L'Arme Fatale : Quand la testostérone rencontre la tendresse (ou presque)
Imagine deux flics que tout oppose, coincés ensemble dans le même pétrin. D’un côté, on a Riggs, un loup solitaire qui titille la faucheuse à chaque seconde, le type qui ferait flipper un pitbull en pleine rage. De l’autre, Murtaugh, bon père de famille, qui ne demande qu’à profiter de sa retraite au calme. Le clash est inévitable, et c’est là que ça devient grandiose. Ce duo est l’ADN même du buddy movie : on passe de la réplique qui claque à des scènes de baston, tout ça sans jamais s’ennuyer. Joël Silver, le producteur, savait qu'il tenait un truc, et il a bien eu raison.
Mel Gibson en Riggs, c’est un casting à la limite du divin. L’homme en a clairement bavé dans la vie, et ça se sent. Ce gars-là, il pleure pour de vrai, il est cabossé par l’existence, il sent le whisky et la poudre à canon. Avec ce personnage, Gibson délaisse le Mad Max post-apocalyptique pour un flic paumé et ravagé, sans pour autant perdre son côté baroudeur. La scène où il craque dans sa caravane ? Ça te prend aux tripes et te rappelle qu’un héros peut aussi être humain.
Face à Riggs, il fallait un gars solide, et c’est là qu’entre en scène Danny Glover en Murtaugh. Le mec est censé être pépère, mais il passe son temps à surveiller son partenaire comme un garde du corps. Glover campe un flic rationnel, pragmatique, dont les éclats de rage face aux coups d’éclat de Riggs sont à mourir de rire. Dès que Riggs sort son flingue, Murtaugh sort sa réplique. Ensemble, ils forment le yin et le yang de la police, un cocktail explosif.
L’intrigue n’a rien de compliqué : deux flics cherchent à résoudre une affaire louche, mais tout se complique quand la fille de Murtaugh est enlevée. On ne va pas se mentir, c’est cousu de fil blanc, mais peu importe, c’est l’interaction entre nos deux compères qui porte le film. Ajoute à ça un méchant parfait en Gary Busey et t’as le combo gagnant. Ce n’est pas pour rien qu’on parle de ce film comme d’un classique : il pourrait s’agir d’une enquête banale, et pourtant on ne lâche pas l’écran.
Gary Busey en méchant, c’est la cerise sur le gâteau. Froid, calculateur, avec juste ce qu’il faut de sadisme. Il ne faut pas grand-chose de plus pour nous embarquer dans cette affaire. Si Riggs et Murtaugh se démènent, c’est aussi grâce à lui.
L'Arme Fatale, c’est le genre de film qu’on ressort tous les ans, comme un bon whisky vieilli en fût de chêne. Ça a vieilli, c’est vrai, mais ça a vieilli avec classe. C’est fun, ça tape, et ça réchauffe le cœur.
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