Quatrième film de la franchise "Candyman", réalisé cette fois par Nia DaCosta et sorti tout récemment est très mauvais, oui, même plus mauvais que le troisième opus ! Comme c'est la mode en ce moment, nous sommes ici dans une suite/reboot (le film n'assume pas totalement son aspect suite mais pas totalement son aspect remake non plus alors on fait une espèce d'hybride des deux) et nous retrouvons de nouveaux personnages, confrontés au célèbre croque-mitaine. Bon, je précise que j'ai bien aimé les deux premiers films mais sans plus, c'est-à-dire qu'ils ne m'ont pas vraiment marqués, mais j'étais tout de même relativement impatient de découvrir celui-ci, de savoir ce qu'ils allaient construire de nouveau. Et bien de nouveau, vraiment pas grand-chose ! On retrouve en effet vraiment l'aspect remake dans la construction puisque le film n'a vraiment rien d'original ! C'est l'histoire de Anthony, peintre, qui se découvre une passion pour la légende urbaine de Candyman mais en exposant ses toiles, il le fait revenir (en gros). On a donc des bases très moyennes et vraiment pas solides, à la limite, le film, dans sa construction, pourrait convenir à un public ne connaissant pas le trilogie originelle (mais à ce moment-là, autant regarder le premier film !). Surtout que l'ambiance du premier film fonctionnait beaucoup mieux, il était crade, sombre et très oppressant, les souvenirs que j'en ai gardé sont d'ailleurs liés à cet aspect très étrange et mystique qui plane tout le long du film. Ici, on a juste un film d'horreur, pseudo psychologique par moments, et qui use des codes classiques du genre dans les scènes horrifiques. L'aspect suite n'est pas non plus vraiment intéressant car il n'apporte pas grand-chose à l'intrigue, mis-à-part lorsque le personnage principal découvre certaines choses sur Candyman via les enregistrements qu'Helen avaient pu faire par le passé (par ailleurs, très bien conservé dans des archives de la ville, comme c'est pratique !). Mais le film se démarque surtout (ou pas d'ailleurs car il surfe encore une fois sur un effet de mode) de par son aspect politique vraiment très lourd de sens. Comment ne pas voir en effet, dans cette nouvelle adaptation de la nouvelle de Clive Barker, le récent mouvement "Black Lives Matter" ? Je ne suis pas contre les films politisés, d'ailleurs le cinéma et l'art en général est de toue façon politisé et nous avons de nombreux films de genre, ou pas d'ailleurs, qui proposent des représentations et des discours sociaux très intéressants et marquants, mais le faire d'une manière aussi peu subtile est totalement absurde et fait tomber le propos dans le ridicule le plus total. Ainsi, le film surfe énormément là-dessus, au point de créer une histoire ultra-manichéenne (que je ne dévoilerai afin de ne pas spoiler) qui ne laisse aucune place ni à la surprise ni, encore une fois, à la subtilité. De plus, on s’ennuie énormément car, en moins d'une heure et demie, il ne se passe vraiment pas grand-chose, la fin est bâclée et seules quelques scènes horrifiques restent à la limite originales dans leur mise en scène. Concernant les acteurs, ils jouent bien mais sans plus, ça reste très académique quoi. Cette nouvelle version de "Candyman" est donc une perte de temps car elle ne propose rien en dehors d'être à elle-seule un discours se voulant bien-pensant (ce qui devient, au bout de dix minutes, déjà très agaçant).