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Yves G.
1 456 abonnés
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3,5
Publiée le 26 avril 2019
Sofia et Paul sont de gauche. Résolument. Lui est un vieux punk anarchiste, batteur dans un groupe dont la célébrité se résume à un vieux clip outrageusement anticlérical. Elle est une jeune maghrébine de banlieue qui, à force de travail, est parvenue à intégrer un brillant cabinet parisien d'avocats. Sofia et Paul ont acheté une petite maison avec jardin à Bagnolet de l'autre côté du périphérique. Ils y ont scolarisé à l'école publique Jean-Jaurès leur fils Corentin. Mais les années passant, la qualité de l'enseignement à l'école publique se détériore conduisant les parents des camarades de Corentin à les transférer à l'école privée Saint-Benoît. Sofia et Paul sont confrontés à un dilemme : la fidélité à leurs convictions politiques ou l'éducation de leur enfant ?
De film en film, Michel Leclerc et sa co-scénariste Baya Kasmi se sont fait une spécialité de creuser les contradictions de la gauche. Avec autant d'intelligence que de tendresse. Sans une once de cynisme. On se souvient de l'éclatant succès de "Le Nom des gens", César 2011 du meilleur scénario et de la meilleure actrice pour Sara Forestier. "La Lutte des classes" reproduit la même recette. Malheureusement le succès public n'est pas au rendez-vous. Car peut-être le pitch du film n'a pas su exciter la curiosité au delà de la question simple qu'il semblait poser : Jean-Jaurès ou Saint-Benoît ?
Il y a pourtant beaucoup d'intelligence dans "La Lutte des classes". À commencer par son titre. Le film ne se réduit pas à interroger le choix des parents de l'établissement scolaire de leur enfant. Un choix qui, au demeurant, se tranche facilement : connaissez-vous une famille qui, au nom de ses convictions politiques, a sciemment choisi de sacrifier la scolarité de ses enfants ?
Comme il l'avait fait dans "Le Nom des gens" ou dans "Télé gaucho", Michel Leclerc interroge le vivre-ensemble, la mixité sociale et les limites plus ou moins fondées qu'on y met, la laïcité, la liberté individuelle, la vie de couple. La barque pourrait sembler bien chargée. Elle ne l'est pas grâce à un scénario très fluide qui n'est ni moralisateur ni simpliste. Si des questions graves sont traitées, le parti systématique est d'en rire sans vulgarité. Les personnages sont toujours justes, qui ne se réduisent jamais à leur caricature, à commencer par Édouard Baer - que je trouve parfois horripilant mais qui ne l'est pas ici - et par Leïla Bekhti qui confirme, huit ans après son César du meilleur espoir féminin, qu'elle fait désormais partie de la cour des grand.e.s
Pourquoi le public français plébiscite-t-il "Qu'est ce qu'on a [encore] fait au Bon Dieu", pas drôle et vulgaire, et boude-t-il "La Lutte des classes" ?
Message fort. Jeu d’acteurs au top. Mais je pense que ce film ne peut pas toucher tout le monde. Et la fin OMG que c’est bâclé et tiré par les cheveux.
J’ai vraiment beaucoup de mal avec le cinéma français qui montre aussi peu d’ambition pour la lumière. Tout est plat, sans mise en scène, sans aucun style, fade, impersonnel. Le film est plein de bonnes intentions mais d’une naïveté confondante. Sauvé par quelques dialogues pourtant bien sentis, quelques situations qui font regretter un scénario plus abouti. Reste un Edouard Baer en roue libre mais tellement attachant.
film sympathique mais la dernière scène (tout cela pour finir avec un message bien pathos) est dramatiquement ridicule. Je crois n'avoir jamais vu une scène aussi invraisemblable de ma vie. Hallucinant ! Quel gâchis !
