J'en attendais rien de spécial même si j'avais bien aimé le vent de fraîcheur apporté par les premiers, et je n'ai pas été spécialement déçu... En fait, pour tout dire, je m'attendais même plutôt justement à être déçu au vu de la note générale et des commentaires négatifs, mais ça n'a pas été le cas.
Oui, en effet, par moment ça manque du côté "millimétré" des précédents opus, question chorégraphies on a parfois des coups non portés qui se voient un peu ( Du "air kung-fu" ! ) et qui ne sont pas sauvés par les bruitages ( Mais à d'autres moments au contraire, c'est nikel, comme quoi ils savent faire quand ils veulent... Bref, il est vrai que ce n'est pas aussi bien léché que les précédents ; sans doute moins de prises et moins de temps en post-prod' ), ...Et y a même ici et là une incohérence dans la mise en scène ou le montage qui fait, certes, sérieusement tâche (Exemple:
Si quelqu'un a vu où est passé l'hélico qui n'a pas explosé, entre le moment où sa roquette est détournée par Néo et le moment où Trinity se découvre des ailes ? ...Il est allé faire le plein ? Non parce qu'ils ont le temps de rester un moment au sol, de se lever lentement, de s'approcher l'un de l'autre, de s'embrasser les yeux fermés, de découvrir seulement quelques instants après la fin de leur long baiser passionné que des troufions débarquent sur le toit, de prendre leur élan, de sauter, et seulement là, après une éternity... L'hélico disparu de tous les côtés du toit se pointe de traviole comme pour demander s'il a raté quelque-chose. C'est gros - Un hélico !
)
Côté histoire, je n'ai pas trouvé que ça sentait le copié-collé du 1, perso. Alors, oui, il y a un air de "déjà vu" par moment mais qui trouve tout à fait sa place dans l'intrigue. Oui, il y a quelques micro-extraits ici et là de la trilogie, mais je n'ai pas trouvé ça envahissant, c'est extrêmement rapide et juste pour souligner avec quelques instantanés fugaces des liens entre certains personnages. Je n'ai pas non plus trouvé qu'il serait spécialement philosophico-ennuyeux, et à ce sujet, je dirais même que les II et III l'ont me l'ont semblé bien davantage ( même si quelques trouvailles à base de cuillères tordues ont pu rendre l'Oracle à peine plus digeste, il y avait quand-même beaucoup + de baratin ésotérique que dans ce IV ! )
Je ne suis pas allé voir IV au ciné avec l'espoir d'une histoire complètement "fraîche" qui pourrait servir d'excuse à de nouvelles scènes successives de combats, à nouveau révolutionnaires pour l'époque, ou/et encore plus dantesques que dans les précédents... J'ai regardé, comme expliqué, un peu méfiant à cause de la note globale et des commentaires, mais l'esprit relativement ouvert.
Au final, j'ai bien aimé la volonté de rendre Néo plus torturé, et donc plus humain, que par le passé, et c'est précisément là, pour moi, qu'intervient la différence fondamentale entre IV et un simple copié-collé du I - on comprends clairement ici en quoi consiste la... Mise à jour. Les similitudes sont à analyser au travers de ce prisme : Je crois que c'est dans cet esprit qu'a été fait ce film ( même s'il cherche aussi quand-même à faire un minimum honneur à son matériel source en ajoutant ses propres scènes spectaculaires ) et évidemment, compte tenu de l'escalade progressive du spectaculaire de I à III, il est compréhensible que ça ait pu faire parti des attentes de personnes du coup déçues et ayant laissé une mauvaise note : Pour ma part, j'ai beaucoup kiffé les scènes sur l'autoroute du II ou encore par temps de pluie au-dessus des immeubles du III, mais ça ne me dérangeait pas forcément de revenir à quelque-chose d'un peu moins ouf, du moment que le film restait suffisamment bon dans l'ensemble pour passer un agréable moment. Et pour moi ce fut le cas.
S'il n'est donc certes pas tout à fait au niveau des précédents en terme de précisions dans l'action, voire pique un peu parce que manque parfois même carrément de finitions, cela reste à mes yeux un Matrix tout à fait bon, et même avec un scénario un tantinet plus soigné que les précédents, devant lequel passer un bon moment, pour peu que l'on n'ait pas entretenu d'attentes extrêmement exigeantes, voire limite absurdes, sur ce qu'il aurait dû être.