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    La Fille Inconnue
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    Jmartine
    Jmartine

    167 abonnés 671 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 octobre 2016
    Le film des frères Dardenne avait reçu un accueil plutôt tiède au dernier festival de Cannes…bien qu’ils aient choisi de remonter leur film, certains critiques lui reprochent encore un film froid et rhétorique, sans la tension dramatique, l’épaisseur humaine ou l’enjeu social des précédents films…pour ma part c’est le jeu sobre, que certains trouveront détaché, d’Adèle Haenel qui m’a plu. Jeune médecin remplaçante dans un quartier populaire de la banlieue de Liège, elle termine une longue journée avec un jeune interne en stage auprès d’elle…Fatiguée, elle refuse d’ouvrir la porte à une patiente qui sonne une heure après la fermeture, considérant qu’elle n’est plus en état de bien poser un nouveau diagnostic. On retrouvera, au bord du fleuve ou du canal, une jeune inconnue, d’origine africaine, assassinée et qui s’avère à l’examen de la vidéo placée à la porte du cabinet, la patiente à qui elle n’a pas ouvert la veille…Bourrelée de remords, la jeune médecin se transforme en enquêteuse, au risque de marcher sur les plates bandes de la police ou de déranger certains trafics…Adèle Haenel , Jenny Davin, est de tous les plans…on ne sait rien de sa vie « hors champ », on ne la voit pas rire, ni même sourire, enfermée dans une quête qui devient une obsession…appliquant dans sa recherche de l’identité de la disparue, une ténacité aussi forte que son dévouement pour ses patients…la mise en scène marque la même sobriété que le jeu de Adèle Haenel, l’accompagnant dans le quotidien d’un médecin de quartier aux gestes banaux et répétitifs et à l’écoute sincère des patients…Personnellement j’ai trouvé Adèle Haenel géniale, émouvante dans son éternel trois-quarts à carreaux, alliant énergie débordante et passages à vide, jusqu’à la scène finale, où le coupable fuit le regard de Jenny pour mieux libérer sa parole…
    ffred
    ffred

    1 686 abonnés 4 013 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 octobre 2016
    Une fois de plus les frères Dardenne nous touchent. Même s’ils sont repartis une nouvelle fois bredouille de Cannes cette année. La fille inconnue est sans surprise et à la fois nouveau pour un film des frères belges. Tout leur univers et tous leurs thèmes sont là, mais l’on tend plus cette fois vers le thriller. Mise en scène et scénario sont toujours des merveilles de précision et d’émotion. La vie de gens simples devant une situation extraordinaire dans une réalité sociale de plus en plus lourde. Toujours sans pathos ni misérabilisme (tout l’inverse de La loi du marché par exemple). Une fois de plus, ils sont en phase avec leur époque. Une fois de plus, ils nous procurent une belle émotion, sèche et prenante. Pour la deuxième fois en deux films, après Marion Cotillard pour Deux jours, une nuit, ils ont pris une actrice française en vogue pour le premier rôle. Adèle Haenel est comme il faut. Sobre, juste, touchante, émouvante. Sans qu’ils n’oublient, heureusement, leurs acteurs fétiches que sont, entre autres, Jérémie Rénier, Olivier Gourmet ou Fabrizio Rongione. Drame social poignant sur fond de culpabilité, La fille inconnue est une totale réussite.
    Laurent C.
    Laurent C.

    255 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 octobre 2016
    Pourquoi la Belgique est si triste ou si sinistre ? C'est souvent la marque de fabrique des frères Dardenne que de présenter un pays, le leur, au bord du gouffre social et intellectuel. Pour une fois, les deux brillants réalisateurs s'arrêtent sur une profession sensée appartenir à la bourgeoisie, sans trop s'appesantir sur la dimension sociale des patients. Jenny, la jeune médecin admirablement interprétée par Adèle Haendel (dont on regarde avec stupéfaction sa capacité à faire un pansement ou une prise de sang à une patiente alcoolique), est tentée par une carrière dans un brillant cabinet médical, loin des patients abîmés qu'elle côtoie à Lièges où elle fait un remplacement. Mais le destin porté par la disparition violente d'une jeune fille africaine, mais inconnue, va conduire la jeune professionnelle à modifier son cheminement dans la médecine. Le film raconte plusieurs histoires : une histoire policière où l'on recherche le nom de cette victime, et donc les raisons de sa mort, et une autre qui regarde les déserts médicaux, les pathologies au quotidien des populations pauvres. D'un côté, on est dans le récent "Médecin de campagne", dans l'autre dans un policier banal. Le problème, c'est que le récit policier n'est pas ce qui a de mieux. C'est peut-être même le maillon faible de cette œuvre où les invraisemblances scénaristiques dominent. Par contre, toute la dimension sociétale de l'exercice de la médecine dans le Nord de l'Europe est particulièrement bien traité. Le spectateur tremble avec cette jeune médecin, ou au contraire se laisse pousser la larme à l'œil devant tel patient adolescent cancéreux, par exemple, qui fête le départ de son médecin traitant. L'actrice principale habite son film avec âpreté et densité ce rôle. Elle prend soudain l'épaisseur d'une Catherine Deneuve capable de tous les jeux sans que jamais sa crédibilité ne soit remise en cause. On pourrait même affirmer que la réussite de "La fille inconnue", c'st Adèle Haendel, et en cela le film vaut le détour.
     Kurosawa
    Kurosawa

