J’avais peur d’assister à un film vraiment nullissime en regardant ce métrage qui se fait littéralement atomisé par la critique. Pour ma part, je ne l’ai pas trouvé si horrible que ça. En fait, le souci principal de ce film c’est qu’il est pour jeune ado, limite pour enfants, et c’est vrai que de fait, le film va passer à côté de ce qui aurait dû être son vrai public : les adultes ! Visuellement on nous vend un monde post-apo/cyberpunk, mais en vrai on se retrouve avec un parc d’attraction coloré, clinquant, avec un côté plastique qui rappelle les Spy Kids. Il n’y a pas une goutte de sang, la violence se veut cartoonesque, les scènes d’action ressemble à un grand huit. Forcément, on reste un peu sur sa fin lorsqu’on attend un spectacle à la Los Angeles 2013 (dont le film reprend peu ou prou le concept), ou lorsqu’on a joué au jeu et qu’on réclame de la violence certes un peu cartoon mais aussi très gore. Alors les effets visuels sont plutôt réussis, mais pour ma part, j’ai trouvé que le métrage était plutôt lisse, fade, clairement à destination des enfants, ce qui est un comble pour un film d’Eli Roth !
Le scénario est simpliste. Le film est court, et pourtant, il est long par rapport à ce qu’il raconte. Le plus sympa c’est lorsque Blanchett monte son équipe, mais quand on rentre dans l’intrigue proprement dite, le film s’enlise. On alterne des séquences de blagues avec des scènes d’action fades. C’est dommage, car on voit le potentiel du film, notamment lors d’un passage dans une communauté aux mœurs disons, primaires ! Un Roth ordinaire aurait pu faire un chapitre très sanglant et choquant ici s’il avait eu les coudées franches, on aurait vraiment pu s’immerger dans un monde post-apo sauvage et cruel, mais en vrai c’est filmé comme une fête d’école un peu trash. La conclusion du film est insipide, et de manière générale les péripéties n’ont guère d’intérêt. Ce film, côté scénario, fait penser à des accidents industriels style Eragon, reprenant tous les clichés d’un genre éculé, auquel s’ajoute ici un max de références mise là pour faire rire et qui pour amuser le geek sont assez balourdes.
Le casting est éclectique, mais ne tient pas la route. Si Jack Black s’amuse visiblement dans la peau du robot, certains acteurs semblent un peu perdus ici, comme Jamie Lee Curtis, transparente, ou Kevin Hart, sans saveur. Ariana Greenblatt elle, à l’inverse, cabotine joyeusement et s’avère souvent casse-pied. Au milieu de tout cela, Cate Blanchett semble vouloir apporter un peu de sérieux à l’ensemble, et en paraît d’autant plus déconnectée. Elle semble pas avoir compris le côté familial et comique du film et joue son rôle assez premier degré à mon sens.
Reste une bande son plutôt entrainante et sympathique, mais dans l’esprit pop du film.
En fait Borderlands a tapé à côté. En se voulant loufoque, drôle et familial, il va chercher un public qui n’existe pas pour un film post-apo/cyberpunk adapté d’un jeu violent, et se dispense du public de fan adultes du jeu, d’amateurs d’univers sf hostiles et de mondes délabrés ensauvagés. C’est dommage, car le film en lui-même n’est pas si mauvais que ça, il est plutôt rythmé et visuellement il est pas vilain (il a son style par contre, faut apprécier), mais il est bancal. 2.5