Virage à 180° par rapport à l'épisode précédent: plus impersonnel, plus stéréotypé, plus blockbuster, ce second épisode ressemble pas mal à un James Bond déguisé en Mission Impossible.
Et pour cause: la subtilité, l'intelligence et les coups de théâtre du premier épisode ont fait place à des scènes d'action complètement improbables, des clichés à la pelle et un scénario assez linéaire.
L'ensemble est inégal. Le scénario est plutôt prenant, mais prévisible. La "chimère" apporte un côté sombre au film, mais n'est malheureusement pas assez exploitée, tandis que la "Ethan Hunt Girl" est assez envahissante dans le climax du film, notamment pour les ridicules scènes de séduction au début (la course poursuite en voiture), et assez inutile dans le scénario. Les "masques" donnent lieu à d'excellents retournements de situations, jouissifs sur le moment, mais pas assez exploités eux non plus.
Le personnage d'Ethan Hunt perd un peu la personnalité qu'il avait dans le premier épisode, pour devenir un espion plus aseptisé, tandis que le méchant, malgré un certaine tension dans les scènes où il apparaît, n'est pas inoubliable non plus.
Les scènes d'action sont complètement improbables (fusillades et poursuites dignes de jeux vidéos, combats à la maître Shaolin, ralentis à la Matrix), mais en mettent plein la vue.
Les dialogues, magré certaines phrases soignées, sont le plus souvent dignes de séries TV (tu bas faire quoi? me mettre une fessée?), et la musique, aparemment composée par Hans Zimmer, colle bien à l'ambiance du film, mais a un aspect beaucoup trop "rock" (le thème musical de Mission Impossible est bien difficile à discerner parmis toutes ces batteries). On retiendra cependant un thème épique d'anthologie, qui contraste avec les autres mélodies moyennes de la bande original.
Alors qu'il est un peu mou durant la première partie, le film s'améliore durant sa seconde partie: plus de rythme, quelques rebondissements, et un bon nombre de scènes d'action avec un final particulièrement divertissant.
En tant que producteur de la saga, Tom Cruise voulait des réalisateurs différents pour chaque épisode des Mission Impossible, et, effectivement, les deux premiers opus diffèrent pas mal: au thriller intelligent de Brian de Palma qu'était le premier épisode, contraste ce blockbuster commercial, mais plutôt divertissant, de John Woo.