    578 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 octobre 2016
    Alerte pour les frères Dardenne : c'est leur deuxième film de suite présenté à Cannes qui ne reçoit pas de prix. Alors, les cinéastes belges sont-ils en perte d'inspiration ? Moins fort que "Deux jours, une nuit", "La fille inconnue" est sans doute moins bien écrit et perd parfois en intensité, comme dans ces scènes où Jenny (Adèle Haenel dans son meilleur rôle) examine ses patients sans que ces consultations soient directement rattachées à l’enquête. En revanche, le film gagne en intérêt quand il lie le sentiment de culpabilité qui touche la jeune médecin à ses méthodes employées pour retrouver le nom de cette fille morte; la tension et le suspense montent alors de façon spectaculaire, en l'espace d'un contrechamp ou d'une brève conversation sensible de révéler des éléments déterminants, preuve que la mise en scène des Dardenne est toujours aussi précise, surtout en ce qui concerne la distance opérée par la caméra avec les corps. Elle est en un sens idéale puisqu'elle témoigne d'une vraie empathie pour les personnages tout en ne présupposant pas de jugement sur les actes; il y a quoi qu'il arrive de l'attachement et jamais d'acharnement, ce qui permet au film, plus sombre que le précédent, de ne jamais devenir plombant mais d'être toujours animé par cette énergie dramatique propre au cinéma des Dardenne. "La fille inconnue" n'est pas leur meilleur film mais possède de réelles qualités qui prouvent que les cinéastes n'ont pas perdu la main.
    Michel C.
    Michel C.

    270 abonnés 1 454 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 octobre 2016
    Un film des frères Dardenne, est toujours attendu. Sa présentation à Cannes est restée dans l'ombre, le climat de ce film est assez "froid", on a même l'impression qu'il est tourné en N&B. Cependant, j'ai l'ai trouvé très intéressant, sa relative lenteur offre justement de la profondeur au rôle de Adèle Haenel, que je trouve personnellement bien mieux, avec ici une composition assez complexe et réaliste. Un film presque violent sans violence. J'ai aimé cette ambiance et cette relation compliquée entre ce médecin généraliste (Jenny) et son stagiaire (Julien) de 5ème année, mais pittoresque. Ce film vaut le détour !! **
    alain-92
    alain-92

    318 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 20 octobre 2016
    Loin de leurs deux derniers longs métrages, très émouvants, les frères Dardenne, se perdent, avec La Fille inconnue, dans un scénario confus qui ne laisse passer aucune émotion.
    La tragédie et la noirceur restent bien présentes, mais ne trouvent aucun relief particulier dans une réalisation sans réel intérêt. Beaucoup de scènes répétitives n'apportent rien et finissent pas lasser. L'intrigue policière finit par plomber l'ensemble. Les principaux protagonistes, malgré un talent reconnu, font le maximum pour exister. Ils n'arrivent pas toutefois à convaincre ici.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 134 abonnés 5 103 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 octobre 2016
    On sort sonné et sans voix de ce film terriblement émouvant et impressionné par l'humanisme qui émane de ce médecin confiant au cours du film que cette fille n'est pas morte "car elle est dans nos têtes". Film linéaire mais exemplaire dans sa sobriété ou comment seule la vérité peut apaiser une douleur. Et c'est bien cela que le médecin traite: sa propre douleur. N'abandonnant jamais avant d'avoir élucidé le mystère qui la délivrera.
    stanley
    stanley