On peut avoir des difficultés à croire à ce couple original, car imaginer un femme avocate et jeune en couple avec un vieux beau anar punk demande toute de même un temps d'adaptation. Mais très vite la complicité entre les deux acteurs emporte l'adhésion. Malheureusement on vire doucement vers la comédie dramatique et sociale de base, omettant ainsi de plus en plus l'humour qui est pourtant particulièrement efficace dans sa première partie. Alors que Michel Leclerc assurait une comédie pleine d'acuité jusqu'ici cette fin tombe littéralement dans les gros sabots moralisateurs, à coup de marteaux piqueurs il assène son message qu'on avait pourtant bien compris bien en amont ! Pour résumer, la première heure vaut bien 16/20 mais la fin déçoit... Dommage... Site : Selenie
Pas de grande prétention dans ce film, simplement une comédie sociale agréable à suivre avec quelques messages sur la tolérance et l'ouverture d'esprit. Emmené par Leila Behkti et Edouard Baer, ce couple original tente d'inculquer des valeurs à leur enfant, tout en se contredisant parfois eux-mêmes. Que ce soit culturel, religieux ou éducationnel, tous ces thèmes sont abordés avec une certaine justesse. Ce qui est dommage, c'est sa fin, ça part un peu n'importe comment, sans doute un peu trop « gros » par rapport au côté réaliste du film.
Avoir un jardinet à soi dans Paris intra muros est de l'ordre du quasi-impossible. Aussi le couple de concubins bourgeois/bohèmes (Paul/Sofia) que l'on va suivre dans "La Lutte des Classes" ne peut-il que passer le périph', pour aller remployer l'argent tiré de leur petit appartement parisien (une belle affaire à la revente) dans une ancienne maison ouvrière du "9-3", à Bagnolet. La ville se partage entre les bobos façon Paul Clément, et de nombreuses communautés allochtones (dont celle dont est issue Sofia, Maghrébine affranchie et montée en graine, devenue avocate dans un cabinet parisien prospère). Nos héros béats ont cependant un souci : Corentin, leur rejeton commun (Paul élève aussi un enfant d'un autre lit, une ado), se retrouvant seul "Blanc" dans sa classe de l'école (primaire) publique de secteur, est ostracisé, puis carrément persécuté par ses condisciples.... Qui se ressemble, s'assemble...Devrait-il rejoindre ses anciens camarades autochtones dans un établissement privé voisin ? Ses parents sont bloqués par l'idéologie vivre-ensembliste, mais sont, aussi, désireux du bien-être du gamin... Le très gauchisant Michel Leclerc, et sa compagne et co-scénariste habituelle, Baya Kasmi (de père musulman), réussissent quelques passages amusants, mais noyés dans un bouillon propagandiste plutôt indigeste (avec une scène grotesque, en conclusion). Edouard Baer déçoit en anar mal embouché, pseudo musicien crachant sans risques sur l'Eglise avec quelques petits camarades du même tonneau, et sa partenaire, Leila Bekhti, compose un personnage plutôt falot. Attendu, et globalement pauvre, sur le plan des idées - et de leur traduction cinématographique.
C'est vraiment agréable de voir un film qui nous plaît, cela a été tout à fait le cas ici. C'est bien conforme à ce qu'on s'attend à voir. J'ai vraiment aimé cette histoire très juste, bien vue, réaliste surtout que je suis entièrement d'accord avec les parents de Corentin. Bref, c'est une comédie sociale alerte, pertinente à ne pas louper. Edouard Baer est vraiment excellent.
que de poncifs , lieux communs, des idées prémâchées totalement prévisibles sur le doute existentiel de bobos le tout mâtiné de mixité (ou pas), de rejet du communautarisme (mais on y est en plein dedans), de mixité sociale (tu es pauvre mais tu es mon pote) , de délabrement du service public et les messages éclusés c'est la différence qui fait notre richesse….bref on s'ennuie, et le pire c'est que le jeu des acteurs est franchement mauvais et là c'est plus embêtant. bref à éviter , c'est creux , vide et aussi fade qu'un navet mais bio tout de même faut pas déconner.
Sublime film. Scénario très bien écrit. L.Bekhti et E.Baer , elle avocate et lui musicien rebelle de gauche , couple improbable mais fusionnel. Dans notre époque troublée , tout le monde devrait voir ce film , pour avoir plus de tolérance et de l'amour. A visionner en groupe et famille.
