Second volet de "Qu'est ce qu'on a fait au bon Dieu" qui ressort les mêmes grosses ficelles du premier volet.
Une comédie française classique qui reste fidèle au genre de la satyre sociale en utilisant les clichés habituelles sans pour autant véritablement opposer les différentes catégories sociales ou ethniques, car, outre le fait que le film repose sur la rencontre de différentes confessions religieuses et de personnages aux origines diverses, tous les personnages appartiennent à la même classe sociale et rien ne les oppose véritablement.
Une comédie qui se regarde, bien faite, agréable à regarder, le divertissement est pas mal, mais rien de réellement hilarant à signaler. Outre le fait que le film est de bonne facture, bien réalisé, agréable à regarder, avec un casting de qualité, il s'agit avant tout d'un film très bobo-parisiens, fait par eux et pour eux. Nous sommes bien loin de "la vie est un long fleuve tranquille" , du "Père noël est une ordure", ou des "Tuches", qui, n'hésitent pas à s'appuyer sur les écarts sociologiques et le choc culturel que cela provoque. Ici, tous sont dans une opposition peu convaincante, car, bien qu'ils soient issus de communauté différentes, ils appartiennent absolument tous à la même classe sociale et rien ne les met véritablement dans des situations où le choc culturel pourrait être exploité. Qu'il s'agisse du couple Verneuil incarnant la droite catholique traditionaliste provinciale où les gendres incarnant le cosmopolitisme Parisien, aucun ne porte ou n'exprime fortement ses origines. Le gendre juif, ne porte pas spécialement sa judaïté, le gendre d'origine algérienne ne porte pas non plus spécialement une culture musulmane particulière, le gendre d'origine asiatique n'a rien de particulièrement asiatique si ce n'est son génome, le gendre d'origine ivoirienne est lui aussi un français bien intégré, ne portant pas spécialement une africanité particulière, de la même façon, le "bon français" de souche bourgeoise incarné par le père Verneuil n'est pas si fermement que cela attaché à un caractère particulièrement rétrograde ou traditionaliste et le père Kofi ne témoigne pas de valeurs véritablement incompatibles avec sa belle-famille. Tous semble bien vivre, avoir de l'argent, être bien intégrés et au final nous avons une opposition de principe sans réelle justification d'un choc culturel quelconque. Rien de bien consistant donc pour permettre de mettre les uns ou les autres en porte à faux. Tous, au fond, appartiennent a la même catégorie sociale. Ce deuxième volet, ne fait que nous montrer que rien n'oppose véritablement les personnages, démontrant que les "chocs culturels" ne reposent pas sur la couleur de peau ou la religion mais plutôt sur la différence de classe sociale. Le scénario pouvait donc être beaucoup mieux exploité en mettant en contact des Français de classes différentes, au delà de toute origine "ethnique". Au fond il n'ont rien fait de terrible au "bon dieu", puisque rien n'oppose véritablement les personnages qui ont tout pour s'entendre. Pour nous faire rire avec un troisième volet, il sera nécessaire de trouver un clivage un peu plus convainquant ... et ils pourront bien nous inventer d'autres différences de surface, tant que c'est différences ne seront pas profondément sociales, il n'y aura rien qui justifiera la moindre incompatibilité entre les uns ou les autres. Qu'est ce qui nous opposent véritablement, si ce n'est avant tout nos conditions de vie, le montant de nos revenus et la défense de nos intérêts de classe ? La forme des yeux, la couleur de peau et la confessions religieuses de nos ancêtres ne sont pas des arguments suffisants, l'argument permettant la confrontation entre les communautés n'est pas dans le génome de chacun, mais uniquement dans l'origine sociale. Le problème du cinéma français, notamment dans les comédies, est qu'il s'agit essentiellement d'un cinéma parisien, mettant toujours en scène un socio-types unique et peu représentatif. La comédie sociale à la française devient ainsi bien lisse et la satyre sociale de moins en moins satyrique. Soit on se moque purement et simplement du français pauvre ou provincial, soit on fait semblant d'opposer des personnages qui appartiennent au fond au même entre-soi, mais on ne cherche plus à mettre en contact des gens, qui sont fondamentalement et catégoriquement différents.
Pour cela, il faudra sortir de la comédie ou aller plutôt voir des films plus anciens.
Si nous voulons rire à nouveaux de nos différences, il va falloir sortir de l’obsession "juif-arabe-asiatique-noire" et plutôt penser à marier un fille Verneuil avec un gilet jaune !