    66 abonnés 754 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 octobre 2016
    La fille inconnue est totalement atypique dan l'oeuvre des frères Dardenne. Habitués à situer leurs héros dans des cadres naturalistes violents, cette fois-ci, ils offrent un thriller assez dru dont la tension, irrégulière, est parfois palpable. Pour une fois, j'ai été touché par le jeu à la fois sobre et sentimental de Adèle Haenel, très jeune pour le rôle mais assez crédible. Le film est bon mais n'est pas réussi là où on l'attend. Les premières vingt minutes sont remarquables. Nous suivons alors la vie professionnelle de Jenny et ses relations, assez subtiles et complexes, avec son jeune stagiaire, qui, lui aurait ouvert la porte. En voulant qu'il devienne médecin, elle veut apaiser son sentiment de culpabilité. La violence est déjà manifeste et bien figurée. De même, la fin, lors du retour de la doctoresse dans son cadre professionnelle est très touchante. Vient alors l'intrigue du film, polar assez inconstant et assez peu crédible. On perd un peu de l'intérêt au film malgré le très bon Olivier Gourmet. Le scénario, parfois assez moyen, ne parvient pas à intéresser autant que le film précédent des frères Dardenne. Les scènes avec les malades restent réussies. Dommage que la scène où l'explication se dévoile est totalement ratée et ridicule. Le film reste parfois très réussi avec toujours des personnages partant à la recherche d'une quête quasi morale. La meilleure partie de La fille inconnue, et la seule mise en musique, est lorsque Jenny est accueillie chaleureusement par deux jeunes malades.
    AHEPBURN
    AHEPBURN

    101 abonnés 513 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 octobre 2016
    Le film m'a particulièrement plu car il montre à quel point un événement peut faire basculer le comportement et le "destin" de quelqu'un. L'interprétation est excellente tout comme la mise en scène. Nominations aux césars à venir et potentiel césar de la meilleure actrice. Qui veut parier un pot sur mon pronostic de lauréate ?
    Jean-Patrick Lerendu
    Jean-Patrick Lerendu

    14 abonnés 152 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 octobre 2016
    Jenny, jeune médecin généraliste apprend qu'une jeune femme est morte près de chez elle, la veille; elle avait refusé d'ouvrir en raison de l'heure tardive. Se sentant un peu responsable de cette mort elle va tenter de retrouver son identité, en cherchant dans la région. Mais ses investigations vont révéler de tristes réalités.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 13 octobre 2016
    Le docteur Jenny Davin ne se pardonnera jamais sa décision. Refuser de répondre à quelqu’un qui sonne à son cabinet, une heure après la fin des consultations. Par ce que la fille en question a été retrouvée, peu après, décédée de mort violente. Pour réparer sa faute, la jeune Jenny, bourrée de remords, n’aura de cesse de retrouver l’identité de la victime pour qu’on n’enterre pas une anonyme. Dès lors, le docteur mène l’enquête… comme dans la Police. La Fille inconnue est un polar social sombre et réparateur.
    L’univers des frères Dardenne envahit leur dernier opus. Seraing où ont été tournés tous leurs films, la Meuse, la pluie, la grisaille des immeubles et la misère sociale. Le décor mais aussi la morale : la faute et la culpabilité, le soulagement de sa conscience et le rachat, On peut y ajouter l’immigration, la drogue et la prostitution, Les réalisateurs nous disent encore que « Jenny renaît à la vie et à elle-même en allant vers les autres…» Et que tout le travail d’identification qu’elle mène sert aussi à cerner sa propre identité.
    A part Adèle Haenel, parfaite incarnation d’une Jenny entêtée et fragile, on croise quelques habitués des frérots belges, comme Olivier Gourmet qui en est à son huitième film avec eux, mais aussi Jérémie Régnier et Fabrizio Rongione. Avec La Fille inconnue, on n’est donc pas vraiment dans l’inconnu. Mais la fibre sociale qui caractérise le récit et l’accumulation de bons sentiments sont parfois soulignés par des effets trop démonstratifs. Si bien que l’émotion n’est pas toujours au rendez-vous. Solide mais pas emballant.
    poet75
    poet75

