J'avoue que je ne porte pas Dolan dans mon cœur, Mais vu que les critiques qui d'habitude célèbrent ses excès cette fois-ci se sont encharné contre le réalisateur, j'avais très hâte de voir ce film. Je voulait savoir s'il s'agitait d'un film incompris par cette partie de la critique ou si c'était la plus grande des catastrophes. Ni l'un, ni l'autre, à vraie dire: La réalisation pourrait être améliorée, donc on ne peut pas dire que le film soit injustement méprisé. En plus, la technique est suffisamment bonne pour ne pas considérer le film un désastre. Juste la fin du monde a ses qualités, ses adorables imperfections et aussi des éléments qui m'ont rien provoqué du tout. Je la considère, simplement raté. Et non, c'est pas la fin du monde.
D'abord, les acteurs. C'est très remarquable qu'un casting de cinq stars internationales du cinéma français soit si décevant. Tous semblent surjouer est ce n'est pas parce-qu'ils soient des incapables, sinon comme conséquence de la réalisation du film. Le ton ne se correspond pas ni avec les emportements si passionnels, ni avec la charge émotionnelle du récit, ni avec un rythme si irrégulier.
Dés la première scène on rencontre Seydoux excitée, Cassell fâché, Ulliel triste, Cotillard craintive et Baye dans son monde. C'est comme cela qui resteront jusqu'à la fin. Il n'y a pas de possibilité de développer ces personnages car ils ont été profilé d'une façon trop stricte, presque parodique, dès le début, sans abandonner ce spectre émotionnel trop simple et trop serré. On n'arrive pas à découvrir leurs sentiments parce-qu'ils ont tous été montrés d'un coup dans les premiers dix minutes.
Comme conséquence, un des moments clé du film perd sa force quand il se déroule trop rapidement et d'une façon monotone, sans aucun changement ni pause: celui des deux frères dans la voiture. Une scène très frustrante si on tient en compte que dans une grande partie des plans du film on voit les personnages se regarder en silence ou errant très lentement par le couloir. C'est à dire, Dolan surcharge des moments trop banales et il ne prend pas suffisamment de temps pour développer les points les plus importants. On dirait qu'il a abordé le texte d'une façon trop superficielle, focalisant plus sur l'image que sur le drame, sans aboutir à transmettre aux spectateurs la force du texte, et plus important, sans savoir comment faire pour que la subtilité du non-dit devienne effrayante pour le public.
Le fait que les souvenirs du protagoniste soient de clips-vidéo ne nous aident pas à suivre le récit non plus. Ces clips sont intégrés d'une façon trop abrupte, empêchant d'homogénéiser un rythme déjà si chaotique. Et en parlant des clips, comme d'habitude chez Dolan, la sélection musicale est mal intégré dans le film. Pendant une discussion on entend trois chansons sans aucun rapport et d'un coup - I miss you, de Blink182; Are you with me de Lost frequencies et Genesis de Grimes - ce qui donne l'impression que le cinéma a oublié d'éteindre la radio en salle. Ces chansons n'accompagnent pas la scène, sinon qu'ils nous empêchent de suivre le dialogue.
Finalement, après cet acharnement, il faut dire que la fin sauve la dignité de l'ensemble. C'est évident que Dolan a du talent et quand on croit que le film va couler, lui seul sauve l'oeuvre d'un mal plus grand: les performances deviennent réalistes, les jeux d'image sont bien intégrés dans cette scène et le regard entre Cotillard et Ulliel nous touche. Cependant, le moment où le rideau tombe, c'est déjà trop tard pour applaudir.
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