Un écran noir, une musique, un laps de temps plutôt conséquent, avant enfin, une première image et pas n'importe laquelle. Un cœur à nue, à vif, une opération que l'on comprend assez délicate, l'emballement de ce dernier continue de nous inciter dans ce chemin en particulier. Une première récalcitrante en grande pompe, tel un opéra, dont la banale conversation d'horlogerie qui s'en suit tranche radicalement. A cet instant, je ne suis pas encore au bout de mes peines ...
Yórgos Lánthimos, réalisateur que je découvre en même temps que ce film, est au choix, mégalo, ambitieux, arrogant ? Tout en même temps, ou juste tout bêtement à coté de la plaque ? La figure tutélaire de Kubrick ( voir de Malik ) est clairement identifiable, dans la démonstration, de par les intentions, il n'a en revanche aucune maestria, encore moins de subtilité, toujours plus de suffisance ! Le procès continue.
De sa recherche à défilé les éléments, de fabriquer le décors, d'en dépeindre un rapport sociétale et plus personnelle de la famille, de la bourgeoisie, du pouvoir et tout, et tout ( oui, la liste est trop longue ... ), rien ne reste tant la sensation factice de l'exagération suinte d'un ostracisme de façade, sans rien derrière de très conséquent. L'incursion de ce jeune homme dans le quotidien de cette famille dans une espèce d'étude comportementale en sous texte est d'une lourdeur ! J'attaque de suite avec un problème majeur, ces comédien.e.s ! La récitation est visiblement une manie, tous et toutes s'y attèlent avec une dévotion à faire pâlir tant le rendu est catastrophique ! Je prends la scène malaisante ( choix voulu par son réalisateur, ok ! ) lorsque
ce médecin et père de famille balance son gamin dans les couloirs pour lui réapprendre à marcher après sa paralysie ! Des confession qu'il lui fait, aux punitions comme menaces, franchement, j'ai ri ... Oui, j'ai rigolé tant la scène est grotesque et ridicule. Cette séquence n'est malheureusement pas une exception !
La relecture du mythe théologique sur l'époque contemporaine est une autre farce ! Le prisme, des nouvelles croyances à vouloir détruire au vitriol par un manichéisme calfeutré par une caricature par les deux bouts est absurde. La satire ne fonctionne pas, son obsession canonique, exigu, sa vision enfantine du diable, tel un caprice tourne à la mascarade ... Son manque de réflexion saborde qui plus son histoire, déjà pas folichonne.
La rutilance à se gausser de son morbide creux, est une autre constance m'ayans définitivement perdu ! Le chantage affective caractérielle à sapé mes derniers instants de patience. Une note positive toutefois, ses images, qui parfois, à l'aide de sa photo et d'une technique encore une fois à grands coup de louche trouve le moyen de taper vers un petit apparat dont il faut se contenter.
The Killing of a Sacred Deer, est un long métrage cynique, pour le pire, un brulot de son monde, ou tout se conclue autour d'un plat de frites. J'ai en mémoire, Sous le Soleil de Satan, de Maurice Pialat, revu il y'a moins d'un an, dont certaines thématiques sembles proches, mais dont tout les éloignes pour ce qu'il en est du restant. Le passage en force de son réalisateur étant si catégorique, dont la porte de prison attitude de ses personnages sonnent faux, et tranche avec un souvenir encore si proche, si loin aussi ...
La brutalité comme messe, comme promesse, une outrance d'un ennui tel que le portrait est fade, terne, vicieux. Lánthimos met les pieds dans le plat, lèche ses orteils, renifle ses rejets, avec une ganache de petit malin ! Un peu comme l'autre avec ses spaghettis ... Là aussi, j'ai rigolé, un peu du moins car j'étais complètement dépité !
L'étroitesse du vide de cette épreuve imbuvable se résume dans un mot, factice. Une provocation gratuite pour une complaisance futile. Ce n'est pas son sacrifice sur fond de " Life goes on " qui changera quoi que se soit, une énième pitrerie abyssale. Je stoppe la dévote mortifère de cette critique ...