point que beaucoup de spectateurs ne semblent pas avoir compris. Bien sûr, au-delà de la guerre, qui n'est qu'une conséquence, le film montre la folie des hommes. De tous les hommes. Pas seulement du colonel Kurtz, que l'armée américaine décide d'abattre non pour sa folie mais parce qu'il refuse désormais d'obéir aux ordres. En d'autres termes, Kurtz n'est pas plus fou qu'un autre, c'est simplement un jusqu'auboutiste qui a choisi son camp, celui des malheureux vietnamiens, non pour continuer la guerre sous une autre bannière mais au contraire pour la faire cesser. Kurtz est un nouveau Savonarole, il veut édifier au milieu de la jungle une nouvelle Jérusalem dont il serait le maître absolu. On décide donc de l'abattre, parce qu'il fait tache. Il n'y a pas d'un côté les gentils américains raisonnables, le camp du Bien, et de l'autre un colonel rendu cruel par sa soi-disant folie qu'il faut absolument éliminer, le campdu Mal. Il y a deux sortes de folies qui s'affrontent. Au final, on comprend que ce n'est pas tellement la guerre qui rend fou, mais la folie inhérente à l'homme qui provoque la guerre, inéluctablement. La guerre permet à la folie humaine de surgir et de prendre chair. Le capitaine qui abat Kurtz à la machette ne fait que chercher en lui et mettre au jour une violence qui avait toujours été là, une espèce de folie dormante. Il n'est pas meilleur ni plus raisonnable que Kurtz, et il le comprend parfaitement. Il va néanmoins au bout de sa mission, parce c'est ce que Kurtz lui-même souhaite. C'est de cette façon que le colonel veut mourir. Kurtz connait la mission du capitaine et il le laisse faire...
    Kymani Alger
    Kymani Alger

    29 abonnés 547 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 mai 2024
    Critique Final cut ) Apocalypse Now est un film d'une grande intelligence, que ce soit au niveau de sa mise en scène, son casting 5 étoiles ou au niveau des termes qu'il aborde, Coppola sait parfaitement ce qu'il fait. Le film arrive à nous mettre en immersion totale ( malheureusement pas pendant tout le film ) car nous sommes curieux d'en découvrir/apprendre plus sur cette histoire, découvrir le passé de cet ancien colonel , on comprendra vite que celui-ci n'est peut-être pas si mauvais et est en fait un homme totalement révolu par la guerre et de l'hypocrisie du gouvernement mais nous sommes curieux de le rencontrer pour la première fois pour avoir un véritable avis sur lui ( est il un homme au cœur pur que le gouvernement veut abattre parce qu'il est répugné par leur hypocrisie , où est-il vraiment fou ? ) la réponse finale sera bien plus complexe que prévu . Dans ce film Coppola dénonce l'absurdité de la guerre , la nature Humaine pendant celle-ci, ses effets psychologiques sur l'homme, le racisme, le sacrifice inutile des soldats , les méthodes du gouvernement sans oublier la mentalité du soldat américain pendant la guerre . En clair ce film est presque du génie pur mais alors pourquoi ne pas lui mettre 5/5 parce qu'à partir de l'arrivée des Français dans le film il n'y a rien à faire je décroche, je m'ennuie et je trouve le film beaucoup moins intéressant et surtout trop long ça mériterait d'être beaucoup plus raccourci . Il reste cependant un grand film mais un peu trop long 4/5 .
    OMTR
    OMTR

    19 abonnés 195 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 avril 2024
    « spoiler: Accuser un homme de meurtre dans cet endroit, c'était comme distribuer des contraventions pour excès de vitesse à l'Indy 500.
    »

    Le force de l’œuvre de Francis Ford Coppola tient principalement en trois points :
    - L'opéra visuel épique,
    - L'Analyse de la genèse de l'Indochine française et des éléments clés qui ont conduit à la défaite de la France lors de la Première Guerre d'Indochine à Dien Bien Phu en 1954,
    - L'analyse de la guerre que l'Amérique s'est livrée contre elle-même lors de la Seconde Guerre d'Indochine, avant de sombrer avec la Chute de Saïgon en 1975.

    Car, même si Hô Chi Minh et le général Vo Nguyen Giap étaient des esprits brillants, les États-Unis auraient pu gagner cette guerre s'ils avaient conservé le même niveau de discipline que lors de la Seconde Guerre mondiale.

    La conclusion de ce voyage au cœur des ténèbres pour mettre fin aux jours d’un colonel renégat des forces spéciales, qui se considère comme un dieu, est laissée à la discrétion du public.

    En ce qui me concerne, si j'admire toujours autant le génie cinématographique de Maître Coppola et son casting prestigieux, ainsi que la leçon d'Histoire et de Géographie, je suis un peu plus perplexe à la cinquantaine que lorsque j'étais plus jeune.

    Oui, spoiler: le côtoiement du mépris de la vie dans la torpeur tropicale, entouré d’indigènes trimbalement et spirituellement endoctrinés, qui n’ont pas dépassé la phase prédatrice du développement humain, conduit inévitablement à la folie sans un minimum d’art et de discipline de vie et un mode de vie sain
    .