J'avais hâte de voir comment Baya Kasmi et Michel Leclerc avaient évolué depuis "Le nom des gens" que j'avais adoré et "Je suis à vous tout de suite" que j'avais détesté. "La lutte des classes" est comme à leur habitude un portrait en même temps cynique et attachant de ce que devient la société française aujourd'hui. Avec ses belles valeurs républicaines et en même temps son refus de la mixité inéluctable. J'ai beaucoup aimé aussi l'alchimie entre Leila Bekhti et Edouard Baer, ils sont émouvants dans ce rôle de parents déboussolés et ébranlés dans leurs convictions (idéalistes) les plus profondes. Film à voir pour la tendresse de l'histoire, les paroles percutantes et la disséction sociologique délicieuse que Baya Kasmi et Michel Leclerc ont l'habitude de nous servir pour notre plus grand bonheur :)
J'adore le casting, malheureusement ce film est un énorme navet. On ne s'attache à personne, c'est bordel, et la fin est juste un scandale. Grosse incompréhension que ce film, sentiment de temps perdu...
Des poncifs, de la bien pensance a tout de bras, des situations sans originalité, le tout forme un pudding aussi peu appetant qu indigeste. On s'ennuie ferme jusqu'au final grotesque... A fuir absolument
Le genre de films qui se veut bon parce qu’il y est évoqué un sujet « de société ». Bref, « bon Film » je ne sais pas, mais moralisateur, assurément. C’est niais, lent, cliché et surtout, pas du tout crédible.
Edouard Baer (notre maître de cérémonie au prochain Festival de Cannes) est maître es ‘rien du tout’ dans ce film, qu’il joue superbement. Sa compagne dans le film Leïla Bekhti est également maître mais en vrai (avocate), quoiqu'elle ne maîtrise pas les choses plus que lui. Les deux forment une sorte de couple magnifique et infernal, dans le sens où ils sont passionnés par ce à quoi ils croient, pas menteurs, authentiques tous les deux, mais authentiquement ordinaires voire idiots (même si l'un a fait des études et l'autre pas). Le titre nous fait croire d’abord qu’il s’agit d’un film ennuyeux sur la lutte des classes (au sens marxiste du travail qui s’oppose au capital). Donc titre très mauvais. Le synopsis du film nous fait croire ensuite qu’il s’agit d’un jeu de mots sur l’école (école publique, école privée). Et les critiques s’engouffrent là-dedans : l’école serait ‘le symbole de la fracture nationale’ ; le réalisateur s’interrogerait sur ‘la mixité sociale’, dont le film en serait une ‘gentille chronique’… L’essentiel est ailleurs et plus simple –mais c’est peut-être difficile à voir, comme toutes les choses simples : ce couple incarne à merveille la bêtise de notre temps, où les gens passent de la passion au dogme sans s’en rendre compte, manipulés qu’ils sont en tout, pouvant aller jusqu’à devenir le contraire de ce qu’ils affichent. Oui, l’école est le révélateur de cet état de choses (dans ce film-là) mais ce n’est pas le sujet principal. Ce qui est montré, et grave, c’est d’être à la fois mou et borné dans sa tête, d’avoir des valeurs mais de ne plus trop les connaître. Tout cela mènerait une personne solitaire à l’ennui ou à la violence. Heureusement, dans le film, ils sont deux, sans compter la brochette de personnages avec qui ils communiquent, et ça sauve tout le monde (c’est du moins comme ça dans le film). Plus heureusement encore, et c’est la première qualité du film, c’est une vraie comédie. C’est désopilant (à commencer par le père plutôt looser ou la mère plutôt winneuse). Même si c’est moins désopilant de s’aviser qu’on rit de nous-mêmes, dans ce qu’on a de plus authentique... C’est du Molière. Le ton est donné dès la première seconde (on y parle immobilier), où l'on "rit" ouvertement du "dogmatisme" (hallucinant, du père). A.G.