    269 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 octobre 2016
    Il m'est bien difficile de m'expliquer le peu d'enthousiasme suscité par ce film lors de sa projection au dernier festival de Cannes. C'est la preuve, en tout cas, qu'il est prudent de ne se fier ni aux applaudissements ni aux sifflets exprimés, tantôt les uns tantôt les autres, par le public cannois. Car ce film, tel qu'il est proposé à présent sur nos écrans, les réalisateurs ayant décidé de le raccourcir de 7 minutes après sa présentation à Cannes, égale le niveau d'excellence de toutes les oeuvres précédentes des deux Frères.
    Une fois encore, mais sans aucunement s'autoparodier (comme on le leur a reproché bêtement à Cannes), fidèles à leurs obsessions et à leur style, les Dardenne font le choix d'attacher, en quelque sorte, leur caméra à la suite d'un personnage et de sa quête. En l'occurrence, dans « La Fille inconnue », la caméra ne quitte jamais le personnage joué par Adèle Haenel, celui du docteur Jenny Davin. Elle évolue, tout au long du film, dans un environnement qui, lui aussi, nous est familier, puisqu'il apparaît dans tous les longs-métrages des Dardenne : nous sommes à Seraing, aux portes de Liège.
    C'est là que le docteur Davin exerce sa profession : elle occupe le cabinet d'un confrère âgé et malade en attendant, prévoit-elle, d'intégrer un centre médical où sa place est déjà préparée. Mais un événement, qui semble d'abord anodin, bouleverse bientôt le bel ordonnancement de sa vie. Un soir, alors qu'elle est dans son cabinet avec un stagiaire (Olivier Bonnaud) à qui elle vient de faire la leçon (« si tu veux être un bon médecin, tu dois contrôler tes émotions », lui a-t-elle dit parce qu'il s'affolait de voir un jeune patient en convulsions), quelqu'un sonne à la porte. Alors que le stagiaire s'apprête à ouvrir, Jenny Davin, dans un sursaut d'orgueil et dans le but de donner une autre leçon à l'apprenti, lui enjoint de n'en rien faire. « On n'ouvre pas la porte, une heure après la fin des consultations », affirme-t-elle.
    Ce malheureux sursaut d'orgueil, c'est, d'une certaine façon, la faute originelle que Jenny Davin va s'efforcer de réparer tout au long du film. Car, très vite, elle apprend que la personne à qui elle a fermé la porte de son cabinet a été retrouvée morte au bord de la Meuse : c'est la fille inconnue qui donne à ce long-métrage son titre. Qui est-elle ? Que faisait-elle à la porte du cabinet médical à une heure tardive ? Se sentant coupable, Jenny Davin n'a de cesse de découvrir l'identité de la morte, de lui donner un nom, de connaître un peu de son histoire et de lui offrir une sépulture plus digne que celle du carré des indigents. Obstinée, déterminée, elle mène une sorte d'enquête, sans se décourager de n'aboutir à pas grand chose (dans un premier temps). La fille inconnue semble précisément n'avoir été remarquée par personne. Elle est aussi évanescente que la silhouette filmée par la caméra de surveillance de l'entrée du cabinet médical. Mais elle a un visage et, bientôt, à force d'entêtement, elle aura également un nom. Car Jenny Davin non seulement ne baisse pas les bras, mais elle répare sa faute en pratiquant son contraire : elle qui a péché par orgueil, elle se met au service et à l'écoute d'autrui, quitte à en payer le prix quand sa recherche de vérité se heurte à ceux qui, bien plus coupables qu'elle, trouvent son obstination très embarrassante.
    Ce film aux allures de polar est aussi et surtout un grand film moral. Jenny Davin ne se contente pas de soigner les corps, comme son métier le lui ordonne, mais elle se met à l'écoute des uns et des autres, elle perçoit les souffrances cachées, les blessures secrètes, les culpabilités enfouies. Elle exerce sa profession, réellement, comme un sacerdoce. Elle semble n'avoir aucune relation affective avec qui que ce soit (si ce n'est la sorte d'amitié qui la lie au stagiaire du début du film), elle se donne tout entière à ses patients et à la mission de réparation qu'elle se doit de mener à bien. Patiemment mais avec détermination, elle parvient à en savoir davantage sur la fille inconnue, sur ce qui l'a conduit à la mort, sur ceux qui se sont rendus coupables à son sujet. Sa manière d'être, son obstination, sa qualité d'écoute, l'empathie qu'elle dissimule maladroitement derrière la froideur apparente d'un médecin qui n'est chargé que d'établir de bons diagnostics, tout mène en fin de compte aux aveux. Dans sa critique parue dans Télérama, Samuel Douhaire va jusqu'à parler de figure christique à propos de Jenny Davin. Il n'est pas question, bien sûr, de chercher à « récupérer » les Frères Dardenne qui n'ont jamais fait mention de la foi chrétienne dans aucun de leurs films. On peut cependanr affirmer que leurs préoccupations, leurs sujets, leurs personnages et les motivations qui les guident entrent plus d'une fois en concordance avec les convictions chrétiennes. Dans « La Fille inconnue », le docteur Jenny Davin fait des choix qui engagent la vie entière, elle préfère reprendre le cabinet du médecin qu'elle remplace plutôt que d'intégrer le centre médical qui lui ferait gagner bien plus d'argent, elle conçoit clairement sa profession comme un engagement de tout l'être et, par sa manière d'être, elle conduit ceux qui se sont rendus coupables envers la fille inconnue à se confesser. Pour l'une des coupables, cela se conclut même, après qu'elle ait prononcé ses aveux, par une sorte d'absolution prenant l'aspect d'une accolade.
    Je n'ai pas besoin d'en écrire plus pour faire comprendre à quel point, à mes yeux, ce film est important. Nul doute qu'il comptera parmi mes grands coups de cœur de l'année. Ses qualités, il les doit aux Dardenne (dont tous les films, sans exception, sont remarquables), mais aussi au travail extraordinaire effectué par la grande et superbe actrice qu'est Adèle Haenel. Comme ses consoeurs (Cécile de France dans « Le Gamin au Vélo » et Marion Cotillard dans « Deux jours, une nuit »), elle a su parfaitement adopter le style des Frères Dardenne et se fondre dans leur environnement. Elle est géniale ! 9,5/10
    selenie
    selenie