    Mais, non, spoiler: embrasser les ténèbres n’es pas la seule issue possible. Car, sans l’obscurité, la lumière ne peut pas briller, et le possible est toujours un petit pas après l’impossible
    .

    En revoyant le film pour la première fois en plus d’une décennie, vécue justement en Asie du Sud-Est, j'ai été surpris par spoiler: des longueurs parfois inutiles vers la fin de "Redux", qui ont altéré ma concentration, et la fin originale me manque, y compris le générique de fin
    .

    C'est pour ces raisons que j'ose remettre en question le statut de chef-d'œuvre absolu, et que je me permets de reléguer l'œuvre magistrale de Maître Coppola au rang de « simple » grand film, soit une note de 4.5 sur 5.

    D’ailleurs, le Capitaine Willard résume tout cela en une phrase clé : « spoiler: Oh mec... les conneries se sont accumulées si vite au Vietnam qu'il fallait des ailes pour rester au-dessus.
    »

    4.7/5
    Paulin Brun
    Paulin Brun

    26 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 avril 2024
    Ne soyons pas timide: c’est un des meilleurs films de tous les temps. Un de ces énormes monstres sacrés hollywoodiens, à l’instar de 2001 l’Odyssée de L’espace, que je découvre sur le tard. Il ressort en salle à la faveur d’un nouveau montage, la version “Final Cut”. Je trouve touchant que quarante ans après sa sortie en salle Coppola soit encore obsédé par son film et trouve nécessaire de continuer à travailler dessus. Il y a d’ailleurs un petit court métrage documentaire projeté avant le film dans lequel le réalisateur explique pourquoi il a repris le montage de son film.

    Je pense qu’on a tous quelques images en tête d’Apocalypse Now. C’est surtout la première partie, celle sur la guerre du Vietnam, qui est connue. Pour cette raison, je pensais que c’était un film de guerre. Or il s’agit d’un scénario beaucoup plus complexe, qui traite de la guerre, de ceux qui la font, mais les personnages quittent le champ de la guerre assez rapidement pour une quête fantastique dans la jungle.

    En pleine guerre du Vietnam, le capitaine Benjamin Willard (interprété par Martin Sheen) est chargé par l’état major de l’armée américaine d’aller assassiner le colonel Walter E. Kurtz. Cette ancienne gloire de l’armée a déserté et, devenu incontrôlable, s’est établi au coeur de la jungle cambodgienne. Le film raconte le périple fluvial du capitaine et des soldats qui l’entourent, des côtes du Vietnam à l’intérieur des terres et jusqu’au Cambodge.


    C’est le type de film dont on se dit à chaque scène: c’est la meilleure scène de l’histoire du cinéma. Une des premières est celle de l’attaque des hélicoptères sur fond chevauchée des Walkyries. On identifie tous Apocalypse Now plus ou moins avec cette scène. Je crois que c’était une des raisons pour lesquelles je n’avais pas spécialement envie de voir ce film. J’imaginais une scène de film de guerre très américaine avec orchestre symphonique en surimpression, et je ne comprenais pas vraiment qu’on puisse dénoncer la guerre en l’illustrant de cette manière. Or, surprise, j’ai découvert que la musique est intérieure à l’histoire, c’est-à-dire diffusée par l’hélicoptère du lieutenant en guise de mise en scène macabre de leur attaque, pour motiver ses hommes. Le film de Coppola a résonné avec beaucoup de textes et de films, antérieurs ou postérieurs à lui. Il me semble que c’est dans Farenheit 9:11 qu’un soldat raconte face caméra comment il écoute du métal pendant qu’il tire depuis son tank et s’imagine ainsi dans un jeu vidéo. J’ai aussi pensé à Candide, dans cette même scène de massacre où se dégage une “harmonie telle qu’il n’y en eut jamais en enfer” (Voltaire, Candide, chapitre 3). Le personnage du lieutenant surfeur, avec son stetson, qui orchestre une séance de surf sur la plage la plus exposée aux tirs de tout le Vietnam (auteur du fameux: “J’aime l’odeur du Napalm au petit matin”) est savoureux de dinguerie.


    Pour Coppola, la guerre est un spectacle, et cela n’a sans doute jamais été mieux illustré. Tous ces hommes utilisent une débauche d’effets de mise en scène. Les fumigènes sont omniprésents, la musique, les effets pyrotechniques au coeur de la nuit (l’arrivée sur le pont en train d’être détruit est magnifique), le maquillage, les costumes… Chaque plan est à la fois féérique, ironique, grinçant. Très virtuose aussi. Dans beaucoup de séquences, les héros arrivent dans une nature parfaite ou un ensemble parfait, voient la violence naître, se développer, et l’ensemble parfait finir détruit dans la sauvagerie… puis ils reprennent leur voyage, emportant une partie de la destruction en eux. Une des scènes exemplaires à ce titre est le show de playmates, surgit de nulle part, dans la nuit, devant une assemblée d’hommes menaçants, sous des lumières artificielles rappelant les stades de baseball… un habillage de civilisation américaine tellement incongru au coeur de la jungle vietnamienne.

    La suite sur https://legoutducine.home.blog/2019/09/10/apocalypse-now-final-cut/
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