Cinq ans plus tôt sortait 48 heures, avec déjà la présence d’un Eddie Murphy en passe de devenir le maître du genre, mais c’est bien le film de Richard Donner qui a fixé les premières grandes règles du buddy-movie. C’est l’histoire de Martin Riggs et Roger Murtaugh, deux sergents de la LAPD. L’un est bel homme, sanguin, un peu schizo, forcément solitaire et tireur hors-pair. Et jeune, et blanc. L’autre est bon père, aimant, posé, sage et discipliné. Et vieux, et noir. Le scénariste, qui débute, mise à fond sur les oppositions, cultive les contraires jusqu’au bout des chaussures, et forcément, ça marche. Mel Gibson et Danny Glover forme un couple formidable, qui nourrira les inspirations de deux suites, et surtout de dizaines d’émules. Trente ans après l’effet reste encore, même si les solos de guitare-saxo, les coupes permanentées et les leggings bouffants nous rappellent l’époque. On embarque aisément derrière nos deux doux-durs-dingues, ou plutôt notre doux et notre dur et dingue, à la poursuite du vil commando urbain qui joue les méchants de service, et on arrive au générique de fin sans avoir eu le temps de souffler. Après La malédiction, Superman et les mythiques Goonies, le cinéaste prouve une fois de plus sa maîtrise du divertissement pour (presque) tous les âges.