    6 188 abonnés 6 172 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 octobre 2016
    Adèle Haenel est impeccable d'émotion retenue mais dès qu'on se trouve dans les scènes "médicale" elle est comme une débutante timide et peu sûre d'elle, peu aidée il est vrai par des dialogues qui manquent de naturel récités par coeur comme dans un cour d'école avec jeu de rôle. De plus, le film est truffé d'erreurs médicales et judiciaires. Et pourtant qu'elle belle histoire (encore) les Dardennes n'avaient-ils pas entre les mains ?! Une déception donc pour ce qui est sans doute le film le moins "précis" du duo belge.
    Le film d'Ariane
    Le film d'Ariane

    77 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 octobre 2016
    Pour la 2e fois consécutive (après « Deux jours, une nuit » ), les frères Dardenne n’ont pas séduit le jury cannois (pour rappel, à leur actif, le palmarès le plus prestigieux du Festival à n’en pas douter : deux Palmes d’Or, un Grand Prix, un prix du scénario et de nombreux prix d’interprétation). Ici, et comme souvent dans leur filmographie, une femme est au centre du récit. Jenny Davin, jeune médecin généraliste, est en proie à un grand sentiment de culpabilité. La jeune femme à qui elle n’a pas ouvert la porte de son cabinet pour cause d’horaire tardif a été retrouvée morte, probablement assassinée. La police ne parvient pas à l’identifier. Tout en continuant à exercer son métier sacerdoce et tout en tentant de convaincre son ex-stagiaire de poursuivre ses études de médecine, le Dr Davin mène l’enquête. Elle veut retrouver le nom de la victime pour lui offrir une sépulture digne. On est vraiment dans du Dardenne pur jus. C’est à dire un cinéma social, dur, filmé par temps gris (la Belgique quoi ☺ ), à hauteur d’hommes, sans artifices et sans beaucoup d’humour (contrairement à Ken Loach, leur pendant britannique, qui sait se marrer parfois). On n’est pas là pour rigoler et cette obsession des sujets sinistres peut certainement lasser. Car les Dardenne creusent leur sillon imperturbablement, construisant une œuvre d’une grande cohérence, à peu près irréprochable sur le fond mais toujours délibérément austère dans la forme. Cependant la rudesse n’empêche pas l’émotion, bien au contraire. Le désarroi de cette femme opiniâtre prend aux tripes et la quête qu’elle poursuit ne manque pas d’intensité. Et puis, le portrait en creux de ce docteur solitaire est assez captivant. La fille inconnue, c’est un peu elle aussi : on ne sait rien de ce personnage, juste ce qu’elle veut bien livrer dans les relations plutôt chaleureuses qu’elle entretient avec ses patients. Adèle Haenel, très sobre, insuffle beaucoup de délicatesse dans ce rôle un peu rigide.
    SansCrierArt
    SansCrierArt

    54 abonnés 420 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 octobre 2016
    Jenny, médecin généraliste à Liège, se sent responsable du décès d'une jeune femme trouvée morte sur les berges de la Meuse. Elle veut retrouver son identité pour lui donner une vraie sépulture.
    Adèle Haenel est de tous les plans et démontre une fois encore ses grandes qualités d'actrice. Caméra embarquée les frères Dardenne la suivent au quotidien. Le film s'équilibre ainsi entre ses consultations et son enquête policière. On retrouve le style naturaliste des cinéastes belges et leur goût pour les portraits de femme au combat. Si le récit cède parfois à une émotion ou une psychologie facile, le film n'en est pas moins un très bel ouvrage. Du 100% Dardenne parfaitement maîtrisé.
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