Sacré morceau de bravoure, autant pour l’époque à laquelle ce film a été fait, un moment où le cinéma n’était finalement qu’à ses balbutiements, que pour les déboires et la légende qui s’est installée autour (tentative de suicide du réalisateur, folie et incontrôlables comportements de pontes du casting ou catastrophe naturelle, sans parler des collusions avec des gouvernements pas toujours nets), un film qui a logiquement traversé les âges, resté toujours aussi impressionnant malgré le temps et qui en plus a sûrement inventer le terme de blockbuster. Bien évidement la version voulue par F. FORD COPPOLA est la plus intéressante, bien que ce ne soit pas exactement celle ci qui pris la palme d’or à Cannes (temoscdurant lequel la censure ne pouvait laisser cette œuvre telle quel), osant mettre en scènes des passages soit plus acides tant par les propos que les actes, soit par des aspects historiques plus détaillés qui ont le mérite d’expliciter les côtés de l’Histoire assez inconnus, à l’image de la joute de vision entre français et américains dans une guerre unique qui semble pourtant double suivant de quel côté de culture on se pose. Mais question cinéma, on a clairement à faire à un gros morceau, qui ne peut que rester légendaire, que ce soit l’orchestration, la musique, la folie et l’image, mais le plus impressionnant reste la durée « fleuve » de ce film qui prend le temps de dérouler ce qu’il a à montrer, sans jamais vouloir aller trop vite, et cela fonctionne quasiment chaque fois, scènes d’affrontements, tant psychologiques que physiques, dans les différentes rencontres effectuées faisant office chaque fois d’un film dans le film, avec son lot de spectacle visuel et d’histoires de guerre bien barrées, et qui n’hésite à aucune seconde de mettre en scène l’horreur sans filtre, illustre la folie d’une guerre moderne et les humains déshumanisés qui peuplent ces moments, avec une apothéose, faisant aujourd’hui sans étonnement partie des monuments du 7e art, qui suit le psychédélisme le plus totale, avec des images, des couleurs ou des scènes hypnotiques, jusqu’au dénouement bien barré! Cet affrontement au sommet entre deux légendes du cinéma, et même si le mythe veut qu’ils aient été imbuvables lors de ce tournage la, est tout de même unique en ce genre, tout autant que le montage et une narration dépassant les codes habituels hollywoodiens, avec ce personnage principal quasiment biblique qui n’apparaît que pour ce final hors norme, tel un dieu vivant, dont l’image et l’aura qui l’entourent sont d’une beauté incroyable et surtout d’une violence bien réaliste et terrifiante, même des décennies après. Oscillant entre humour, horreur et pointage du doigt historique, voilà une odyssée cinématographie de grande envergure, mène par un Martin Sheen très simple dans son style mais qui mène clairement la barque dans cette jungle hostile et surtout un Marko Brandon hypnotique et stylisé à souhait pour offrir deux poids deux mesure au sein d’un conflit hors norme, avec cette conclusion de 30 minutes menant au dénouement très esthétique tant sur le plan musique que visuel et qui aspire complètement l’attention que ce soit sur le film ou sur le scénario, tout y pensé dans le moindre détails! Alors bien évidement que ce film possède aujourd’hui une aura bien différente qu’à sa sortie, faisant partie des films cultes maintenant, mais il y a largement de quoi, puisque l’on assiste à du vrai cinéma, soit celui qui utilise la fiction pour faire réfléchir à la réalité, d’autant plus que l’on a faire à une pure œuvre d’art au sens esthétique du terme, ce qui en plus de se faire de plus en plus rare dans les films de studios, a tendance à être bien moins crédible que ce type de film même des décennies avant l’explosion culturelle du cinéma dans le monde! Et finalement, c’est comme ça que COPPOLA va devenir le peintre des maux de l’Amérique à travers un style inimitable et autant admiratif qu’instructif.